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Les oiseaux du Pacifique ont été ravagés par la colonisation humaine


Une reproduction du sylviornis de Nouvelle-Calédonie.
Une reproduction du sylviornis de Nouvelle-Calédonie.
PAPEETE, jeudi 4 avril 2013. Selon une étude scientifique dirigée par Richard Duncan, de l'université de Canberra en Australie, un peu plus d’un millier d’espèces d’oiseaux terrestres auraient disparu dans le Pacifique en raison de la progression de l’installation des hommes dans les îles du Pacifique. Les chercheurs de l’université de Canberra qui ont travaillé à partir de fossiles avancent même que la plus grande extinction d'espèces d’oiseaux des 10.000 dernières années s'est produite dans les îles du Pacifique, avant l'arrivée des premiers Européens. L’étude a été menée sur 41 îles du Pacifique à partir des archives fossiles qui ont permis de quantifier les pertes d’oiseaux terrestres en ôtant toutefois de leurs centres d’intérêts les passereaux qui représentent la moitié des oiseaux dans le monde dont les os sont trop petits pour être conservés à l'état de fossile.

Le modèle utilisé pour faire les calculs est basé sur le nombre d'os fossiles découverts et d'espèces disparues dans 41 des 269 plus grandes îles
du Pacifique. Il est calqué sur le modèle de capture/recapture utilisé dans les campagnes de comptage d'oiseaux. L’extinction rapide des espèces d’oiseaux du Pacifique pourrait s’expliquer par l’inhabilité de ces oiseaux à voler pour échapper à un prédateur. Installés sur des îles très distantes qui n’ont pas alors de mammifères terrestres sur leur sol, les oiseaux n’étant menacés par rien ne volent plus vraiment. Quand les hommes venant d’Asie du Sud-Est arrivent par la mer il y a 3 500 ans, ces oiseaux qui ne savaient plus se défendre sont devenus une ressource alimentaire facile d’accès. A tel point que selon les universitaires australiens, la perte de ce millier d’espèces d’oiseaux a été rapide, une période évaluée entre quelques décennies et une centaine d’années.

Ces espèces d’oiseaux du Pacifique disparus étaient majoritairement de gros volatiles
(puisqu’ils ne volaient plus). Les quelques os fossiles retrouvés témoignent de la taille de ces oiseaux. Ainsi le sylviornis de Nouvelle-Calédonie. Même s’il est bien moins connu que le mythique dodo de l'île Maurice, certains navigateurs européens des 17 et 18e siècle ont écrit quelques témoignages sur les derniers survivants qu’ils ont croisés en arrivant sur les côtes des îles du Pacifique.


Le dodo
Le dodo

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 4 Avril 2013 à 16:26 | Lu 1303 fois