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Macron pour prolonger les droits des intermittents jusqu'à août 2021


Paris, France | AFP | mercredi 06/05/2020 - Emmanuel Macron a plaidé mercredi pour que les droits des intermittents du spectacle "soient prolongés d'une année" au-delà des six mois où leur activité aura été "impossible ou très dégradée", c'est-à-dire "jusqu'à fin août 2021".

"Beaucoup ne pourront pas faire leurs heures. Je veux qu'on s'engage à ce que les artistes et techniciens intermittents" voient leurs droits "prolongés jusqu'à fin août 2021", a-t-il affirmé lors d'une visioconférence avec une douzaine d'artistes pour rassurer le milieu de la culture, laminé par la crise du coronavirus. 

Parmi eux, la chanteuse Catherine Ringer, les réalisateurs Eric Tolédano et Olivier Nakache, le metteur en scène Stanislas Nordey, l'écrivain Aurélien Bellanger, l'actrice Sandrine Kiberlain...

Tout en annonçant cette "année blanche" très attendue par le secteur culturel, le chef de l'Etat s'est dit convaincu qu'il allait "donner suffisamment confiance pour que quasiment, on n'en ait pas besoin". "On va donner, avec beaucoup de projets, les heures" qui permettront aux intermittents de "ne pas activer ces dispositifs", a-t-il dit.

Spécificité française, le régime des intermittents concerne 100.000 artistes et techniciens indemnisés chaque année. Pour obtenir l’assurance chômage, ils doivent avoir travaillé 507 heures sur douze mois. Or avec les annulations et l'absence de perspectives, très peu pourront cumuler les cachets nécessaires. 

Le sort des intermittents était une des plus importantes revendications du monde de la culture, mobilisé pour cesser d'être le grand "oublié" des autorités dans la crise sanitaire. 

"Il faut que les lieux de création revivent", en s'adaptant aux contraintes de l'épidémie, "sans doute en inventant un nouveau rapport au public", a souligné le président Macron, comptant sur le "bon sens" et la "créativité" du secteur qui comptabilise 1,3 million d'emplois.

"On doit pouvoir rouvrir les librairies, les musées sans qu'il y ait trop de brassages, les disquaires, les galeries d'art", et les théâtres doivent pouvoir "commencer" à fonctionner et répéter, a-t-il affirmé.

Alors que le secteur audiovisuel n'est quasiment pas assuré contre le risque de pandémie et un éventuel nouveau confinement, il s'est dit favorable à un fonds d'indemnisation temporaire pour les futurs tournages et les séries qui fonctionnera "au cas par cas".

"On va mettre (les assureurs, les banques...) devant leurs responsabilités", a déclaré le chef de l'Etat, visant une reprise des tournages "au cas par cas" après fin mai. C'est autour de cette période qu'il pourrait décider de la réouverture de lieux culturels.

Concernant encore l'audiovisuel, première branche du secteur culturel, il a plaidé pour la transposition "avant la fin 2020" de la directive européenne SMA (services de médias audiovisuel). Cette réglementation prévoit de rééquilibrer les règles entre les chaînes de télévision, soumises à de nombreuses obligations, et les plateformes en ligne, en les faisant contribuer à la création audiovisuelle française.

Le président Macron a enfin annoncé le lancement d'un "grand programme de commandes publiques" visant notamment les "jeunes créateurs de moins de 30 ans", avec l'ambition d'"inventer une saison hors norme" et d'aller chercher les publics parfois oubliés du monde de la culture.

"Qu'on mette le paquet", "que ce soit (pour) les métiers d'art, les spectacles vivants, la littérature, les arts plastiques", a-t-il détaillé. "Je pense en particulier aux créateurs de moins de 30 ans", a ajouté le chef de l'Etat.

le Mercredi 6 Mai 2020 à 06:19 | Lu 245 fois