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Makatea: Le projet d’exploitation de phosphate est refusé


Philip Christensen, directeur de projet de la SAS Avenir Makatea avait présenté le projet d’exploitation secondaire du phosphate de Makatea à la presse en février dernier.
Philip Christensen, directeur de projet de la SAS Avenir Makatea avait présenté le projet d’exploitation secondaire du phosphate de Makatea à la presse en février dernier.
Un arrêté ministériel en date du 25 avril dernier (publié au Journal Officiel le 2 mai) met un coup d’arrêt au projet australien d’exploitation secondaire du phosphate de Makatea en refusant le permis exclusif de recherche. Mais les opposants au projet restent vigilants.

La victoire a été discrète pour les habitants de Makatea qui s’étaient fermement opposés au projet de réouverture de l’exploitation minière de leur île, à la recherche du phosphate secondaire abandonné sur place depuis plus de 45 ans. Pourtant, ils sont extrêmement soulagés. Le projet porté par un investisseur australien, Colin Randall et sa société Avenir Makatea avait les faveurs du maire délégué Julien Mai, au point que son épouse Manuia Mai est la présidente de la SAS Avenir Makatea. «Un titre honorifique sans détention d’actions et sans rémunération qui revêt un caractère strictement administratif» précise le site Internet de la société (www.avenirmakatea.com). Julien Mai a vu dans ce projet, le moyen de réhabiliter la zone minée de son île jusqu’en 1966 «afin de pouvoir restituer les terres à leurs propriétaires». Sa volonté c’était en quelque sorte de vaincre le mal fait au cœur de Makatea entre 1885 et 1966 par le mal, via une exploitation minière secondaire, histoire de récupérer le phosphate restant et de reboucher les trous. Mais les présentations effectuées par les investisseurs australiens n’ont pas convaincu.

Le rapport remis en mars dernier suite à une enquête publique menée en début d’année a donné un avis favorable à ce permis de recherche en vue d’une exploitation secondaire, mais avec des réserves précises, notamment celle de se limiter aux 859 hectares déjà exploités par le passé (soit déjà un tiers de la superficie de l’île). Des incohérences sont pointées entre les annonces faites aux propriétaires terriens ou habitants de Makatea et la présentation technique des dossiers. Aussi, le Comité des mines réuni le 5 avril dernier donne un avis défavorable.

La suite est logique, même si l’avis du Comité des mines n’est que consultatif, les ministres réunis en conseil le 24 avril refusent d’accorder «le permis exclusif de recherche relatif à l’étude du potentiel d’exploitation du phosphate de l’île de Makatea». Sans ce permis exclusif de recherche (PER) aucune étude fouillée ne peut être menée : l’exploration qui aurait pu démarrer dès le second semestre 2013 n’aura pas lieu et la date d’une ouverture d’une exploitation minière en 2015 est caduque. Selon Julien Mai, la notification de ce refus n’est pas encore parvenue aux investisseurs australiens qui demanderont certainement des explications motivées.



Rédigé par ML le Samedi 11 Mai 2013 à 05:46 | Lu 4386 fois