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Législatives 2017 - Vincent Dubois : "Je défendrai les dossiers polynésiens avec la même conviction que dans mon activité d'avocat"


L'avocat Vincent Dubois se présente sur la 3e circonscription de Polynésie française aux élections législative 2017. Candidat investit par le Tahoera'a Huiraatira, il a pour suppléante Sylviane Terooatea, tavana de Uturoa.

Qu’est-ce qui motive votre engagement pour ces législatives ?

C'est le constat de notre Pays qui me pousse à agir : la situation actuelle est catastrophique, d'abord sur le plan économique mais surtout sur le plan social et humain. Le chômage et la pauvreté gagnent du terrain de manière alarmante, et le gouvernement actuel est dans un déni de la réalité de la situation.
On est face à une véritable misère qui entraîne non seulement une recrudescence de la délinquance, notamment chez les mineurs, mais également un éclatement du tissu familial.
Pour être en mesure de régler les problèmes de la population, il faut d'abord avoir réalisé un diagnostic exact, sur le terrain, de la situation. Au Tahoeraa Huiraatira, depuis deux ans, avec notre président Gaston Flosse, nous avons rencontré des milliers de personnes, quartier par quartier, maison par maison, commerce par commerce, et c'est sur la base de nos rencontres et de nos réunions que nous avons pu construire notre programme.


Quel est le point clé du programme que vous défendez, pour votre circonscription ?
Le programme d'un député ne peut se résumer à une seule mesure ! Il y a des problématiques communes à toutes les circonscriptions : la lutte contre Le chômage, la lutte contre la pauvreté, la lutte contre la délinquance. Le député a évidemment un rôle à jouer dans ces secteurs : il doit être force de proposition et de réflexion.
Par certains dispositifs, comme la Contribution au Service Public de l'Electricité (CSPE), on peut lutter contre la vie chère. Ensuite, notre rôle sera de remettre en place un véritable soutien financier de l'Etat, car celui-ci n'a eu de cesse d'être réduit au cours des 10 dernières années, alors que notre population augmente et que notre situation s'aggrave.
Il faudra ainsi rétablir les dotations budgétaires à leur montant initial, comme La DGDE par exemple ou le financement du RST, totalement insuffisant actuellement, et exiger également de l'Etat qu'il rembourse les frais et débours de la CPS au titre des maladies liées aux essais nucléaires.
Il faudra ensuite présenter et soutenir notre projet de société : le statut de Pays Associé. Outil juridique et institutionnel, mais également et surtout outil indispensable au développement économique et social de notre Pays.
Pour la circonscription n°3 plus particulièrement, quand je serai député, ma priorité portera sur les difficultés liées à la desserte maritime (et aérienne) aux Raromatai, ainsi que sur la facilitation des démarches administratives et juridiques (actes d'état civil, manque de moyens humains et matériels pour la Justice dans nos archipels). Également œuvrer pour la création d'une école hôtelière et pour la construction d'une piste de dégagement sur Bora Bora.
D'autres mesures importantes seront également mises en place : le Tribunal foncier, la réforme du Code civil, la loi Morin, le régime de substitution à l'ITR, le maintien de l'indexation pour les fonctionnaires ainsi que des dispositifs de défiscalisation, l'accès au Fonds vert européen.


Concrètement, comment défendrez-vous les dossiers polynésiens à l’Assemblée nationale ?
Je défendrai les dossiers polynésiens avec la même volonté et la même conviction que dans mon activité d'avocat. Je mettrai mes connaissances juridiques au service de l'amélioration de la loi, en tenant compte de nos spécificités polynésiennes. Pour cela, il n'y a pas de secret : il faut travailler ! Travailler ses dossiers, se renseigner, échanger avec les acteurs concernés, apprendre, comprendre puis ensuite et surtout agir !
Il faudra également être très présent à Paris, et très assidu en Commissions et en séances. C'est l'unique moyen de se faire connaître, de se faire respecter et ainsi de se faire entendre.
Il faudra surtout être unis avec les autres députés polynésiens et d'outre-mer - parce que l'union fait la force et que l'unité renforcera la portée de notre discours et de nos projets !
Avec Teura Iriti (Circo 2) et Moana Greig (Circo 1), nous sommes solidaires et complémentaires. Nous sommes en phase avec notre programme et surtout en phase avec la population que nous représentons. Et nous avons surtout la chance d'avoir un parti fort qui nous soutient, le Tahoeraa Huiraatira, et un leader expérimenté, Gaston Flosse, qui nous guide et nous conseille.


Quel groupe parlementaire rejoindrez-vous, si vous êtes élu ?
À ce jour, personne ne peut dire quel sera le prochain visage de l'Assemblée, tant les forces en présence sont diverses. Notre choix sera d'abord, et toujours, celui de La Polynésie.
Nous irons ainsi dans le groupe parlementaire qui sera en accord avec notre programme, et disposé à le soutenir. Cela commencera par nous accorder au moins une place en Commission des Lois et en Commission des Finances, commissions essentielles pour défendre au mieux les intérêts de la Polynésie.
Une seule chose est certaine, comme nous l'avons déjà dit, nous ne siégerons pas au Front National. Nous restons prêts à travailler avec la majorité présidentielle, à condition évidemment que les textes proposés soient dans l'intérêt bien pensé de la population polynésienne.
Mais cette décision ne m'appartient pas. Je ne déciderai pas tout seul. Ce choix relève d'une décision collective de notre parti, le Tahoeraa, prise par nos instances dirigeantes : Le Conseil politique, Le Grand Conseil, et notre président Gaston Flosse.
Ce qui doit primer avant tout, et qui comme toujours guidera notre choix, c'est l'intérêt de la Polynésie, et celui de la population.

Rédigé par Propos recueillis par JPV le Jeudi 1 Juin 2017 à 05:00 | Lu 1002 fois