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Le Sénat adopte la loi Penchard, et dit non aux élections anticipées


Le Sénat adopte la loi Penchard, et dit non aux élections anticipées
Le Sénat a adopté en première lecture mardi soir à Paris (mardi matin à Tahiti) le projet de loi organique relatif au fonctionnement des institutions de la Polynésie française. Le texte réintroduit une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête aux élections et rend plus difficiles les conditions de renversement des gouvernements.

En revanche, les sénateurs ont dit non à l'abréviation du mandat des représentants de l'assemblée de Polynésie française, proposée par le sénateur Gaston Flosse dans un amendement. Ils ont donc suivi l'avis de la ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, qui a estimé qu'il fallait "aller vers un fonctionnement normal des institutions".

Le sénateur Richard Tuheiava a profité de la discussion autour de cet amendement pour demander à la ministre si le gouvernement prévoyait des élections anticipées. "On n'a pas fait ce texte pour permettre des recompositions politiques" lui a répondu Marie-Luce Penchard, qui précise que les dispositions de la loi "permettant la stabilité" seront applicables dès sa promulgation, y compris celles concernant la motion de défiance.

Sur 338 votants, 337 ont voté pour le projet de loi, peu après 20H heure de Paris (8H heure de Tahiti). Un seul vote contre a été retrouvé dans l'urne. Outre l'amendement précité, les sénateurs ont rejeté la plupart des amendements qui avaient été déposés, y compris celui proposant 9 sections au lieu de 8.


Un revers pour Marice-Luce Penchard

Pour l'Agence France Presse (AFP), l'adoption de ce projet de loi radicalement modifié en commission des Lois est un revers pour la ministre de l'Outre-Mer Marie-Luce Penchard. Le projet du gouvernement prévoyait en effet une importante prime majoritaire de 19 sièges pour la liste arrivée en tête, calculée au taux de 33% dans cinq circonscriptions, dont 15 dans la plus importante, celle de l'archipel de la Société (Tahiti, Moorea, Bora Bora).

Les sénateurs ont préféré suivre leur commission des Lois qui a instauré une circonscription unique divisée en huit sections pour que la prime majoritaire soit attribuée à la liste arrivée en tête dans toute la Polynésie "ce qui assurera l'émergence d'une majorité solide au sein de l'Assemblée", selon le rapporteur Christian Cointat (UMP).

"Ce système préserve trois avantages: la constitution d'une majorité solide, l'interdiction de listes purement locales et la garantie de la présence d'un élu de la majorité dans chaque section", a-t-il développé.

Mme Penchard proposait que seules pourraient se présenter au second tour les listes ayant obtenu au moins 10% des électeurs inscrits, les sénateurs ont opté pour 12,5% des suffrages exprimés afin "d'assurer la pluralité du scrutin".

Le gouvernement voulait également limiter le nombre de ministres à sept, le Sénat a voté un effectif entre sept et dix ministres "pour tenir compte de l'étendue géographique". Le Sénat a également modifié les conditions d'adoption des motions de défiance contre le gouvernement, cette fois-ci en suivant les préconisations du gouvernement.

Richard Tuheiava (apparenté PS) a regretté que le modèle économique "voire de développement" n'ait pas été "remis à plat" avant la présentation de ce projet de loi et prôné l'élection au suffrage direct du président de l'assemblée de Polynésie.


Voir ICI le texte provisoire tel qu'adopté par le Sénat le 31 mai 2011.

Télécharger ci-dessous le discours du sénateur Gaston Flosse:
discours_senateur.pdf Discours Sénateur.pdf  (157.24 Ko)

Rédigé par F K avec AFP le Mardi 31 Mai 2011 à 08:04 | Lu 1864 fois
           



Commentaires

1.Posté par hans le 31/05/2011 08:33 | Alerter
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Normal, sinon y aurait eu boycottage des élections présidentielles et pire pour le territoire en 2013 !

Bon courage au "petit", il en aura bien besoin !

2.Posté par Manahune le 31/05/2011 15:01 | Alerter
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Hans, 260.000 voix polynésiennes sur une population de 62.000.000, ça ne represente que 0,4 % !

3.Posté par Regnault le 01/06/2011 07:31 | Alerter
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Le sénateur Tuheiava n'a pas demandé l'élection du président de l'assemblée au suffrage universel, mais celle du président du pays.

