Edouard Fritch s'est exprimé à l'occasion du Grand conseil du Tahoeraa Huiraatira mardi soir:
"Mes chers amis,
Comme vous le savez tous maintenant, Dominique de Villepin n’a pas pu obtenir les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle.
Notre président, nos élus se sont pourtant particulièrement mobilisés pour lui apporter leurs parrainages, mais au niveau national, les élus locaux n’ont pas été suffisants pour soutenir cette candidature républicaine.
Bien sûr, nous le regrettons. Nous le regrettons car Dominique de Villepin est un gaulliste, ami du Tahoeraa, c’est un ami de la Polynésie et nous nous étions engagés derrière lui, nous espérions jusqu’à la dernière minute que de Villepin allait obtenir ses 500 parrainages. Pas plus tard que la semaine dernière, avec Gaston, Pascale et Nuihau, nous l’avions rencontré et encouragé dans sa démarche. Malheureusement…il n’est plus dans la course. Sa voix va manquer dans cette campagne pour l’élection présidentielle.
Maintenant se pose pour nous une question essentielle. Qui allons-nous soutenir ?
Le Tahoeraa ne peut pas envisager un seul instant de prôner l’abstention, d’être absent de ce débat parce que le candidat que nous soutenions n’est pas présent.
Qui donc allons-nous soutenir ?
Cette question, elle vous est bien sûr posée. Avant que nous prenions une décision, je voudrais vous faire partager mon analyse de la situation.
Parmi les dix candidats présents, il me paraît évident que nous devons d’emblée écarter les candidats de l’extrême : : Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière, Philippe Poutou du Nouveau parti anticapitaliste, Jean-Luc Mélanchon du Front de gauche ; Marine Le Pen du Front national.
Nos voix ne peuvent pas aller non plus vers des candidats qui ne représentent rien comme Nicolas Dupont-Aignan de Debout la République ou Jacques Cheminade de Solidarité et Progrès.
Elles n’iront pas encore vers Eva Joly dont le parti Europe-Ecologie Les Verts n’a jamais hésité, par le passé, à apporter son soutien aux indépendantistes et à la politique d’Oscar Temaru.
François Bayrou, le leader du Modem a soutenu Nicole Bouteau et Philip Schyle, ceux qui sont à l’origine de l’accession d’Oscar Temaru en 2004 et en 2005. François Bayrou qui a combattu le Tahoeraa.
Alors, qui reste-t-il ? Nicolas Sarkozy et François Hollande, les deux seuls candidats qui peuvent, semble-t-il, accéder au second tour et prétendre être président de la République.
Nicolas Sarkozy, c’était notre candidat de 2007. Nous avons fait campagne pour lui parce qu’il représentait la famille gaulliste à laquelle le Tahoeraa a toujours appartenu, et j’étais même le président de son comité de soutien.
Nicolas Sarkozy, c’est vrai, nous a beaucoup déçus. Il a beaucoup déçu les Polynésiens qui ont voté pour lui. Dès son élection, les relations que nous entretenions avec l’UMP se sont beaucoup distendues jusqu’à la rupture.
Au-delà de ces problèmes de relations politiques, les Polynésiens ont eu à juste titre l’impression qu’il nous avait oubliés. Les ministres de l’outre-mer qui se sont succédés comme Jégo ou Estrosi ou encore Penchard n’ont pas été à notre écoute et ils ont sans doute concouru à entretenir l’instabilité ou la défiance par des décisions que nous n’avons jamais soutenues.
Les faits sont là. C’est vrai, il sera difficile aux polynésiens d’accorder à nouveau leur confiance à Nicolas Sarkozy.
Alors ? Cette rancœur, ces désillusions doivent-elles nous pousser à soutenir François Hollande ?
Je crois pour ma part qu’il faut savoir être pragmatique dans cette élection. Il faut savoir prendre de la hauteur.
Dans ma conception, et je vous l’ai déjà dit lors de notre dernier grand conseil, nous sommes engagés dans un cycle électoral qui doit nous mener, après la présidentielle et les législatives, aux élections territoriales de 2013.
Si nous voulons mettre tous les atouts de notre côté pour créer ce mouvement qui va vers la victoire en 2013, nous devons, je parle là du Tahoeraa, mais plus généralement des autonomistes, nous devons gagner toutes les élections d’ici là.
Nous devons surtout empêcher le Tavini de gagner une quelconque élection.
Vous le savez, le Tavini soutient François Hollande.
François Hollande est un candidat sérieux et nous avons vu qu’en 2007 la mobilisation pour Ségolène Royal avait joué à plein.
Imaginez un instant que François Hollande arrive en tête en Polynésie. Oscar Temaru revendiquera cette victoire même si elle ne lui appartient pas.
Oscar Temaru va se sentir légitimé dans son combat illégitime pour la réinscription de notre pays sur la liste des Pays à décoloniser.
Pour lui, Hollande en tête, c’est la première étape vers l’indépendance de la Polynésie, même si Hollande dit aujourd’hui le contraire.
