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Michèle Pousset, première restauratrice à bénéficier de la Visite volontaire d’hygiène


PAPEETE, le 6 mars 2017. Michèle Pousset est entrée sur le marché du travail dès ses 18 ans. En autodidacte, elle s'est toujours formée et n’a pas manqué de saisir les opportunités qui se présentaient pour enrichir son expérience professionnelle.

Depuis trois ans, Michèle Pousset exploite le snack Ace Café Taravao et a été la première à bénéficier de la VVH - Visite Volontaire d’Hygiène (voir encadré).
Son parcours professionnel est riche de différentes expériences où elle a toujours su faire preuve d’initiative et d’innovation.
Dès ses 18 ans, elle occupe son premier emploi dans la société de transport de marchandises Ferry Transports, appartenant à Joe Bunton.

En 2000, Joe Bunton crée la SDM, une compagnie maritime, Léon Céran-Jérusalémy se joint à l'aventure. La compagnie obtiendra une licence d’exploitation pour un navire, le Moorea Ferry puis un deuxième, le Moorea Express, sur la ligne de Moorea.

L’entreprise devient la Société de développement de Moorea et Michèle en devient la directrice commerciale et l’assistante du P-Dg dans le domaine administratif et financier. Elle a grimpé les échelons petit à petit. La compagnie compte 84 salariés.
Fin 2004, elle quitte son poste pour revenir sur la Presqu’île où elle désire s’installer. Elle ouvre alors une boutique de meubles : Le Gazebo, dans un centre commercial à Taravao. Malheureusement, avec la crise économique, elle doit fermer.
Elle prend une pause et se laisse deux années de "déstresse total". Mais elle ne reste pas sans activité : elle se met aux bijoux. "Cela me tenait à cœur de travailler l’or, les diamants, les perles… Ce sont des matières nobles. J’ai laissé aller ma fibre créative."
Elle vend ses créations lors de salons ou d’expositions. Elle en profite pour rester chez elle et prendre le temps de se retrouver.

Elle découvre la cuisine pour collectivité

En 2012 on lui propose de prendre la gérance d’une usine alimentaire à Mataiea qui emploie 14 personnes sur trois sites différents : la cafétéria de l’Université, l’hôpital de Taravao et l’usine de Mataiea.
Elle découvre la cuisine pour collectivité. Et puis en 2014, la société Ace cherche un gérant pour un café qui s’ouvre à côté du magasin.
Plusieurs candidats se présentent dont Michèle Pousset. C’est elle qui est choisie et grâce au soutien financier de son frère, elle se lance dans cette nouvelle aventure.
"C’était un petit café excentré et peu fréquenté mais très bien équipé, moderne et neuf. Il m’a fallu deux ans pour construire ma clientèle. Aujourd’hui on propose des plats, du poisson frais et des crevettes fraîches de Teahupoo, tous les jours. Nous avons élargi la carte et j’ai réussi à faire en sorte que la structure soit exploitée au maximum de ses possibilités."
Ce café est un snack mais propose également un service de traiteur pour quelques collectivités. Michèle est allée chercher ces nouveaux marchés pour faire progresser son commerce et faire la différence sur un marché concurrentiel.

Pas question de laisser passer sa chance

Avec son grand sourire, Michèle Pousset raconte que pourtant elle n’avait pas de diplôme quand elle est entrée sur le marché du travail.
A ses 19 ans, elle réussit à convaincre son patron de lui aménager son poste de travail pour qu’elle puisse finir le lycée et passer son bac.
Récemment quand elle a repris la gérance du café, elle a passé un diplôme universitaire en management à l’Université de Polynésie française. Après sa journée de travail, elle filait sur les bancs de la fac pour encore apprendre et s’améliorer.
Cette année à gérer famille, travail et études a été plutôt difficile mais c’était "une belle expérience", selon Michèle, pour qui un bon management permet à une société d’évoluer.
"Quand tu réponds aux besoins de chaque employé, que tu arrives à adapter leur poste de travail à leur personnalité, tu arrives à tirer le meilleur de chacun d’eux. Tu vois les gens se transformer."
A 47 ans, elle veut continuer à progresser et à saisir toutes les opportunités qui se présentent à elle. Pas question de laisser passer sa chance.

La VVH : visite volontaire d’hygiène

La visite volontaire d’hygiène (VVH) permet de savoir si votre établissement ou votre organisation répond aux normes d’hygiène.
A partir de 5 000 Fcfp (conditions de prise en charge sur www.ccism.pf, vous avez droit à un accompagnement personnalisé d’un expert en hygiène.
Une visite est programmée à votre établissement à l’issue de laquelle des recommandations vous sont faites et des axes d’améliorations vous sont proposés.
Cette visite vous permet d’obtenir des conseils et de vérifier si vos gestes et vos méthodes sont les bons. Les données restent confidentielles et vous n’êtes en aucun cas sanctionné.
Bien que son établissement est inspecté annuellement par les services de l’hygiène, Michèle Pousset a profité de la VVH pour s’assurer que les normes d’hygiène imposées à son établissement étaient bien respectées. "C’est une chance car la VVH nous permet de faire un autocontrôle et de bénéficier du savoir et de la rigueur d’un expert. Nous avons ainsi l’assurance d’avoir les bonnes pratiques."
L’objectif étant d’avoir les bons gestes pour obtenir l’aval de l’hygiène. "La VVH nous aide à nous mettre aux normes et à avoir confiance en nos procédures."

Rédigé par Une rencontre proposée par la CCISM le Mardi 7 Mars 2017 à 02:00 | Lu 1416 fois