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Manohiva, la troupe est fière mais ne se repose pas sur ses lauriers


Crédit : Maison de la culture.
Crédit : Maison de la culture.
PAPEETE, le 9 décembre 2016 - La troupe, récompensée en 2014 par un 1er prix en hura tapairu et en mehura, a obtenu le 1er prix en hura tapairu en 2016. Par l’intermédiaire du président de l’association Lori Toiho, elle se dit fière de cette reconnaissance après tant d’efforts fournis. Malgré son succès (la troupe ne se présente que tous les deux ans), elle reste sur le qui-vive. "On ne sait pas à qui on aura à faire en 2018, il y a de très bons chorégraphes, danseurs, musiciens dans les autres groupes", indique le président.

"Comment j’ai fêté la victoire ? En dormant", répond Lori Tuiho, le président de Manohiva. Amusé il repense à ces exténuantes semaines passées. "Mais", ajoute-t-il, "quelle joie de recevoir un tel prix ! ". Manohiva a reçu le 1er prix en hura tapairu en 2016. Il y a deux ans, il recevait le 1er prix en hura tapairu et en mehura.

Le vendredi 2 décembre, à l’annonce des finalistes, les danseurs (18 en mehura, 20 en tapairu), musiciens (5 en mehura, 6 en hura tapairu) et choristes (3 en mehura et hura tapaiur) de Manohiva ont pris connaissance des notes du jury. "Ce qui nous a permis de voir nos points faibles. Nos notes n’étaient pas bonnes pour les entrées et sorties", se rappelle Lori Tuiho.

Le samedi matin à l’aube, les artistes, costumiers, chorégraphe, président étaient sur le pont. "On a eu une très grosse journée. Heureusement, nous avons une troupe formidable. Au niveau de l’organisation, et notamment l’équipe des costumes, a fait de l’excellent travail. Dans la mesure du possible nous essayons de tout gérer pour laisser notre chef et chorégraphe Poerava Taea se concentrer sur tout l’aspect artistique."

D’après Lori Tuiho : "Poerava est une danseuse chevronnée de la danse tahitienne bien connue de la scène en Polynésie. Elle a un style très technique, aérien, élégant et posé. Elle reste très attachée aux pas traditionnels et attentive au visuel d'ensemble afin de proposer un spectacle qui plaise au public tout en respectant scrupuleusement les règles du concours."

Passionnée de danse depuis son plus jeune âge, la chef de la troupe Manohiva participe régulièrement au heiva dans divers groupes. Elle est aussi chaque année sur le pae pae a hiro pour Pinainai et, une année sur deux lorsque Manohiva ne participe pas, elle danse avec une autre troupe pour se présenter tout de même au hura tapairu.

L’équipe de costumiers est dirigée par Anthony Tirao dit coco. Il avait déjà confectionné les costumes de la troupe en 2012 et 2014. "Son travail est se fait toujours en lien étroit avec Poerava", précise le président. Coco est accompagné de sa sœur Béa, d’Ornella, Mum, Diamant, Wendy et High. Les coiffures sont de Vanua et Nora. Les make-up sont l’œuvre d’Orama Noble et Tehina.

Samedi dernier, après voir répété au Conservatoire artistique de Polynésie française, la troupe a pu rejoindre la Maison de la culture. Elle a poursuivi les répétitions, est montée sur scène, a conquis le jury et le public.

Manohiva c’est une troupe d’amis. "D’amis vraiment unis depuis 15 ans", insiste Lori Tuiho. Ils sont six dans le bureau. En 2010, Poerava Taea est allée trouver l’actuel président pour lui proposer de monter une troupe et de participer au Hura Tapairu. Ils ont fondé Manavai. Ils ont obtenu le 2ème prix ‘otea et le 3ème prix hula (ancienne appellation de la catégorie mehura). Deux ans plus tard, ils revenaient avec Manohiva. Ils ont emporté le 2ème prix en hura tapairu et en mehura. Cette troupe fondée pour le hura tapairu reviendra en 2018. Malgré son palmarès ils se prépareront comme au premier jour. "Il y a de très grands artistes et qui sait qui se présentera dans deux ans ?", lance Lori Tuiho.


Te one tere, là où les rêves s’envolent

"Te one tere", tel est le thème choisi par Manohiva lors du hura tapairu. Il est signé Yann Paa. Qui aurait pu imaginer que la blancheur naïve du sable blanc de la plage de Puna’auia, dite "Te one tere" fut le témoin d’un passé douloureux qu’avaient connu deux grands districts ? Ce sable offert par le chef de Parea, Papa raro, à celui de Puna’auia, Papa ni’a, en gage de leur amitié, fut l’objet d’un engagement solennel ; celui d’unir leurs deux premiers enfants, Tefafanovahine de Parea de l’île de Mata’ire’a, Huahine et Te-tu-iti-i-te-vai-tau de Puna’auia de Tahiti. Mais le mensonge qui s’invitera au destin tracé par les deux pères, mènera malheureusement à jamais cette union à sa perte. Ce pardon qu’implorera Tefafanovahine à l’embouchure de "Te one tere" de Parea, à l’envol de son bien-aimé, est tel le ressac incessant des vagues qui se brisent inlassablement sur le sable blanc "Te one tere" de Puna’auia.


Crédit : Maison de la culture.
Crédit : Maison de la culture.

Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 9 Décembre 2016 à 12:14 | Lu 1924 fois