C’est au pied de la symbolique stèle de Pouvana'a a Oopa dressée devant l’assemblée à Tarahoi que le parti Here Ai'a s’est réuni samedi matin pour annoncer son retour sur la scène politique à quelques mois des élections territoriales. “On a voulu annoncer au peuple polynésien que ça y est : le Here Ai’a est de retour, après presque quinze ans d’absence”, clame Gustave Taputu, le président du parti. Même s'il faut bien souligner que l'illustre parti de John Teariki et Jean Juventin, né en 1965 sur les cendres du RDPT de Pouvana'a, était déjà assez loin de ses heures de gloire passées au début des années 2000. Reste que cette quinzaine d’années évoquée par Gustave Taputu a permis de “faire le nettoyage de la maison”, en faisant référence aux nombreuses affaires et problèmes internes qui ont ébranlé le parti et qui n’étaient certes pas en adéquation avec “l’esprit des fondateurs du Here Ai’a”. Les membres du bureau ont notamment été grandement renouvelés.
Lors de cette réunion de samedi, Gustave Taputu a surtout fait part de ses ambitions politiques : “Notre objectif est clair. Il est de gouverner le pays en remportant les prochaines élections en avril”. Pour lui, il est nécessaire de mettre “le gouvernement actuel et tous ceux qui nous gouvernent dehors”. Le projet politique du Here Ai'a sera axé sur l’indépendance du Pays. “Notre programme est inscrit dans la bible, c’est tout simplement le ma’a. Le ma’a d’abord. C’est arriver à se nourrir sans l’aide des étrangers”, annonce le président, sans vouloir en révéler davantage.
Accord caduc avec Flosse
En 2018, le Here Ai’a avait pourtant fait le choix étonnant de s’allier à Gaston Flosse et au Tahoera'a huiraatira qui était à l'époque encore autonomiste. Selon Gustave Taputu, cet accord n’a plus lieu d’être. “C’était mon adjoint de l’époque, Romeo Tauraa, qui avait souhaité cette alliance. Moi connaissant l’homme, je n’ai pas voulu de cet accord et je me suis retiré quelque temps”, explique aujourd’hui le président du Here Ai’a. Depuis, Romeo Tauraa est décédé et il n’est plus question pour Gustave Taputu de “travailler avec des gens malhonnêtes”. “Il faut être propre pour prétendre gouverner le peuple polynésien. On ne se mélangera pas à ceux qui n’ont pas un casier judiciaire vierge.”
Pas question pour autant de renier une alliance pour les territoriales. “Nous allons surement nous associer avec d’autres groupes, car l’union fait la force et nos adversaires sont solidement ancrés dans l’environnement politique actuel”, poursuit l’homme politique. Toujours selon Gustave Taputu, le parti compterait “plus de 2 000 membres” (sic) actuellement. Reste à espérer qu'ils ne seront pas trop à manquer au congrès prévu le 4 février prochain pour présenter plus en détail les lignes directrices du programme du Here Ai'a.