Paris, France | AFP | mardi 23/12/2025 - Emmanuel Macron a reçu mardi après-midi à l'Elysée les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, avec en toile de fond l'inquiétude autour de la dermatose bovine illustrée par des blocages routiers qui persistent sur le terrain.
"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".
"La balle a été transmise, maintenant elle est dans leur camp", a renchéri Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs.
Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.
C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.
"Sur le traité du Mercosur, la position de la France est ferme", a affirmé de son côté le Premier ministre Sébastien Lecornu, après le rendez-vous des syndicats agricoles à l'Elysée. "Aucun accord ne sera accepté s'il fragilise nos filières ou impose une concurrence déloyale. Le texte a évolué, mais le compte n'y est toujours pas", a ajouté M. Lecornu, qui doit à nouveau rencontrer les syndicats agricoles le 5 janvier.
Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.
L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.
- Des avancées qui ne conviennent pas -
M. Macron s'était félicité du report de la signature, en demandant que les "avancées" réclamées par la France et l'Italie se concrétisent.
"Les avancées que le président de la République nous porte ne nous conviennent pas", a une nouvelle fois martelé mardi soir le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, à la sortie de l'Elysée.
"Importer du reste de la planète des produits qui ne correspondent pas aux standards européens et à ce qu'on nous demande tous les jours dans nos fermes, ça n'est pas possible", a-t-il redit.
Hostiles à cet accord depuis des mois, les syndicats agricoles demandaient au président Macron de prendre clairement position, après que celui-ci eut déclaré en novembre être "plutôt positif" quant à la possibilité d'accepter l'accord.
"Nous ne nous contentons pas de nous opposer à cet accord. En l'état, nous obtenons des concessions inédites au bénéfice de nos agriculteurs, que cet accord soit signé ou" pas, a déclaré lors des questions au gouvernement mardi Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, citant des "mesures miroir", des "contrôles douaniers" et des clauses de sauvegarde annoncées en septembre par la Commission européenne.
- Nouveau cas en Haute-Garonne -
Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours sur le terrain, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.
Le ministère de l'Agriculture a confirmé mardi un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.
Mardi, les blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 au sud de Bordeaux ou sur l'A64 à Carbonne (Haute-Garonne) et Briscous (Pyrénées-Atlantiques).
A Cestas, au sud de Bordeaux, les manifestants de la Coordination rurale de Gironde (CR33) ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés à Carbonne, près de Toulouse.
Mardi soir, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a estimé que le coût des blocages depuis environ dix jours dépassait le million d'euros dans la région, déplorant des "dégradations inacceptables".
La mobilisation des agriculteurs a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi, 93 vendredi).
"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".
"La balle a été transmise, maintenant elle est dans leur camp", a renchéri Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs.
Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.
C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.
"Sur le traité du Mercosur, la position de la France est ferme", a affirmé de son côté le Premier ministre Sébastien Lecornu, après le rendez-vous des syndicats agricoles à l'Elysée. "Aucun accord ne sera accepté s'il fragilise nos filières ou impose une concurrence déloyale. Le texte a évolué, mais le compte n'y est toujours pas", a ajouté M. Lecornu, qui doit à nouveau rencontrer les syndicats agricoles le 5 janvier.
Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.
L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.
- Des avancées qui ne conviennent pas -
M. Macron s'était félicité du report de la signature, en demandant que les "avancées" réclamées par la France et l'Italie se concrétisent.
"Les avancées que le président de la République nous porte ne nous conviennent pas", a une nouvelle fois martelé mardi soir le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, à la sortie de l'Elysée.
"Importer du reste de la planète des produits qui ne correspondent pas aux standards européens et à ce qu'on nous demande tous les jours dans nos fermes, ça n'est pas possible", a-t-il redit.
Hostiles à cet accord depuis des mois, les syndicats agricoles demandaient au président Macron de prendre clairement position, après que celui-ci eut déclaré en novembre être "plutôt positif" quant à la possibilité d'accepter l'accord.
"Nous ne nous contentons pas de nous opposer à cet accord. En l'état, nous obtenons des concessions inédites au bénéfice de nos agriculteurs, que cet accord soit signé ou" pas, a déclaré lors des questions au gouvernement mardi Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, citant des "mesures miroir", des "contrôles douaniers" et des clauses de sauvegarde annoncées en septembre par la Commission européenne.
- Nouveau cas en Haute-Garonne -
Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours sur le terrain, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.
Le ministère de l'Agriculture a confirmé mardi un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.
Mardi, les blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 au sud de Bordeaux ou sur l'A64 à Carbonne (Haute-Garonne) et Briscous (Pyrénées-Atlantiques).
A Cestas, au sud de Bordeaux, les manifestants de la Coordination rurale de Gironde (CR33) ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés à Carbonne, près de Toulouse.
Mardi soir, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a estimé que le coût des blocages depuis environ dix jours dépassait le million d'euros dans la région, déplorant des "dégradations inacceptables".
La mobilisation des agriculteurs a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi, 93 vendredi).



































