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Le « Brigitte Bardot » de Sea Shepherd chassé des eaux fidjiennes


Le trimaran « Brigitte Bardot » de Sea Shepherd dans le port de Suva (Source photo : Fiji Times)
Le trimaran « Brigitte Bardot » de Sea Shepherd dans le port de Suva (Source photo : Fiji Times)
SUVA, mercredi 19 septembre 2012 (Flash d’Océanie) – L’un des bateaux appartenant à l’organisation non gouvernementale controversée Sea Shepherd Conservation Society, le trimaran « Brigitte Bardot », qui se trouvait depuis plusieurs jours dans le port de Suva pour y subir « des travaux d’entretien », a finalement été refoulé par les autorités locales.
Le bateau semblait avoir été autorisé lundi à mouiller tout près du Royal Suva Yacht Club, tout près de la capitale.

Toutefois, mardi, le bateau de cette organisation militante a dû obtempérer à une injonction des services fidjiens de l’immigration et quitter son emplacement pour reprendre la mer, rapporte mercredi le quotidien Fiji Times.
Ces services étaient au préalable montés à bord pour signifier au capitaine Siddharth Chakravarty que la présence du vaisseau était indésirable.
« Les responsables de l’immigration et de la marine nationale sont montés à bord et nous ont dit qu’il nous fallait quitter le pays (…) À midi (mardi, heure de Suva, GMT+12) ils nous ont escorté pour sortir du Royal Suva Yacht Club », a raconté le capitaine au quotidien en affirmant que ses demandes d’explications sont restées sans réponse.

Mi-juin 2012, le gouvernement fidjien, par voie de communiqué, déclarait que ce bateau, qui participe aux actions de Sea Shepherd, notamment contre la pêche à la baleine par des bateaux japonais au Sud de la Nouvelle-Zélande, « n’était pas le bienvenu ».
« Des groupes internationaux radicaux comme la Sea Shepherd Conservation Society (…) qui cherchent à créer la sensation (…) le font pour des motifs d’autopromotion et perturbent les travaux légitimes de conservation (…) Ces groupes ne sont pas les bienvenus à Fidji et ne seront pas tolérés par le gouvernement », déclarait alors, le 10 juin 2012, le ministère de la défense, de la sécurité nationale et de l’immigration.
Le gouvernement insistait alors sur son engagement dans les actions de protection des environnements marins fragiles et des ressources halieutiques qu’ils contiennent, ainsi que sur les travaux engagés avec d’autres organisations.

À l’époque, l’ONG s’était déclarée « surprise » de la réaction du gouvernement fidjien et mettait en avant sa volonté d’ « aider des petits pays de la région à faire respecter leurs sanctuaires marins ».
De telles annonces avaient notamment été faites, début août 2012, lors d’un passage de ce bateau à Port-Vila (Vanuatu), où l’ONG et son capitaine Chakravarty affirmaient vouloir protéger cet archipel du manque à gagner occasionné par la pêche illicite de la part de bateaux asiatiques, sur le modèle de qui a été réalisé aux îles Galápagos.
Sea Shepherd avait envisagé, il y a quelques mois, d’engager des pourparlers en ce sens avec le gouvernement fidjien.
Depuis l’arrivée du Brigitte Bardot à Suva, ni le gouvernement local, ni le capitaine du Brigitte Bardot, n’avaient fourni de plus amples commentaires concernant la présence de ce bateau à Fidji.

Sea Shepherd a été engagée, ces dernières années, sur le font de la lutte contre la chasse à la baleine, pratiquée par des bâtiments japonais, sous couvert de « recherches scientifiques » sur ces cétacés.
En invoquant ce motif, le Japon peut ainsi contourner le moratoire mis en place en 1986 par la Commission Baleinière Internationale (CBI).
Lors de ces actions militantes, à bord de leurs bateaux, les activistes de Sea Shepherd s’étaient plusieurs fois frottés aux baleiniers japonais, faisant usage de « boules puantes » au beurre rance.
Mais ces affrontements s’étaient aussi soldés par des accidents en mer dont un avait vu l’Ady Gil, un trimaran futuriste tout juste mis à la mer par l’ONG, éperonné par l’un des baleiniers nippons début janvier 2010.

Le Néo-zélandais Peter Bethune, qui commandait ce navire, avait peu après comparu devant un tribunal japonais après qu’il ait été arrêté par les Japonais alors qu’il tentait d’aborder le navire baleinier.
Il avait été condamné à deux ans de prison avec sursis.
Peu après sa libération, il avait accusé le fondateur de Sea Shepherd, Paul Watson, d’avoir voulu saborder l’Ady Gil (qui avait perdu une bonne partie de sa proue à la suite de la collision avec le navire nippon Shonan Maru 2) pour augmenter l’impact médiatique de cette opération.

Les résultats d’une enquête menée par le bureau maritime de Nouvelle-Zélandais avaient renvoyé les deux parties opposantes dos à dos en estimant qu’elles se partageaient la responsabilité de cet accident en mer en accumulant les facteurs ayant finalement contribué à la survenance de la collision, en ignorant les règles de priorité et de cession de passage [pour le navire japonais] et en s’obstinant à maintenir un cap de collision [pour l’Ady Gil].

Face à la multiplication de ces affrontements dans des eaux proches de l’Antarctique, les deux puissances riveraines, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, avaient solennellement appelé les parties en présence à la retenue, compte tenu de la difficulté de porter secours dans ces mers particulièrement difficiles et éloignées.

Dans un communiqué lundi 17 septembre 2012, Sea Shepherd s’alarmait du fait qu’un mandat ait été émis par Interpol, à la suite d’une action japonaise en vue d’appréhender le fondateur de l’organisation, Paul Watson.
Les plaignants nippons basent, entre autres, cette action sur les faits liés à l’accident ayant conduit à la collision entre le baleinier Shonan Maru 2 et l’Ady Gil.
Le capitaine Watson a été détenu plus de deux mois en Allemagne en vue d’une extradition pour le Costa Rica (une autre nation plaignante dans le cadre d’accusations de « violations du droit maritime », en 2002, lors d’une campagne contre la pêche aux requins), mais avait réussi à quitter ce pays fin juillet 2012 pour une destination « secrète ».

pad

Rédigé par PAD le Mardi 18 Septembre 2012 à 21:35 | Lu 1452 fois
           



Commentaires

1.Posté par TAHOATA le 19/09/2012 14:31 | Alerter
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Eh oui! c'est ça la forme de liberté que nous veulent ces dirigeants de pays indépendants. VIVE L'INDEPENDANCE!!!!!