Pour moi, c’est clair. Je ne veux pas qu’Oscar Temaru puisse faire croire qu’il est porté par les Polynésiens parce qu’ils auraient voté Hollande par dépit de Sarkozy.
C’est vrai qu’il s’agit d’une élection nationale et que nous pourrions nous dire, « peu importe le résultat ». Nous avons déjà composé avec un président de la République de gauche en particulier avec F. Mitterrand qui a su nous écouter, nous respecter, et respecter le choix des polynésiens.
Mais aujourd’hui, le cours de l’histoire doit nous dicter une conduite claire. Il faut bien mesurer la puissance de notre bulletin de vote en fonction de sa répercussion locale, en fonction des enjeux locaux.
Je ne veux pas qu’on puisse ouvrir un boulevard à Oscar Temaru qui, fort du succès de Hollande, serait porté sur la vague de la victoire pour les élections législatives du mois de juin et pour les territoriales de 2013.
Notre vote doit certainement être un vote sanction. Mais la sanction, ce n’est pas à Sarkozy que nous devons l’infliger en priorité.
Notre priorité, c’est de sanctionner Oscar Temaru qui chaque jour affaiblit un peu plus notre pays, qui chaque jour nous tire vers le gouffre, qui chaque jour dilapide les fonds publics C’est à croire qu’il cherche délibérément, volontairement, à ruiner notre pays, pour appauvrir sa population et ainsi mieux vendre l’idée d’indépendance !!
Comment expliquer qu’il refuse les 3500 chantiers de développement payé 120.000 F par l’Etat à ses enfants, et qui pourrait soulager une partie de nos compatriotes dans la pauvreté aujourd’hui !!!.
Oui mes amis, cette élection du président de la République doit montrer à Oscar Temaru le chemin de la porte. Elle doit lui démontrer qu’il n’a aucune légitimité. Elle doit lui montrer que dans son immense majorité le peuple polynésien le désavoue.
Moi, je n’aurais pas d’état d’âme. Même si Sarkozy m’a déçu, je ne ferais pas partie de ceux qui pourraient contribuer à renforcer Oscar Temaru.
Je vous le redis, notre bulletin de vote aura avant tout une importance locale.
Prenons du recul et déterminons notre vote en fonction de ce qui sera le mieux pour l’avenir de la Polynésie. Déterminons notre vote en fonction des prochaines échéances électorales.
Notre ambition, c’est qu’Oscar Temaru perde et qu’il soit sorti au plus vite.
Notre ambition, c’est de gagner toutes les élections jusqu’en 2013.
Mes chers amis Voilà le sens que nous devons donner à notre vote en faveur de Sarkozy que je vous propose."
Edouard Fritch
"Mes chers amis,
Comme vous le savez tous maintenant, Dominique de Villepin n’a pas pu obtenir les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle.
Notre président, nos élus se sont pourtant particulièrement mobilisés pour lui apporter leurs parrainages, mais au niveau national, les élus locaux n’ont pas été suffisants pour soutenir cette candidature républicaine.
Bien sûr, nous le regrettons. Nous le regrettons car Dominique de Villepin est un gaulliste, ami du Tahoeraa, c’est un ami de la Polynésie et nous nous étions engagés derrière lui, nous espérions jusqu’à la dernière minute que de Villepin allait obtenir ses 500 parrainages. Pas plus tard que la semaine dernière, avec Gaston, Pascale et Nuihau, nous l’avions rencontré et encouragé dans sa démarche. Malheureusement…il n’est plus dans la course. Sa voix va manquer dans cette campagne pour l’élection présidentielle.
Maintenant se pose pour nous une question essentielle. Qui allons-nous soutenir ?
Le Tahoeraa ne peut pas envisager un seul instant de prôner l’abstention, d’être absent de ce débat parce que le candidat que nous soutenions n’est pas présent.
Qui donc allons-nous soutenir ?
Cette question, elle vous est bien sûr posée. Avant que nous prenions une décision, je voudrais vous faire partager mon analyse de la situation.
Parmi les dix candidats présents, il me paraît évident que nous devons d’emblée écarter les candidats de l’extrême : : Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière, Philippe Poutou du Nouveau parti anticapitaliste, Jean-Luc Mélanchon du Front de gauche ; Marine Le Pen du Front national.
Nos voix ne peuvent pas aller non plus vers des candidats qui ne représentent rien comme Nicolas Dupont-Aignan de Debout la République ou Jacques Cheminade de Solidarité et Progrès.
Elles n’iront pas encore vers Eva Joly dont le parti Europe-Ecologie Les Verts n’a jamais hésité, par le passé, à apporter son soutien aux indépendantistes et à la politique d’Oscar Temaru.
François Bayrou, le leader du Modem a soutenu Nicole Bouteau et Philip Schyle, ceux qui sont à l’origine de l’accession d’Oscar Temaru en 2004 et en 2005. François Bayrou qui a combattu le Tahoeraa.
Alors, qui reste-t-il ? Nicolas Sarkozy et François Hollande, les deux seuls candidats qui peuvent, semble-t-il, accéder au second tour et prétendre être président de la République.
