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Michel Leboucher en appelle à l'arbitrage du haut-commissaire face au Vice-rectorat


Michel Leboucher, ancien ministre de l'Education (archives)
Michel Leboucher, ancien ministre de l'Education (archives)
PAPEETE, 21 novembre 2014 - Michel Leboucher, prédécesseur de Nicole Sanquer au ministère de l'Education et actuel président de la commission de l'Education de l'Assemblée de Polynésie française, use de son droit de réponse vis-à-vis d'une interview du vice-recteur de Polynésie française, publiée ce vendredi.

L'ancien ministre s'estime heurté par les propos tenus à son égard par Pascal Charvet. Il interpelle le haut-commissaire "afin qu’il rappelle le vice-recteur au devoir de réserve qui sied à sa fonction".

Dans cet entretien accordé à Tahiti infos le vice-recteur reconnait les grandes avancées obtenues par Nicole Sanquer au terme du dialogue de gestion 2015, lors de son récent séjour à Paris. Pascal Charvet se félicite aussi d'un partenariat nouveau avec le ministère de l'Education polynésien, dans l'intérêt la mission éducation en Polynésie française : "Sans rien céder sur ses compétences", observe-t-il, "Nicole Sanquer a choisi de dépasser les faux antagonismes, de mettre fin à des années de querelles stériles, pour simplement dire que demander au Vice-rectorat de travailler avec elle sur la politique éducative qu’elle conduit, constitue une voie éminemment plus fructueuse que les vains affrontements".

> Lire l'interview complète : L'éducation au cœur d'une "synergie nouvelle et dynamique" pour Pascal Charvet

Une considération paraît cependant avoir heurté la sensibilité de l'ancien ministre. Pascal Charvet évoque le rôle jugé prépondérant dans son ministère de l'ancien directeur de cabinet de Michel Leboucher, Pierre Lussiana : "sans nier la nécessité d’experts sur des points spécifiques, le ministère de Nicole Sanquer s’est aujourd’hui affranchi de pratiques contradictoires avec les fondements mêmes de l’Autonomie. J’entends par là des pratiques qui consistent à prendre comme mentors des conseillers métropolitains qui souvent desservent par leur paternalisme ceux qui croient en cette ventriloquie d’un autre âge".

La réponse de l'ancien ministre

Aussi, Michel Leboucher nous communique-t-il la réponse suivante : "Le vice-recteur, dans une interview accordée à la presse ce jeudi 21 novembre 2014, réitère un exercice dont il semble être coutumier : porter un jugement non seulement sur la politique menée par le gouvernement de la Polynésie française, mais aussi et surtout sur le ministre de l’Education qui en a la charge.

Cette attitude totalement inconvenante choque l’ancien ministre de l’Education que je suis, et actuel président de la commission de l’Education de l’assemblée de la Polynésie française, qui n’entend pas entrer dans une polémique sur le fonds, mais souhaite interpeller le Haut commissaire de la République en Polynésie française afin qu’il rappelle le vice-recteur au devoir de réserve qui sied à sa fonction.

A la veille de quitter ses fonctions, ce haut fonctionnaire, derrière une rhétorique pernicieuse, distille des contre vérités préjudiciables. L’objectif est cependant limpide : laisser à penser qu’il serait mandaté pour donner son « assentiment » à la politique éducative de la Polynésie, condition implicite au déblocage des financements nécessaires à sa mise en œuvre.

De toute évidence le vice recteur continue les manœuvres entamées par son prédécesseur pour tenter de reprendre progressivement à la Polynésie française ses compétences en matière d’éducation, quitte à déverser des tombereaux de compliments sur la ministre de l’Education pour mieux l’amadouer, et à contrario, critiquer injustement son prédécesseur qui avait résisté à ses manipulations. Nous espérons que notre ministre de l’Education ne tombera pas dans le piège de son mentor.

Il revient au gouvernement, et à lui seul, sous le contrôle de l’assemblée, de mettre en œuvre le programme pour lequel le Président de la Polynésie française a été élu. Aucun responsable de services déconcentrés ne s’autoriserait en métropole à être à ce point intrusif dans un champ de compétence qui n’est pas le sien, tout en distribuant avec condescendance « bons points et mauvais points » aux responsables politiques successifs d’une collectivité décentralisée et autonome dont la Constitution de la République reconnaît qu’elle se gouverne librement et démocratiquement
".

Rédigé par JPV le Vendredi 21 Novembre 2014 à 20:32 | Lu 3230 fois