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Maladies transmissibles : une surveillance à l’échelle du Pacifique


NOUMEA, 4 juillet 2017 - Comment parer à d’éventuelles épidémies de Zika, Dengue ou Chikungunya dans les pays du Pacifique ? Les scientifiques de la Communauté du Pacifique se penchent sur la question.

En février dernier, les autorités polynésiennes craignaient le développement d’une épidémie de dengue 2 sur le fenua. Ce sérotype, absent du territoire depuis les années 2000, avait été réintroduit par des joueurs de foot venant du Vanuatu. Un mois après leur départ de Polynésie, la direction de la santé se félicitait de ne pas avoir eu "de cas secondaires". Pour autant, qu’il s’agisse de la dengue ou d’autres maladies transmissibles, une surveillance accrue de la population et de ses déplacements reste toujours de mise.

En début de semaine, la dengue a fait un nouveau mort en Nouvelle Calédonie. Selon les informations du quotidien Les Nouvelles Calédoniennes, un homme de 54 ans est décédé à quelques kilomètres de Nouméa des suites de la maladie. Dans un communiqué, diffusé par Les Nouvelles Calédoniennes, le gouvernement a expliqué que : "malgré le retour de la saison fraîche, la dengue est toujours bien présente dans le Pays puisque la direction des affaires sanitaires et sociales dénombre encore quotidiennement une dizaine de nouveaux cas confirmés biologiquement par le réseau sentinelle". "La vigilance reste plus que jamais d’actualité et les Calédoniens doivent continuer à se protéger contre les moustiques avec des répulsifs adaptés et à détruire tous les gîtes larvaires à l'extérieur comme à l'intérieur des habitations".

Un réseau océanien de surveillance

La vigilance et le recoupement d’informations sur les maladies transmissibles est une des principales missions des scientifiques de la Communauté du Pacifique. "Quand on fait partie de la population souvent on a l’impression que les pouvoirs publics ne font rien. Or, ce n’est pas tout à fait le problème", indique Martine Noël, médecin au service santé publique de la Direction des affaires sociales de Nouvelle-Calédonie. Avec l’aide de la communauté du Pacifique (CPS), les Pays et territoires peuvent bénéficier d’un appui technique et scientifique pour connaître la situation des maladies transmissibles dans le Pacifique.

La CPS a mis en place un réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP). Créé en décembre 1996, il représente un relais d’informations entre les différents Pays en ce qui concerne les maladies épidémiques. "Il s’agit d’un système régional de renseignements épidémiologiques. Les professionnels de la santé dans les différents Pays nous envoient des informations et nous leur communiquons des informations dès que nous le pouvons", explique Christelle Lepers, chargée de communication et d’information à la division santé publique de la CPS. "Par exemple, le bulletin de veille sanitaire diffusé par les services de la santé en Polynésie est très important pour nous".

Viviers d’information, il permet à la CPS d’actualiser ses données pour informer les autres Pays. La CPS possède une carte interactive sur son site internet qui permet d’avoir une vision d’ensemble sur l’état des maladies dans le Pacifique. "Nous sommes souvent en relation avec les équipes polynésiennes pour faire le point, continue Martine Noel. Mais ces échanges sont facilités par la langue. C’est pour cette raison qu’il est important d’avoir la CPS comme point de liaison avec les autres Pays".

Pour renforcer le dispositif, les équipes de la CPS interviennent aussi dans les laboratoires des Pays afin de leur apporter une aide logistique et des conseils.

Rédigé par Amelie David le Mardi 4 Juillet 2017 à 14:17 | Lu 1830 fois