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Michel Buillard: "Il n'y a pas eu d'emplois fictifs, on a travaillé comme des dingues!"


Michel Buillard: "Il n'y a pas eu d'emplois fictifs, on a travaillé comme des dingues!"
Depuis jeudi dernier, la Cour interroge les principaux bénéficiaires des contrats-cabinet mis à la disposition des fédérations sportives, des syndicats, et des communes, y compris celle de Papeete dont le cas était examiné lundi matin. Lundi matin, c’était donc au tour de Michel Buillard de s’expliquer à la barre sur les contrats cabinets dont a bénéficié sa ville après son élection en 1995. « Ça faisait très longtemps que j’attendais ce moment pour pouvoir rétablir la vérité. Il n’y a pas eu d’emplois fictifs, on a travaillé comme des dingues. On était dans l’urgence ! On sortait de tutelle et j’avais besoin de personnel de confiance autour de moi » a-t-il expliqué à Tahiti Infos.

Des arguments qui ne convainquent pas l’avocat de la partie civile. « Lorsqu’on est élu c’est pour travailler pour l’intérêt général. Tout ce qu’on voit ici, ce sont des gens qui sont élus et qui vont ensuite penser à leur intérêt particulier, et qui vont chercher des rémunérations supplémentaires par le biais du territoire », affirme Me Cariou, qui souligne par ailleurs que des agents communaux avaient parfois les mêmes attributions que ces emplois cabinet, une redondance qui « met le doute » sur la réalité du travail effectué par ces personnes mises à disposition par le territoire.

Lundi après-midi, c’était à Gaston Flosse de monter à la barre. « Tout était légal » affirme l’ancien président. Son avocat, Me Quinquis, s’est justement ingénié à démontrer que la Polynésie avait agi dans la légalité, contrairement à la métropole où la collectivité « a subventionné les syndicats de fonctionnaires à hauteur de 1,3 milliard d’euros ». Il s’interroge aussi sur les similitudes entre ces mises à disposition, et celle qui ont cours actuellement au sein de la commune de Faa’a, au profit de Radio Tefana. Enfin il dénonce une « erreur de droit » commise par la CTC, et reprise par le Parquet dans l’ordonnance de renvoi.

Voir l'interview de Me Quinquis dans son intégralité.


Rédigé par F K le Lundi 2 Mai 2011 à 17:22 | Lu 1295 fois
           



Commentaires

1.Posté par Enrique "Quito" Ariimate BRAUN-ORTEGA le 02/05/2011 23:49 | Alerter
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Bonjour,

Parmi toutes les personnes qui ont bénéficié « d’un emploi fictif » et du « salaire mensuel » qui était versé en contre partie à chacune de ces personnes, combien de ces personnes auraient aussi bénéficié d’un ou de plusieurs revenus complémentaires (salaires, indemnités diverses, etc…) d’autres origines, et cumulables avec le « salaire de l’emploi fictif »… ?

Parahi,
Quito (Comité QBO/PF)

2.Posté par Enrique "Quito" Ariimate BRAUN-ORTEGA le 04/05/2011 17:43 | Alerter
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Faites entrer l’accusé…

Le procès des emplois fictifs qui se tient actuellement met en exergue les ramifications d’un système clientéliste où les moyens de la puissance publique contribuaient à asseoir l’hégémonie politique de la classe dirigeante d’alors…
Force est de constater que les dérives autant que les abus trouvaient leur origine au cœur même de ce qui travestit de longue date le débat politique dans notre Fenua : la satisfaction des intérêts personnels, partisans qu’importe, nous savons aujourd’hui qu’il ne s’agissait certainement pas de l’intérêt général…

Mais on ne peut rester indifférent, impassible en observant ce défilé de « sommités politiques » d’hier, d’aujourd’hui et pour certains mêmes –dans leurs rêves les plus fous- de demain !

En effet, loin de la honte qui accable habituellement le larron une fois son larcin mis à jour, nos comparses maires, députés et autres représentants à l’Assemblée du peuple et illustres fonctionnaires d’une intelligentsia locale en son temps rayonnante, réagissent avec l’outrance rare que l’on ne prête qu’aux bienséants convaincus d’avoir agi pour le bien de la collectivité, en dépit du bon sens que même une surdité et une cécité volontaires n’auraient pu masquer…

Mais de qui se moque-t-on ici ?

Lorsque l’on a pu à ce point se perdre dans un abîme d’égoïsme, comment ose-t-on aujourd’hui prôner le renouveau politique pour un Pays qui ne doit sa décrépitude qu’à ces mêmes individus qui furent en leur temps les apôtres de ce cancer généralisé : « corruption », « recel », « abus », etc.
Qu’il est triste, par ces temps de crise économique où chaque jour davantage de familles peinent à nourrir leurs enfants, de voir combien le gaspillage d’antan aurait pu servir des causes autrement plus louables…

Le spectacle affligeant des séances du tribunal, où nos accusés s’entendent comme larrons en foire, laisse transparaître la désagréable impression qu’il s’agit là de retrouvailles heureuses, voire même opportunes tant elles semblent leur permettre de se remémorer le « temps de la belle époque » !
Ouvrons les yeux et acceptons la réalité : aussi valables qu’aient pu être ces personnes qui se trouvent à la barre du tribunal, l’histoire n...