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La Polynésie projette la suppression d’un millier de postes dans la fonction publique


Le gouvernement de Gaston Flosse quasi complet assistait ce mercredi à la conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres.
Le gouvernement de Gaston Flosse quasi complet assistait ce mercredi à la conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres.
PAPEETE, mercredi 3 juillet 2013. Le gouvernement de Gaston Flosse prévoit le départ de 1000 agents de la fonction publique territoriale durant les trois prochaines années. Le but étant de réduire la masse salariale de l’administration territoriale de la Polynésie française qui pèse lourd sur les finances du territoire (environ 35 milliards de Fcfp/an). Selon le plan de réduction des effectifs validé par le Conseil des ministres de ce mercredi, il est prévu le départ de 200 agents en 2013, 400 en 2014 et 400 en 2015. Pour financer ces départs volontaires, une dotation supplémentaire de 800 millions de Fcfp a été inscrite dans le collectif budgétaire qui sera présenté le 13 juillet à l’assemblée de Polynésie française.

Mais à la différence du plan de départ volontaire des fonctionnaires publics mis en place par le précédent gouvernement Temaru, il s’agira cette fois de départs «ciblés» selon le vice-président du Pays Nuihau Laurey. Le but étant d’éviter de décapiter de ses cadres dirigeants certains services ce qui était le défaut principal de l’expérience précédente. Or, l’administration publique du Pays souffre déjà d’un défaut d’encadrement : la part de cadres dans l’administration polynésienne représente à peine de 13% du personnel total. Dans son exposé devant la presse, le vice-président a cité le service de gestion et de maintenance de la direction de l’équipement dont les effectifs seraient pléthoriques, notamment la flottille administrative ou encore le service de développement rural. Ces suppressions de postes au sein de l’administration territoriale s’appuieront en priorité sur «le personnel d’exécution, des postes qui peuvent être supprimés en raison de la baisse de l’activité» justifie le vice-président. Au total sont visées essentiellement les catégories de personnel CC3 et CC4. La mise en œuvre de ce système ciblé, discriminatoire ou préférentiel pour certaines catégories de personnel, n’a pas été précisée.

L’effort sur ces baisses de personnel portera dans les services publics de la Polynésie française mais aussi au sein de des satellites du Pays. En effet, l’Office polynésien de l’habitat, le GIE Tahiti Tourisme, le Centre de formation pour adultes, la chaîne câblée locale TNTV voient en 2013 leurs subventions d’exploitation réduites, «il s’agit de faire un effort raisonnable et raisonné» a détaillé le vice-président. La baisse des charges de personnel du Pays (qui compterait environ 10 000 agents dans la sphère publique locale) et la réforme fiscale présentée en début de semaine par le gouvernement Flosse sont des conditions sine qua non pour que la Polynésie française puisse négocier avec l’Etat le pacte de relance que le nouveau gouvernement veut initier. La Polynésie française espère d’ailleurs un accompagnement financier de l’Etat sur ce plan de réduction de la masse salariale du Pays. Une aide qui avait été promise, mais non validée officiellement, avec le précédent gouvernement Temaru. La réforme fiscale et le nouveau collectif budgétaire qui introduisent ces baisses de masse salariale seront présentés à l’approbation des élus du Pays le samedi 13 juillet prochain. Le lendemain le président Flosse s’envolera pour Paris.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 3 Juillet 2013 à 16:53 | Lu 4501 fois