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Leïana Faugerat, directrice du comité Miss Tahiti : "La vahine n'est pas un mythe"


Autour de Leïana Faugerat, Jean-Pierre Foucault et Hinarere Taputu, les maîtres de cérémonie de Miss Tahiti 2017.
Autour de Leïana Faugerat, Jean-Pierre Foucault et Hinarere Taputu, les maîtres de cérémonie de Miss Tahiti 2017.
PAPEETE, le 22 juin 2017 - C'est le grand soir pour les dix prétendantes au titre de Miss Tahiti 2017, qui défileront dans les jardins de la mairie de Papeete, sur le thème de la "Belle époque". Jean-Pierre Foucault, le célèbre animateur, et Hinarere Taputu, la lauréate 2014, seront les maîtres de cérémonie de cette 57e édition. L'occasion pour Leïana Faugerat, directrice du comité Miss Tahiti, de se confier à Tahiti Infos.


Comment qualifierez-vous le cru 2017 ?
"Chaque année, je ne peux qu'être satisfaite du cru, puisque c'est le comité Miss Tahiti qui organise le casting et qui sélectionne les candidates. Nous estimons donc les dix jeunes filles de ce cru 2017 à la hauteur du titre de Miss Tahiti. Je tiens à remercier également les communes qui jouent le jeu à chaque édition en nous envoyant des candidates de taille. Dans les éditions précédentes, nous avons eu beaucoup de Miss communales dans le quatuor final, comme Rauata Temauri, qui a été Miss Arue avant d'être élue Miss Tahiti. Les Miss Punaauia reviennent aussi souvent sur le podium en devenant Miss Heiva ou dauphines de Miss Tahiti."

Quatre candidates sélectionnées par les communes ne mesurent pas la taille minimale requise (1,70 m) ou sont tatouées. Cela ne pose-t-il pas de problème pour le comité Miss Tahiti ?
"Il n'est pas question d'exclure les petites, ou encore celles qui portent un tatouage, qui fait partie de la culture polynésienne. Au contraire, nous souhaitons continuer à travailler avec ces filles. Elles savent malheureusement qu'elles ne pourront pas remporter le titre de Miss Tahiti, car les élections de Miss France, Miss Monde ou Miss Univers ne les tolèrent pas, même si nous aimerions que ce soit le cas. Nous savons que certaines personnes ne le comprennent pas, mais c'est comme dans tout, il y a des règles et il faut s'y tenir. Nous désirons que Miss Tahiti soit représentative de la Polynésie, mais nous voulons aussi qu'elle représente la destination à l'international, c'est important pour nous."

Comment a évolué l'élection depuis la première édition en 1960 ?
"Nous fêterons les 60 ans en 2020 ! Ma mère (Moea Faugerat, Miss Tahiti 1975, ndlr) a organisé l'édition qui a élu Hinatea Boosie en 2008, puis mon père (Narii Faugerat, notamment concessionnaire de plusieurs marques automobiles, ndlr) a racheté le titre à Hubert Haddad. Depuis 2010, je gère la société et j'ai découvert le fonctionnement interne au fil du temps. D'année en année, j'ai l'impression qu'il y a davantage de travail, car le public est de plus en plus exigeant, et heureusement, car cela nous permet d'évoluer aussi. Idem du côté des partenaires, qui souhaitent des robes de plus en plus belles, un spectacle de plus en plus vivant… L'audience aussi ne cesse de croître et regarde nos moindres mouvements, ou les faux pas des candidates. C'est pourquoi, nous nous entourons de plus de professeurs de théâtre et de diction, ou de coachs sportifs pour qu'elles soient au top physiquement. C'est toujours une pression, c'est pourquoi nous organisons tout en amont, un an à l'avance. Nous sommes aussi soumis aux conditions météo, etc. Bien que je ne puisse pas vraiment comparer avec les très anciennes éditions car je n'y étais pas, il me semble que les préparations ont énormément évolué depuis 1960. Auparavant, l'élection de Miss Tahiti avait lieu dans des hôtels de la place donc il y avait moins de monde ; aujourd'hui, il y a 4 000 personnes présentes le soir de l'élection et des milliers de téléspectateurs qui regardent le spectacle devant leur petit écran. Je pense que c'est l'événement de l'année. Il y a des événements clés qui sont attendus chaque année, comme par exemple la Hawaiki Nui Va'a, le Heiva i Tahiti, la Tahiti Fashion Week, et Miss Tahiti en fait partie, c'est une institution. Les Polynésiens sont impatients de découvrir les candidates et ils attendent beaucoup du travail du comité, donc la pression, elle est là. J'arrive désormais à la gérer assez sereinement, car cela fait sept ans que je fais ça et je commence à être rodée." (Sourire)

