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La CTC s'interroge sur l'indépendance de l'ISPF


PAPEETE, le 15 décembre 2016. La chambre territoriale des comptes recommande d'"inscrire dans le droit polynésien le principe d’indépendance professionnelle de l’ISPF, indispensable à la crédibilité des statistiques produites". La CTC a rendu public ce jeudi son rapport sur l'Institut de la statistique de la Polynésie française.

La chambre territoriale des comptes (CTC) a examiné la gestion de l'Institut de la statistique de la Polynésie française de 2006 à aujourd'hui. Les experts de la CTC ont émis sept recommandations principales. La première est d'"inscrire dans le droit polynésien le principe d’’indépendance professionnelle de l’ISPF, indispensable à la crédibilité des statistiques produites". "L’indépendance professionnelle de l’ISPF n’étant pas garantie par la loi, le positionnement de l’établissement vis-à-vis du ministère de tutelle s’est avéré parfois délicat durant la période examinée", peut-on lire dans le rapport. "L’ISPF, à défaut de pouvoir s’appuyer sur le droit, tente d’observer le principe d’indépendance professionnelle à travers ses méthodes. Mais cette indépendance professionnelle s’est vue ponctuellement fragilisée par certaines pressions exercées par le ministère de l’Economie." La CTC note que "Les tentatives d’intervention, plus marquées à certaines périodes, ont porté essentiellement sur la diffusion de certaines publications, pour laquelle l’aval préalable du ministère a été imposé, entraînant notamment des retards de diffusion."

Pour renforcer l'indépendance professionnelle de l'Institut, la CTC propose de confier "la présidence du conseil d’administration de l’ISPF à une personnalité de la société civile". Aujourd'hui, c'est Teva Rohfritsch, ministre en charge de la Relance économique, qui est président du conseil d'administration.
Dans sa réponse au rapport, le gouvernement indique qu'il examinera dans "quelle mesure (les dispositions existantes) pourront être renforcées."

Sur la question de changer la présidence du conseil d'administration, Edouard Fritch souligne que cela "n'emporte pas mon adhésion". Il explique : "il est impératif, dans le contexte actuel, que le ministre de l'Economie puisse impulser les orientations stratégiques décidées par le gouvernement, avec l'appui des autres membres du gouvernement présents au conseil."

La CTC souligne également le manque de moyens financiers de l'ISPF : " seuls les travaux routiniers sont véritablement planifiés". "Mais, nonobstant leur ampleur croissante au fil du temps, en quantité comme en qualité, ils ne sauraient suffire à l’élaboration de statistiques complètes et approfondies sur l’économie et la société polynésienne", regrette la CTC. La juridiction constate ainsi des "carences majeures" dans le domaine social mais aussi de l'emploi.


Lire le rapport de la CTC

Les recommandations

1. Inscrire dans le droit polynésien le principe d’’indépendance professionnelle de l’ISPF, indispensable à la crédibilité des statistiques produites.
2. Confier la présidence du conseil d’administration de l’ISPF à une personnalité de la société civile.
3. Présenter plus lisiblement au conseil d’administration l’impact sur le budget de l’ISPF de la mise à disposition de personnel dans le cadre des enquêtes subventionnées.
4. Etablir un règlement intérieur et assurer le contrôle de son application.
5. Adapter le financement aux missions de l’Institut et aux besoins des politiques publiques en programmant au moins une enquête d’envergure pendant les périodes intercensitaires.

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 15 Décembre 2016 à 14:22 | Lu 2811 fois
           



Commentaires

1.Posté par Mathius le 15/12/2016 17:51 | Alerter
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Comme si le CTC ne savait pas qu'en polynesie aucune institution est indépendante...

2.Posté par REY Ethode le 15/12/2016 17:51 | Alerter
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Bravo la CTC
Il était temps de mettre de l'ordre dans tout ça
Cependant, le GVT pourrait bien nous pondre un 49-3 à la sauce locale !!!

3.Posté par zozo le 15/12/2016 20:17 | Alerter
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décidement le TAPURA a du mal a abandonné les habitudes TAHOERAA; ISPF présider par le ministre de l'économie,! d'ici peu les haute autorité seront sous la tutelle du gouvernement. La gestion FRITCH ressemble de plus en plus à celle de FLOSSE .

4.Posté par Faut pas pousser! le 16/12/2016 09:04 | Alerter
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Déjà ils se mordent les doigts d'avoir créé l'autorité de la concurrence, si en plus on publie les vraies stats !!!!

5.Posté par emere cunning le 16/12/2016 10:19 | Alerter
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Que dire de la France où les chiffres sont manipulés pour coller aux blablas des gouvernements, alors qu'elle en a les moyens. Et je ne parle même pas des mauvais chiffres qui ne sont pas mis à jour ou même interdits à la publication (alcoolisme, tabagisme, viols, meurtres, violences conjugales, voitures brûlées à Noël, et j’en passe) comme si les français étaient assez bêtes pour ne pas constater que tout va de mal en pis.
Ici, nous sommes loin de disposer des mêmes moyens de financement, de collecte et d’analyse.

6.Posté par emere cunning le 16/12/2016 10:39 | Alerter
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@ zozo, Mathius,
Pfff, le Taho’eraa pouvait être fier des bons chiffres enregistrés quand il était aux commandes du Pays. Et ces messieurs de la CTC qui l'ont dans le collimateur (comme on a tous pu le constater) n'auraient pas manqué de le relever année après année si ça avait été le cas. Faaea i te pohehae e te haavare.
En passant, un bon conseil à ton pote Mathius et toi (si vous n'êtes la même personne), vous devriez tempérer un peu votre haine de G Flosse avant qu’elle ne vous étouffe. Haapa'o maita'i, ka mate 'orua.