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Les petits patrons saluent l’arrivée de Laugrost à la tête de la CPS et la visite de la ministre


Christophe Plée
Christophe Plée
PAPEETE, le 14 mars 2015 - Le président de la CGPME, Christophe Plée, se réjouit de l’élection d’Yves Laugrost à la tête du conseil d’administration de la CPS. Il salue également la visite de la ministre George Pau-Langevin en Polynésie. Rapide tour des dossiers avec le patron des petits patrons polynésiens.

Que pensez-vous de la nomination d’Yves Laugrost à la tête de la CPS ?
Il a les compétences, c’est indéniable. C’est quelqu’un avec qui j’ai monté le fonds de formation, donc il sait faire quelque chose de nouveau. Tout le monde lui reconnait une connaissance des dossiers de la protection sociale généralisée (PSG), il est de ceux qui veulent réformer la PSG et de ceux qui croient qu’il y a un paritarisme possible en Polynésie français. Nous sommes nous aussi pour le paritarisme, c’est-à-dire que les partenaires sociaux doivent gérer le plus de choses possibles qui les concernent.

Vous avez rencontré la ministre des Outre-mer avec les partenaires sociaux, de quoi avez-vous parlé ?
Elle était là pour confirmer un certain nombre de choses, le contrat de projet, le retour de l’Etat au RSPF et le prolongement de la défiscalisation jusqu’à 2017 et au-delà, c’est ça qui est important. Pour le contrat de projet, plus de flexibilité et un volet tourisme et mairies, ça nous parait une très bonne chose. On ne peut que se réjouir aussi du retour de l’Etat au RSPF, même si on l’aurait voulu plus important.

Pour la défiscalisation, nous à la CGPME nous rencontrons la ministre deux fois par an, notamment aux rencontres économiques du Pacifique Sud tous les mois de décembre, et elle a confirmé que nous allions bien travailler sur l’expérimentation d’un fonds de développement du Pacifique Sud, ce à quoi nous travaillions déjà avec la CGPME de Nouvelle Calédonie et maintenant avec les services de la ministre et d’autres acteurs.


Comment fonctionnerait ce fonds ?
Ce serait un système à tiroir, un fonds qui serait alimenté par la métropole. Le contribuable français pourrait y contribuer, ainsi que ceux des trois territoires, et il serait spécifique au Pacifique Sud. Les métropolitains auraient un avantage fiscal, et ici il y aurait un autre modèle puisqu’il n’y a pas de crédit d’impôt. Les modalités restent à mettre en place. Ce serait une expérimentation, quelque chose qui irait pour notre région, un successeur pour la défiscalisation à horizon 10 ans, 15 ans.

Concernant les conditions du retour de l’Etat au RSPF, qu’en pensez-vous ?
Ces conditions ont été validées par le gouvernement de l’époque et le gouvernement actuel. C’est vrai qu’elles sont imposantes, mais l’Etat ne demande que ce que nous étions de toute façon obligés de faire pour ne pas perdre la PSG. J’ai envie de dire, il faut se poser la question ‘Pourquoi l’Etat ne participait plus ?’ C’est que nous avions laissé filer les comptes, et l’Etat veut simplement une garantie que nous allons bien nous réformer. Aujourd’hui les partenaires sociaux sont d’accord pour réformer.

Enfin, que pensez-vous de la loi sur la concurrence ?
Elle a été votée, nous sommes républicains donc nous allons la respecter. Mais ça ne va pas nous empêcher d’être critiques. Nous attendrons de voir comment elle fonctionne, comment le gouvernement créée cette autorité, et ensuite nous verrons pendant le fonctionnement.

Mais l’accord signé avec l'Autorité de la Concurrence française va apporter de la compétence et c’est une bonne chose. Quand on n’a aucune expérience dans quelque chose, d’avoir l’appui de la métropole pour tout mettre en place c’est plutôt bien. Mais pour les petites entreprises, qu’il n’y ait pas de position dominante et que la concurrence soit respectée c’est une bonne chose, mais ça ne réglera pas notre problème de concurrence déloyale par ceux qui ne respectent pas la règle. Aujourd’hui il y a 30% de travail clandestin en Polynésie, et à un moment donné il faudra se poser la question de la réforme du travail patenté et sur comment on met de vrais contrôles sur les entreprises.


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Samedi 14 Mars 2015 à 22:58 | Lu 1531 fois
           



Commentaires

1.Posté par zozo le 15/03/2015 10:26 | Alerter
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dommage que le mandat ne soit que d'un an ! Comment réformer et mettre en place des réformes en un an ? Bien sûr cela évite les abus de pouvoir et de position mais quand même cela pose question

2.Posté par emere cunning le 15/03/2015 14:02 | Alerter
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"Un fonds alimenté par la Métoropole !!! "
Avec quel argent ??? Si j'ai bien compris, plus loin, ils comptent sur les contribuables d'ici et là-bas, sur des crédits d'impôts dont il me semble que la Métoropole en a distribué de ci et de là alors que l'Europe l'attend au virage pour qu'elle paye sa dette au lieu de continuer à la creuser.
Il semblerait que la France soit le seul pays européen à ne pas s'être attaqué à de véritables réformes (la Grèce s'y serait mise) et qu'elle mettrait en danger l'Europe !!! En attendant, la veinarde vient d'obtenir un nouveau report prétextant de ce que ce n'est pas le bon moment de réformer sa politique sociale et fiscale avec le chômage qui continue à "progresser". Et nous dans tout ça, on a droit à ses ultimatums !!!

3.Posté par Bruno FABRE le 16/03/2015 21:06 | Alerter
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"à un moment donné il faudra se poser la question de la réforme du travail patenté et sur comment on met de vrais contrôles sur les entreprises."
Il serait temps .... actuellement pour suivre la demande administrative comptable de plus en plus pointue il faut un comptable pour des structures qui font entre 10M et 30 M de CA qui sont gérées par des gens qui n'ont pas toujours le niveau, et un comptable c'est environ 80 000 par mois, alors c'est le bordel. Quant à embaucher... il faudrait que l'on puisse arriver à nous payer nous même avant de payer d'autres, et je ne parle pas du 13è mois ou des congés payés.. là c'est carrément la planète Mars..Le développement tel qu'on l'entend à la télé concerne les projets " publics" dont les financements et la gestion génèrent autant de jouets dont chacun est voué à la casse en attendant le suivant . L'initiative privée est à la remorque, c'est le monde à l'envers, il est plus facile de planter une graine qu'un arbre.