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La SEO acquiert une lettre datée en 1847 de la reine Pomare IV au gouverneur Bruat


En juillet dernier, la Société des Etudes Océaniennes (SEO) a acquis une lettre de la reine Pomare IV repérée sur internet. La missive royale se trouvait en Suisse au moment de son achat. Dans cette lettre adressée au Gouverneur Bruat, Te Ari’i Vahine Pomare adresse une liste d’objets usuels et de décoration.

Le bulletin numéro 329 de la Société des Etudes Océaniennes relate l’odyssée d’une lettre manuscrite de la reine Pomare IV, rédigée le 30 mai 1847. Cette dernière fait partie d’un ensemble de huit missives adressées au gouverneur Bruat. Les sujets évoqués concernaient surtout les événements qui allaient sceller à jamais le destin de la Polynésie. Citons l’affaire « Pritchard » ou encore la guerre de Tahiti. La période se situe entre 1847 et 1862 d’histoire dont les faits sont relatés par la reine mère elle-même.

Tous les textes ont été rédigés en langue tahitienne. Finalement, en juillet dernier, quelle n’a pas été la surprise des sociétaires de la SEO de découvrir qu’un des courriers écrits des mains même de la reine Pomare IV, était mis aux enchères sur internet par un collectionneur suisse. Il fallait faire vite. Après consultation et avis du Services du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel, l’achat est conclu pour un montant qui avoisinerait les 100 000 francs pacifiques (près de 840 euros). Jean Kape, le Président de la Société des Etudes Océaniennes a, par ce geste, voulu marquer leur volonté de ramener le précieux document sur sa terre natale, Tahiti, mais aussi de partager cette « retrouvaille » avec tous les polynésiens.

L’année où la dite lettre a été écrite, le protectorat a étendu sa domination dans tous les archipels. De plus, le calendrier français s’est imposé face à celui des missionnaires britanniques. En mai de la même année, cela faisait cinq mois que l’amnistie avait mis fin à la guerre franco-tahitienne. C’est également à ce moment précis que le premier gouverneur des établissements français d’Océanie, Armand Joseph Bruat, courtise la reine tahitienne. En réponse, celle-ci lui soumet une liste d’objets qu’elle désirerait recevoir. Citons par exemple des ustensiles de cuisine (couteaux, fourchettes ou encore des petites cuillères et une théière) et des éléments décoratifs plus imposants tels qu’une grande table, des candélabres, une commode ou encore de grandes glaces. Ecrit en vieux tahitien, une retranscription en langage moderne a été préparée par Jean Kape et Johanna Nouveau de l’Académie tahitienne. A souligner également la participation active de Robert Koenig, grand spécialiste de l’histoire polynésienne. Nulle doute que le vieux document apporte des informations supplémentaires sur l’ambiance qui régnait à son époque, une sorte de voyage dans le temps. C’était il y a 166 ans.

TP

Rédigé par () le Mardi 19 Novembre 2013 à 07:13 | Lu 2117 fois