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Médecins hospitaliers : la grève se poursuit


PAPEETE, le 09 novembre 2017 - Après une soirée de négociations entre le ministre de la Santé, la ministre de la Fonction publique et le syndicat des médecins hospitaliers. Les praticiens hospitaliers ont décidé de poursuivre leur grève.

C'est le quatrième jour de grève des médecins hospitaliers de Polynésie française. Face à une ministre de la Fonction publique qui semble sourde à leurs demandes de négocier et un ministre de la Santé directif, les médecins se sentent incompris. Ils ont donc décidé de poursuivre la grève et les négociations avec le Pays.

Marc Lévy et les médecins ayant participé aux négociations ont présenté le compte rendu des négociations jeudi matin à 8 heures en assemblée générale aux médecins hospitaliers. La reconduction de la grève et la poursuite de la négociation ont été votées à l'unanimité. "Aucun protocole de fin de conflit n'a été signé, nous avons eu des propositions. Nous les avons étudiées. Nous devons avoir encore des échanges avec le ministre de la Fonction publique et le ministre de la Santé pour pouvoir trouver une rédaction satisfaisante pour les deux parties. Il nous est proposé un texte sur l'ancienneté qui n'est pas celui qui avait été signé lors du protocole d'accord de 2016. Si nous acceptions une perte des acquis de 2016, en échange le gouvernement s'engage sur un calendrier plus rapide. Ce n'est pas satisfaisant pour les praticiens. Nous sommes en réflexion. Les médecins hospitaliers ont l'impression qu'ils ne sont pas compris. Les pouvoirs publics pensent que nous avons lancé la grève pour des avantages individuels. Nous essayons de montrer que si les statuts des médecins hospitaliers n'évoluent pas, comme cela se fait ailleurs, nous n'arriverons pas à recruter. Il y a des patients qui ne pourront pas être soignés par les médecins. Les autorités n'ont pas conscience de ça."

De son côté, jeudi matin, la ministre de la Fonction publique persistait à dire que le conflit social était un problème qui concerne le ministre de la Santé uniquement. "Je vous renvoie au ministre de tutelle. Ce n'est pas parce qu'ils souhaitent rencontrer quelqu'un qu'ils vont me rencontrer. Ils dépendent du ministère de la Santé, c'est avec le ministre Jacques Raynal qu'ils doivent négocier. Je vous renvoie à Jacques Raynal", a-t-elle déclaré jeudi matin.

De son côté Jacques Raynal, le ministre de la Santé se voulait rassurant. Jeudi matin, il se disait confiant sur l'issue du conflit : "On a écrit un projet de protocole de fin de conflit. Il reste à discuter encore un petit peu aujourd’hui. Normalement, ça devrait se terminer d'ici la fin de la semaine. Ce n'est pas très compliqué ce qu'il y a à régler. Ce sont des soucis administratifs. Il faut des projets de texte, ça prend toujours un peu de temps. Faire une loi de pays ça prend un an en général. Quand on ne connait pas forcément les arcades administratives, on est un peu déçu. Le climat n'est pas tendu. Chacun essaie de défendre ses positions. Le motif n'est pas vraiment complexe. La reprise d'ancienneté ,c'est quelque chose que l'on peut acter. Ça a une incidence relativement faible. Ce sont des difficultés d'ordre technique."

La fin du conflit n'est donc pas pour demain. La ministre de la Fonction publique Tea Frogier persiste à déclarer qu'elle n'a rien à faire dans ces négociations. Selon elle, c'est au ministre de la Santé de gérer les négociations. Les médecins ont l'impression de recevoir des directives du ministère de la Santé et non pas d'être dans des négociations. Aujourd'hui, le syndicat est dans l'attente d'une nouvelle date pour la poursuite des négociations.


Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 9 Novembre 2017 à 11:47 | Lu 1264 fois