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Marine Le Pen en visite pour deux jours à Tahiti


Marine Le Pen, la présidente du Front National, et Louis Aliot, vice-président, effectuent un bref séjour en Polynésie française mercredi et jeudi
Marine Le Pen, la présidente du Front National, et Louis Aliot, vice-président, effectuent un bref séjour en Polynésie française mercredi et jeudi
La présidente du Front National et Louis Aliot, vice-président, effectuent un bref séjour en Polynésie française mercredi et jeudi, achevant ainsi une tournée dans le Pacifique ponctuée par une visite de six jours en Nouvelle-Calédonie, du 14 au 20 mars.

Interrogée à son arrivée, mercredi matin, Marine Le Pen s’est dite scandalisée au sujet de la procédure menée par le gouvernement Temaru aux Nations unies. Aussi a-t-elle analysé cette démarche comme consistant à "inscrire la France sur la liste des pays colonialistes" et l’a qualifiée de "méprisante et insultante à l’égard non seulement de la France, mais à l’égard en l’occurrence des tahitiens".

Quant à savoir si elle profitera de son bref séjour "semi-privé" à Tahiti pour manifester son soutien en faveur de quelqu'un, dans le cadre des Territoriales 2013, elle précise : "Ce qui est absolument sûr, c’est que je pense qu’il faut que les tahitiennes et les tahitiens se détournent résolument de tous ceux qui cherchent à éloigner Tahiti de la France."

La présidente du Front National est l'invitée du journal télévisé de TNTV, mercredi 20. Elle est attendue sur Polynésie première pour l’édition en langue française du JT, jeudi soir. Interview :

Le 21 avril 2012, au premier tour des Présidentielles, vous avez rassemblé en Polynésie française 5 151 voix sous votre nom, faisant de vous au plan territorial comme au plan national, le 3e candidat le plus populaire. Quelle impression cela vous laisse ?

Marine Le Pen : Cela me laisse l’impression qu’il y a encore du travail pour être le premier, puisque c’est ça l’objectif : arriver au pouvoir pour appliquer nos idées et rassembler l’ensemble des français pour le faire. C’est aussi la raison de mon déplacement. D’abord c’est quand même la première fois que je viens, et je crois que c’est important à noter. Il s’agit pour moi d’expliquer aux tahitiennes et aux tahitiens l’importance des futures échéances électorales.

Vous arrivez de Nouvelle Calédonie où vous avez appelé les autonomistes à s’unir en prévision du référendum d’autodétermination planifié dans les deux ans à venir. En Polynésie française le gouvernement œuvre à l’ONU pour la réinscription du Pays sur la liste des territoires non autonomes. Quel message souhaitez-vous adresser aux autonomistes locaux, plus divisés que jamais à la veille des Territoriales 2013 ?

Marine Le Pen : D’abord je ne suis pas allée appeler au rassemblement des autonomistes calédoniens, j’ai souhaité le rassemblement des anti-indépendantistes. Il me semble que la nuance est importante.
Je trouve la démarche qui consiste à faire inscrire la France sur la liste des pays colonialistes absolument scandaleuse. La situation de la Nouvelle Calédonie est d’ailleurs très différente de celle de Tahiti. Historiquement tout cela n’a strictement rien à voir. Et par conséquent je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour tenter de bloquer par tous les moyens possibles cette inscription que je trouve méprisante et insultante à l’égard non seulement de la France, mais à l’égard en l’occurrence des tahitiens.


Marine Le Pen en visite pour deux jours à Tahiti
Avec 5 millions de km2 de Zone économique exclusive, la Polynésie française dispose de plus de 40% de l’espace maritime français. Est-ce selon vous un joyau dont la Nation ne saurait se priver ?

Marine Le Pen : Oui et je crois surtout que c’est un joyau qu’il serait temps de tailler, parce qu’il est brut pour l’instant. Il n’y a pas d’investissement qui soit fait dans la recherche. Et c’est bien regrettable, car vous avez raison de le rappeler, nous avons de l’or bleu entre les mains et nous n’en faisons rien. En tous cas l’Etat français ne met pas les financements nécessaires à une vraie recherche digne de ce nom, pour les médicaments – parce que c’est ça aussi que l’on va trouver au fond de la mer –, l’alimentation, l’eau potable, etcetera : tout ce dont la France a besoin, mais surtout le monde. Il pourrait s’agir de secteurs technologiques de pointe, dans lesquels les territoires d’outre-mer et particulièrement Tahiti pourraient avoir une place absolument privilégiée.
Donc il est temps de penser à cela et de rehausser ainsi nos territoires d’outre-mer.


Dans un mois, aura lieu en Polynésie française le premier tour des Territoriales. Quel candidat vous semble le plus à même de conduire la destinée du Pays pour les cinq ans à venir ?

Marine Le Pen : Ecoutez, une réunion est prévue avec le bureau local du Front National. J’attends que l’on me fasse un état de la situation locale. Ce qui est absolument sûr, c’est que je pense qu’il faut que les tahitiennes et les tahitiens se détournent résolument de tous ceux qui cherchent à éloigner Tahiti de la France.

Un mot sur l’affaire Cahuzac. Le ministre du Budget a démissionné, mardi, suite à l’ouverture d’une information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale. Avez-vous un commentaire à faire là-dessus ?

Marine Le Pen : Depuis le début de cette affaire, j’ai considéré que M. Jérôme Cahuzac devait démissionner. Comment pouvait-il, en effet, rester ministre du Budget alors que l’enquête était menée dans des services et dans une administration dont il était le ministre de tutelle ? Il y avait là un conflit d’intérêt insupportable pour n’importe quelle démocratie au monde.
Je trouve cette démission tardive. Je la réclame depuis le début de l’affaire. C’est une bonne chose, mais une décision qui est rendue mauvaise par le fait qu’elle est extrêmement tardive par rapport à l’origine du problème.
Mais ce qui est le plus intéressant dans cette affaire, au-delà de l’histoire d’un compte en banque supposé en Suisse, c’est l’origine des fonds qui y auraient été versés. On parle notamment de fonds provenant de laboratoires pharmaceutiques. Je trouve cela intéressant parce que c’est le témoignage d’une action des multinationales à l’égard des responsables politiques, à laquelle nous devons aujourd’hui mettre un coup d’arrêt.



En arrière plan de la vidéo, Oscar Temaru Président indépendantiste de Polynésie française, présent dans le salon d'honneur de l'aéroport pour raisons personnelles, a refusé de saluer la Présidente du Front national

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 20 Mars 2013 à 10:57 | Lu 6147 fois