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"La colonisation, toujours d'actualité" selon Bruno Saura


"La colonisation, toujours d'actualité" selon Bruno Saura
Professeur de civilisation polynésienne à l'université de la Polynésie française, Bruno Saura s'est penché sur la question des temps coloniaux en Polynésie. Sans complexe du mot colonisation, le professeur soutient qu'aujourd'hui, le Territoire est sous "une colonisation culturelle".

Avec son livre Histoire et mémoire des contemporains coloniaux en Polynésie française, Bruno Saura s'adresse en premier lieu aux habitants de la Polynésie française qui souhaitent mieux connaître l'histoire de la colonisation et les résistances que cela entraîna.

Qualifié d'"objectif et passionné" par son éditeur, Christian Robert, Bruno Saura explique que, dans l'histoire de la colonisation, il y a forcément des rapports inégaux : "C'est l'Occident qui vient s'installer en Polynésie plus que la Polynésie en Occident."

Pour le professeur de civilisation ancienne de l'université de la Polynésie française (UPF), la Polynésie reste dans une situation coloniale : "Le fait que la langue régresse malgré tout, c'est bien la preuve d'une situation coloniale. Aux Samoa ou aux Tonga, la situation n'est pas la même."

Mais les Polynésiens choisissent de "rester à l'intérieur" de cette colonisation française, notamment en votant pour certains partis politiques, c'est donc une "situation coloniale consentie". Bruno Saura nuance ses propos : "Pour certains, le fait qu'il y ait une autonomie interne depuis 1984 signifie que la Polynésie n'est plus dans une situation coloniale mais elle a été quand même été inscrite sur la liste des colonisés de l'ONU assez récemment." Il qualifie alors cette colonisation de "culturelle". "Désormais, nous ne sommes plus dans la période d'installation coloniale ou l'on s'empare des territoires", continue-t-il, mais les actes de résistance demeurent. "Le fait que les gens aient maintenus leur langue, parlent en tahitien, c'est un acte de résistance au quotidien. Mais là, il n'y a pas de dates, pas de grands hommes, ce sont des choses quotidiennes et discrètes."

Pour son ouvrage, Bruno Saura repasse sur 250 ans d'histoire – de l'arrivée de Wallis à aujourd'hui – en les illustrant avec des faits historiques qui "parlent aux gens". Comme les grands juges polynésiens qui existaient aux xixe et xxe siècles, les to'ohitu. "Cette institution est perçue par la majorité des Tahitiens d'aujourd'hui comme une institution indigène, réputée avoir existé depuis les temps pré-européens, alors qu'elle est, en réalité, née de l'acculturation missionnaire", écrit-il dans le livre édité au Vent des îles. Par les faits historiques, il rétablit la vérité. Pour le professeur, le débat sur le colonialisme doit exister, et son livre en est une contribution.

Bruno Saura dédicacera son livre samedi 5 décembre de 8h30 à 12h00 à la librairie Odyssey.

Rédigé par Noémie Debot-Ducloyer le Jeudi 3 Décembre 2015 à 10:00 | Lu 5313 fois
           



Commentaires

1.Posté par Mathius le 03/12/2015 10:15 | Alerter
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Le problème de Saura est son sens de l'objectivité, bof le syndrome du pauvre colonisé a trouvé son mouchoir😜
Je suis sur qu'il aurait plus de talent pour écrire des romans que des ouvrages historiques, et je ne me moque pas lui lorsque je le dis.

2.Posté par Alain STACHLER le 03/12/2015 10:42 | Alerter
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Fiuroa
Nous sommes tous colonisés par quelqu'un d'autre!

3.Posté par Fiu!!! le 03/12/2015 11:24 | Alerter
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L'amnésie n'est certes pas une bonne chose, mais la rumination mentale non plus.

Petite suggestion : pour faire face à l'avenir, il faut laisser le passé derrière soi...

4.Posté par TuladiBouffi le 03/12/2015 11:36 | Alerter
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Le syndrome de Stockholm. L'important c'est que chacun y trouve son compte, a priori c'est le cas jusqu'à aujourd'hui, mais est-ce que cela va perdurer quant les inégalités se creusent ?.

5.Posté par Peace le 03/12/2015 15:47 (depuis mobile) | Alerter
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La plupart des jeunes générations de tous les pays du monde est sous l'influence forte de la culture américaine, faut il en conclure que l'Amérique a "colonisé culturellement " la terre entière ou simplement exporté sa culture ?

6.Posté par umara le 03/12/2015 17:53 | Alerter
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La situation est post ou néo coloniale, la prise de conscience progressive de la condescendance des européens à l'égard des peuples rencontrés, de leur mépris et leur coercition a mis fin au colonialisme de Papa. Reste le colonialisme économique qui s'exerce à l'échelle planétaire entre les différents Pays. Etre français représente beaucoup d'avantages.

