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La consommation locale prend le relais d'un tourisme "atone"


Tahiti, le 24 décembre 2020 - Avec une fréquentation touristique "qui demeure atone" selon une note de conjoncture de l'IEOM, la consommation intérieure devient le "principal moteur de l’activité économique locale", comme en témoignent les statistiques des paiements par carte et les versements au guichet de l'institut. 

Un an après le début de la crise sanitaire, les pays du monde entier peinent à juguler une pandémie mondiale de Covid-19 qui pèse sur la fréquentation touristique de la Polynésie française. Une filière "qui demeure atone malgré la réouverture des frontières intervenue au mois de juillet", note l'IEOM dans sa dernière publication économique et financière. En témoigne le nombre de visiteurs en octobre : seuls 9 000 touristes ont foulé le fenua, contre deux fois plus l'année dernière à la même période.

Dans ce contexte, la consommation intérieure constitue le "principal moteur" de l’activité économique locale. "Selon les statistiques des paiements par carte et des versements au guichet de l’IEOM, elle montre une certaine vigueur depuis la sortie du confinement" souligne l'institut.

L’analyse des encours de dépôts et de crédits indique que également que "l’effort d’épargne des ménages se poursuit même s’il est moins soutenu depuis la fin du confinement". Leurs dépôts bancaires progressent même de 1,9 milliard de Fcfp sur un mois (+1,2 milliard en moyenne entre 2017 et février 2020), "tirés par la croissance des produits d’épargne réglementés, surtout les comptes sur livrets".

En parallèle, "leur endettement brut s’accroît d’un milliard de Fcfp, principalement pour le financement de l’habitat, dans un contexte de taux bas". Depuis mars, les ménages ont ainsi accumulé une épargne nette (dépôts - crédits) de près de 20 milliards de Fcfp.
 

La consommation locale prend le relais d'un tourisme "atone"
Les entreprises en revanche s'endettent. Les PGE (prêt garanti par l'Etat) continuent d’alimenter l’endettement qui augmente de 2 milliards sur un mois (contre +0,5 milliard en moyenne entre 2017 et février 2020). Dans le même temps, leurs dépôts bancaires se contractent de 0,4 milliard de Fcfp sur cette période, "attestant d’un moindre recours aux ressources issues du dispositif national, faute de visibilité". Depuis mars, leur endettement net (crédits – dépôt) atteint 13,8 milliards de Fcfp. Une somme qui vient se substituer aux excédents de trésorerie accumulés entre 2017 et 2019.
 

Rédigé par Esther Cunéo le Jeudi 24 Décembre 2020 à 15:10 | Lu 1889 fois