4.Posté par Roubicou le 01/06/2011 16:45 | Alerter
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Maintenant que Temaru et sa bande sont au pouvoir, ils ne veulent plus en partir, la gamelle étant trop bonne! Dommage pour la Polynésie...car au mieux, l'UPLD ne va strictement rien faire pour trouver des solutions à la crise, au pire elle va accumuler les décisions à la mord-moi-le-noeud, symboles d'une idéologie dépassée, sectaire et raciste. Et dire qu'il y a encore des électeurs pour voter en faveur de ces guignoles!!

5.Posté par Le président de "la Polynésie française", des françaises et le 01/06/2011 19:54 | Alerter
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A l'attention de Jean-Marc REGNAULT: il n'existe pas de président du pays hahahhahah (Je t''envoie la bande son passée par Radio TEFANA sur le sujet où le guignol Flosse avec sa voix des grands jours (pour enfants du niveau de l'assemblée locale) dit à Temaru: Monsieur Temaru, vous n'êtes pas le président du pays, çà n'existe pas, vous êtes le président de la Polynésie fran-çai-seux...

[email protected]

6.Posté par Enrique "Quito" Ariimate BRAUN-ORTEGA le 02/06/2011 01:42 | Alerter
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Bonjour à tous,

Petite remarque en passant sur « l’ÉGALITÉ » des électeurs dans l’exercice, fondamental et inaliénable en Démocratie, du DROIT de VOTE… ?

Dans sa rédaction actuelle avant son passage à l’Assemblée Nationale, le projet de Loi Organique instaure en Polynésie française une circonscription électorale unique composée de 8 sections « démographiquement déséquilibrées ».

En effet, selon la section/commune où résidera un électeur inscrit, sa voix, donc sa « représentativité démocratique », variera de 0,78 à 1,88… !
Ainsi les électeurs les plus « favorisés » auront un poids « électoral » de 2,4 fois plus élevé que les électeurs les moins « favorisés »… !

Ce qui est troublant dans cette démarche proposée par le Gouvernement Central, et adoptée par le Sénat, c’est que cette « philosophie » semblerait être en totale contradiction avec la « jurisprudence » qui avait été retenue pour les nouvelles circonscriptions législatives lors des élections de 2012.

En effet, dans son rapport au Président de la République, le Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales écrivait notamment (extraits) :

« ORDONNANCE
Portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l’élection des députés
------
RAPPORT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Monsieur le Président,

Dans ses observations des 15 mai 2003 et 7 juillet 2005 relatives respectivement aux élections législatives de 2002 et aux échéances électorales de 2007, le Conseil constitutionnel a souligné la nécessité de procéder, au regard du principe d’égalité du suffrage, à un remodelage des circonscriptions législatives. Il a notamment considéré que les disparités de représentation résultant du découpage actuel, adopté en 1986 sur le fondement des chiffres de population issus du recensement général de 1982, étaient « peu compatibles avec les dispositions combinées de l’article 6 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 et des articles 3 et 24 de la Constitution », alors même que deux recensements généraux de population étaient intervenus en 1990 et 1999.

En mai 2008, à l’occasion de ses observations relatives aux élections législatives de 2007, le Conseil constitutionne...

7.Posté par Le président de "la Polynésie française", des françaises et le 02/06/2011 12:37 | Alerter
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Enrique "Quito" Ariimate BRAUN-ORTEGA

Tu as bien vu la faille: "Certes, il s’agissait alors de circonscriptions pour l’élection des députés de la Nation… ! "

Pour abonder en ton sens, je joindrais les deux: 4 parlementaires indigènes sont soumis à la règle numéro une alors qu'il peut s'agir des mêmes personnes qui seraient soumises à la règle numéro deux! (exemple aujourd'hui: Gaston FLOSSE sénateur et représentant).

N'oublie cependant pas que cette nouvelle loi est maçonnique et que les indications du "33"% de bonus devraient garder le conseil constitutionnel bien dans sa niche.

Je te rassure sur un autre plan: l'instabilité ne sera que confortée car déjà montrer une telle faiblesse est éloquent.

Enfin, si tu n'as pas la note secrète n° 369253 que je te communiquerais, tu verras que "le pays d'outre-mer" n'est pas prévu par la Constitution. Que le royaume de TAHITI ne fait pas partie du territoire dénommé "France" (art. R151-1 du code monétaire et financier), etc...

[email protected]
77 71 70