7.Posté par TEO le 03/12/2015 18:44 | Alerter
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la langue regresse parce que les gens ne font pas l effort! les gens qualifies qui possedent des diplomes partent. certain rembouse meme leur etudes plutot que de revenir!!! Au Samoa et tonga ils partent TOUS vivrent a aukland ou hawaii ou californie parce qu ils peuvent avoir une vie plus moderne...et il n y a pas de grands hommes, mais les dates d aujourd hui seront etudiees plus tardscomme le temps du desastre... les 2 premieres lignes 4eme paragraphe sont tendencieuse independantistes..non?

8.Posté par Tepai le 03/12/2015 21:05 | Alerter
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@FIU, pour faire face à l'avenir, il faut connaitre et reconnaitre son passé, ça évite de répéter les mêmes erreurs. Chaque individu à besoin de son passé pour construire son avenir, pour un Pays, c'est pareil. On ne peut pas se projeter dans l'avenir si nos appuis sont bancals et la connaissance de l'Histoire permet de fortifier ces appuis.

La France n'a jamais nié son Histoire, ni même oublié. La mémoire est très importante pour l'Etat, pour son avenir. Alors pourquoi la Polynésie devrait elle oublier son Histoire ? Elle ne doit pas !

Laisse les chercheurs érudits instruire les citoyens qui le veulent bien. Les autres ne devraient pas voter car la citoyenneté se construit aussi grâce à la connaissance de l'Histoire.

9.Posté par LEPETANT le 04/12/2015 05:45 | Alerter
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Dans son livre "Tinito", il n'est même pas fichu d'expliquer l'origine de ce mot, alors que c'est pourtant clair comme de l'eau de roche. Çà vient de l'espagnol "chinito" qui est le diminutif de "chino". "Chino signifie "chinois" et "chinito" veut donc dire "petit chinois".

10.Posté par Pito le 04/12/2015 08:11 | Alerter
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Ils n'en ont pas marre tous ces intello de regarder le passé, soit notre histoire est importante, mais l'avenir de notre Fenua est de loin ce qui intéresse nos enfants. Alors ce genre de bouquin va intéresser quelques dizaines de personnes.
Notre avenir est tracé avec la France le peuple par ces votes l'a clairement fait savoir, alors son histoire de "colonisation" on n'a n'en rien à faire.

11.Posté par Fiu!!! le 04/12/2015 11:26 | Alerter
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@ Post 8 Tepai :

C'est pour ça que j'ai écrit que l'amnésie n'est pas une bonne chose.

Je pense que vous savez ce que le mot amnésie signifie ?

Et la "rumination mentale", aussi.

Il faut tout lire...

12.Posté par Orava le 04/12/2015 11:46 | Alerter
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Et l'université est d'ailleurs un des derniers bastions de cette époque coloniale non encore révolue. Une université où 90 % des enseignants sont des expatriés qui bloquent des postes qui pourraient et devraient être occupés par des Polynésiens. Les indigènes, même sur-diplômés, ne resteront encore longtemps que des sujets d'étude pour enseignants-chercheurs en mal d'exotisme...

13.Posté par simone grand le 04/12/2015 11:55 | Alerter
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Pour se projeter dans l'avenir il importe d'assumer son passé comme le navigateur fait le point chaque jour avant de tracer sa route.
Le pb avec Bruno c'est qu'il appelle aculturation la colonisation des âmes qui entraîne inévitablement le reste.
Si la langue reo tahiti est délaissée c'est qu'elle est devenue sacrée sans saveur.
Il importe de bien nettoyer les poussières pour accueillir ses enfants pour qu'ils n'attrapent pas des allergies asthmattiformes

14.Posté par tutua le 04/12/2015 12:17 | Alerter
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notre avenir n'est pas tracé avec la France, vous oubliez l'essentiel, nous sommes réinscrits sur la liste de l'ONU des pays à décoloniser. Cette décolonisation se fera avec la France, sous l'oeil de l'ONU, et nous resterons amis

15.Posté par Pitate le 04/12/2015 15:00 | Alerter
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Chers commentateurs,

Mr. Bruno Saura ne rumine rien du tout,

L'avenir ne peut bien s'orienter que grâce à la réflexion sur le passé, surtout si elle a encore un impact sur le présent qui pose des problèmes sociaux récurrents.
Voilà pourquoi il faut des gens comme Bruno Saura pour mieux comprendre la source des mal-êtres collectifs et donc mieux les résoudre !
Parce que justement, si on ne le fait pas, le mal être d'un peuple mal pris en charge qui n'analyse pas ses mauvaises réactions : racisme, a priori péjoratifs entre membres de la même communauté mais d'origines diverses, cela risque à tout moment de dégénérer, surtout en cas de crise économique, politique etc. car les consciences ne seront pas assez aguerries et mûres pour les éviter.

exemple énorme : Le nazisme et son Holocauste.