"Tous ces mélanges et cette ouverture d'esprit, c'est justement ce qui fait toute la richesse de la beauté polynésienne !"

Leïana Faugerat et Vaea Ferrand, la lauréate 2016.
Leïana Faugerat et Vaea Ferrand, la lauréate 2016.
Comment définiriez-vous la femme idéale ?
"Je pense qu'il n'y a pas de femme idéale. Un des membres du jury a parlé du mythe de la vahine qui était exporté et exportable à l'international. D'abord, la vahine n'est pas un mythe, d'ailleurs c'est pour cette raison que beaucoup de Miss Tahiti ont fini Miss France. En Polynésie, nous avons vraiment du potentiel, il y a beaucoup de très belles jeunes filles, qui sont très ouvertes aussi malgré notre éloignement géographique. Elles s'expatrient, elles vont faire leurs études à l'étranger et elles reviennent au fenua avec un bagage. Il n'y a pas de Miss parfaite… Pour ma part, j'ai pu voir que de Rauata (Temauri, Miss Tahiti 2011, ndlr) à Hinarani (de Longeaux, Miss Tahiti 2012) et de Hinarani à Mehiata (Riaria, Miss Tahiti 2013), elles sont toutes différentes, et même physiquement ; Hinarani est châtain aux yeux verts, Hinarere (Taputu, Miss Tahiti 2014, ndlr) est brune très typée, etc. Tous ces mélanges et cette ouverture d'esprit, c'est justement ce qui fait toute la richesse de la beauté polynésienne ! Aujourd'hui, on veut juste une jeune fille qui aime son peuple, qui aime sa culture, qui le montre et qui puisse représenter au mieux notre destination, localement et internationalement."

Pourquoi avoir choisi cette année le thème "Belle époque" ?
"Les dernières années, nous avons présenté des thèmes assez modernes, comme "Meherio, la sirène" en 2016. Pour cette édition, mon père m'a suggéré une ambiance "Belle époque", car il est nostalgique du temps du Quinn's, du Tamure Hut… Avec mes équipes, nous avons donc travaillé sur le choix des tenues et des musiques, nous avons rencontré d'anciens artistes comme Esther Tefana, Petiot, etc. Le comité souhaite faire revivre aux Polynésiens cette période qui a marqué la population et rendre hommage aux personnes récemment décédées, comme Mila Ebb ou Yvon Arai. C'est une démarche qui a nécessité six mois de travail et j'espère que cela va porter ces fruits le soir du 23 juin. Ce sera donc une ambiance de bringue avec des musiques festives anciennes, et les filles porteront des tissus d'antan, des bandanas… comme les pin-up d'autrefois. Nous avons commencé les répétitions depuis le 1er avril, ce sera très glamour."

Réservez-vous des surprises au public ?
"Les surprises sont la présence de Jean-Pierre Foucault et Cerise Calixte, qui découvrent le fenua. Le célèbre animateur de Miss France présentera, pour la première fois, l'élection de Miss Tahiti 2017 aux côtés d'Hinarere Taputu. Quant à la jeune femme, qui est la voix de "Vaiana", elle interprétera pendant la soirée deux chansons du dessin animé culte de Disney. Ce sont nos vedettes 2017 !"