Nicolas Sarkozy, c’était notre candidat de 2007. Nous avons fait campagne pour lui parce qu’il représentait la famille gaulliste à laquelle le Tahoeraa a toujours appartenu, et j’étais même le président de son comité de soutien.
Nicolas Sarkozy, c’est vrai, nous a beaucoup déçus. Il a beaucoup déçu les Polynésiens qui ont voté pour lui. Dès son élection, les relations que nous entretenions avec l’UMP se sont beaucoup distendues jusqu’à la rupture.
Au-delà de ces problèmes de relations politiques, les Polynésiens ont eu à juste titre l’impression qu’il nous avait oubliés. Les ministres de l’outre-mer qui se sont succédés comme Jégo ou Estrosi ou encore Penchard n’ont pas été à notre écoute et ils ont sans doute concouru à entretenir l’instabilité ou la défiance par des décisions que nous n’avons jamais soutenues.
Les faits sont là. C’est vrai, il sera difficile aux polynésiens d’accorder à nouveau leur confiance à Nicolas Sarkozy.
Alors ? Cette rancœur, ces désillusions doivent-elles nous pousser à soutenir François Hollande ?
Je crois pour ma part qu’il faut savoir être pragmatique dans cette élection. Il faut savoir prendre de la hauteur.
Dans ma conception, et je vous l’ai déjà dit lors de notre dernier grand conseil, nous sommes engagés dans un cycle électoral qui doit nous mener, après la présidentielle et les législatives, aux élections territoriales de 2013.
Si nous voulons mettre tous les atouts de notre côté pour créer ce mouvement qui va vers la victoire en 2013, nous devons, je parle là du Tahoeraa, mais plus généralement des autonomistes, nous devons gagner toutes les élections d’ici là.
Nous devons surtout empêcher le Tavini de gagner une quelconque élection.
Vous le savez, le Tavini soutient François Hollande.
François Hollande est un candidat sérieux et nous avons vu qu’en 2007 la mobilisation pour Ségolène Royal avait joué à plein.
Imaginez un instant que François Hollande arrive en tête en Polynésie. Oscar Temaru revendiquera cette victoire même si elle ne lui appartient pas.
Oscar Temaru va se sentir légitimé dans son combat illégitime pour la réinscription de notre pays sur la liste des Pays à décoloniser.
Pour lui, Hollande en tête, c’est la première étape vers l’indépendance de la Polynésie, même si Hollande dit aujourd’hui le contraire.
Pour moi, c’est clair. Je ne veux pas qu’Oscar Temaru puisse faire croire qu’il est porté par les Polynésiens parce qu’ils auraient voté Hollande par dépit de Sarkozy.
C’est vrai qu’il s’agit d’une élection nationale et que nous pourrions nous dire, « peu importe le résultat ». Nous avons déjà composé avec un président de la République de gauche en particulier avec F. Mitterrand qui a su nous écouter, nous respecter, et respecter le choix des polynésiens.
Mais aujourd’hui, le cours de l’histoire doit nous dicter une conduite claire. Il faut bien mesurer la puissance de notre bulletin de vote en fonction de sa répercussion locale, en fonction des enjeux locaux.
Je ne veux pas qu’on puisse ouvrir un boulevard à Oscar Temaru qui, fort du succès de Hollande, serait porté sur la vague de la victoire pour les élections législatives du mois de juin et pour les territoriales de 2013.
Notre vote doit certainement être un vote sanction. Mais la sanction, ce n’est pas à Sarkozy que nous devons l’infliger en priorité.
Notre priorité, c’est de sanctionner Oscar Temaru qui chaque jour affaiblit un peu plus notre pays, qui chaque jour nous tire vers le gouffre, qui chaque jour dilapide les fonds publics C’est à croire qu’il cherche délibérément, volontairement, à ruiner notre pays, pour appauvrir sa population et ainsi mieux vendre l’idée d’indépendance !!
Comment expliquer qu’il refuse les 3500 chantiers de développement payé 120.000 F par l’Etat à ses enfants, et qui pourrait soulager une partie de nos compatriotes dans la pauvreté aujourd’hui !!!.
Oui mes amis, cette élection du président de la République doit montrer à Oscar Temaru le chemin de la porte. Elle doit lui démontrer qu’il n’a aucune légitimité. Elle doit lui montrer que dans son immense majorité le peuple polynésien le désavoue.
Moi, je n’aurais pas d’état d’âme. Même si Sarkozy m’a déçu, je ne ferais pas partie de ceux qui pourraient contribuer à renforcer Oscar Temaru.
Je vous le redis, notre bulletin de vote aura avant tout une importance locale.
Prenons du recul et déterminons notre vote en fonction de ce qui sera le mieux pour l’avenir de la Polynésie. Déterminons notre vote en fonction des prochaines échéances électorales.
Notre ambition, c’est qu’Oscar Temaru perde et qu’il soit sorti au plus vite.
Notre ambition, c’est de gagner toutes les élections jusqu’en 2013.
Mes chers amis Voilà le sens que nous devons donner à notre vote en faveur de Sarkozy que je vous propose."
Edouard Fritch