Vous comprenez maintenant ?

16.Posté par cir conspect le 04/12/2015 15:44 | Alerter
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Mike Brant déjà essayai d'oublier ! après il c'est suicidé !
Regardons l'avenir ensemble sans ruminer le passé ! ...
Qui saura, qui saura, qui saura
Qui saura me faire oublier dites-moi
Ma seule raison de vivre
Essayez de me le dire
Qui saura, qui saura, oui qui saura

17.Posté par simone grand le 04/12/2015 15:58 | Alerter
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Salut Pitate
Le récit de Bruno est un récit possible. Il y en a d'autres.

Quant au nazisme et l'holocauste terribles manifestations de la noirceur de l'humanité, dommage que cela n'ait pas empêché la Nebka ni l'actuelle colonisation brutale des territoires palestiniens.

18.Posté par Mathius le 04/12/2015 16:17 | Alerter
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@simonegrand
Tu as la bonne analyse, c'est pourquoi je pense que Bruno serait meilleurs pour écrire des romans. Ses postulats humanistes passeraient mieux.

19.Posté par Elan noir le 04/12/2015 16:46 | Alerter
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Il y'a eu colonisation et il est surement intéressant de se familiariser avec ses étapes. Sans une réelle prise de conscience de notre histoire (ce qui implique une catharsis-se distancer de son appartenance a une race, un parti politiques, un groupe religieux et de tout les elements personnels qui peuvent faire écran et nous empêcher d'apprécier un phénomène a sa juste valeur et nous conduise a les juger plutôt par rapport a nous meme) on ne se donne pas la possibilité de former de laisser émerger une voie nouvelle qui puisse être a la hauteur des "challenges" (culturels, économiques,écologiques, sociaux et politiques) qui se manifeste avec force dans tous les domaines de la vie locale. Ces "challenges" ont a la racine une manière particulière de penser de concevoir le monde. Si l'on ne s'autorise pas a percer se mode de penser a jour il sera difficile d'aller de l'avant, car cela ne pourra pas se faire en utilisant le meme mode de penser qui a créer ces problèmes.

20.Posté par emere cunning le 05/12/2015 14:42 | Alerter
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@ Tepai,
" La France n'a jamais nié son Histoire" !
It depens. Celle inculquée à l’école sur son passé colonial se borne à passer en revue ses possessions, pas question de s’y attarder. Elle déteste encore qu’on en parle (contrairement à d’autres) sauf à nous en répéter les bienfaits, indéniables, certes. Et parce que nous sommes un détail de son Histoire, c’est sûr, elle tournerait aussi vite et sûrement cette page (à défaut de pouvoir la déchirer), des fois que nous puissions oublier. Pas étonnant qu’aujourd’hui, chacun y aille de son son de cloche. Dans tout ce tintement et tintamarre (discordant and even conflicting), lequel dit vrai de notre Histoire ? Comment ne pas ruminer ces aigreurs qui nous remontent de la panse à la bouche?

21.Posté par emere cunning le 05/12/2015 15:01 | Alerter
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@ Tepai (fin),
Difficile à nos populations en goutte d’eau et de tradition orale de confirmer, infirmer, contester, protester… Même quand elle finit par s’engager publiquement à, ENFIN, faire toute la lumière sur des faits récents (Pouvanaa, nocivité de ses essais nucléaires, etc), aaaaouch, cé encore trop douloureux d’accoucher. Force est de constater, pour l’heure, que ce ne sont que des annonces politiques. Pis, qu’elle n’a pas fini de tromper notre petit monde rikikiouette avec ses dernières zhistoires politiques. Un monde tellement insignifiant et paumé qu’il n’est pas près de se sortir la tête de l’eau (et pas qu'au figuré), quelque chemin que nous pourrions prendre.

22.Posté par tutua le 06/12/2015 06:53 | Alerter
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pour soigner les aigreurs, il faut aller à l'ONU

23.Posté par emere cunning le 06/12/2015 17:10 | Alerter
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@ tutu'a,
Mieux que l’ONU : Aide-toi, et le ciel t'aidera ! (en parlant de nous bien sûr)
D’autant qu’elle peine à soigner les vôtres, d'aigreurs ! Après tous vos va-et-vient, à nos frais !
D’ailleurs, faut-il les guérir ? Pas sûr. Elles sont comme des aiguillons qui vous titillent pour vous inciter à VOUS BOUGER. Et avant de devenir chèvre, il suffit de faire comme elle, de bien les ruminer, ça finit par s'avaler plus que bien, et t'es reparti du bon pied. Alors là, je ne te dis pas les cabrioles. LOL

24.Posté par tutua le 08/12/2015 10:15 | Alerter
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désolé, je n'ai aucune aigreur à soigner, quant aux va et viens, tu devrait t'adresser à ton gourou, il en est le premier responsable,
les cabrioles c'est cadeau, mauruuru