Vaea Ferrand, la lauréate 2016, représentera-t-elle la France dans une élection internationale, comme Hinarere l'avait fait pour Miss Monde 2015 ?
"Pour le moment, elle n'a pas été sélectionnée par le comité Miss France pour participer à une élection internationale, mais on ne perd pas espoir."

Un mot pour les Polynésiens ?
"Chaque année, nous travaillons dur, il ne faut pas oublier que nous sommes bénévoles. On aimerait que cette élection continue à appartenir au peuple et on fait en sorte qu'elle reste populaire en laissant accès à la soirée à partir de 2 500 Fcfp. Nous rediffusons en outre cet événement à la télé afin que tout le monde puisse voir l'élection, et ce jusque dans les îles. Par ailleurs, nous essayons de transmettre, via Miss Tahiti, des valeurs polynésiennes qui sont celles de la famille, du partage et de l'amour. Donc j'espère que les Polynésiens garderont cela en tête afin qu'il n'y ait pas de polémique, quelle que soit la Miss sélectionnée. C'est la Miss de tous les Polynésiens qui est élue, c'est vraiment important de respecter le choix du public et du jury pendant un an."

Le jury

Poehere Hutihuti Wilson, Miss Tahiti 2010, est la présidente du jury cette année. (Photo : DR)
Poehere Hutihuti Wilson, Miss Tahiti 2010, est la présidente du jury cette année. (Photo : DR)
Présidente : Poehere Hutihuti Wilson, Miss Tahiti 2010
Jean-Philippe Lemée, directeur de l'antenne télé de Polynésie 1ère
Philippe Brovelli, directeur de l'InterContinental Tahiti
Sonia Aline, directrice de Radio 1
Michel Bourez, surfeur professionnel
Dany Gérard, champion d'arts martiaux
Stéphane Debaere, champion de natation
Romy Teriitahi, créatrice
Isabelle Guardia, créatrice
Heifara Morienne, représentante ATN

Sondage Tahiti Infos

C'est le grand soir pour les dix candidates qui répètent depuis le 1er avril.
C'est le grand soir pour les dix candidates qui répètent depuis le 1er avril.
Sur notre site Internet, nous vous avons demandé de voter pour votre candidate préférée. Vous avez été plus de 4 500 personnes à participer à notre sondage. Voici les résultats (hier à 14 heures) :

1/ Mareva Domby : 5.19 %
2/ Hina Natua : 3.82 %
3/ Hinatea Blais : 6.65 %
4/ Tuehu Brothers : 17.05 %
5/ Kalani Salmon : 2.34 %
6/ Turouru Temorere : 10.4 %
7/ Herenui Denouel : 2.5 %
8/ Leslie Timau : 21.11 %
9/ Tehani Blanc : 27.21 %
10/ Hania Dinard : 3.73 %

Pour voter

Votez par SMS au 7588 (tarif : 102 Fcfp TTC le SMS), en indiquant le message suivant : MISS TAHITI (espace) suivi du numéro de la candidate (exemple : MISS TAHITI 11).

Infos pratiques

Élection de Miss Tahiti 2017
Vendredi 23 juin, à 18h30
Jardins de la mairie de Papeete
Tarif (dîneurs et non-dîneurs) : à partir de 2 500 Fcfp
Billets en vente à Carrefour Punaauia, Faa'a & Arue, Radio 1 et sur www.radio1.pf
Renseignements : 87 789 900

After Miss Tahiti 2017
Jusqu'à 3 heures
Vahinerii Tea House
DJs Mr olSon & T-Unit
Entrée : 2 000 Fcfp

Rédigé par Dominique Schmitt le Vendredi 23 Juin 2017 à 05:00 | Lu 6131 fois