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La CGPME se positionne sur l'assurance chômage: "le remède ne doit pas tuer le malade"


La CGPME se positionne sur l'assurance chômage: "le remède ne doit pas tuer le malade"
Dans une lettre adressée à ses adhérents, la CGPME revient sur les conditions de mise en place d'une caisse d'assurance chômage, se montrant soucieuse de la surcharge financière que cela représenterait pour les entreprises :

"Comme vous le savez, et comme vous avez pu le voir ou l’entendre dans les médias, le gouvernement, soutenu par le syndicat CSTP-FO, a proposé un projet de loi relatif à la création d’une caisse d’assurance chômage dont l’admission serait contrôlée par la Caisse de Prévoyance Sociale.

Il est vrai que dans un contexte économique défavorable, nombreux sont les salariés qui perdent leurs emplois via des licenciements économiques et qui se retrouvent dans une situation que nous pouvons définir de « précaire ».

C’est dans ce cadre, que le Ministre de l’économie a demandé aux partenaires sociaux de s’interroger sur ce projet.
Par conséquent, l’ensemble des membres du bureau Confédéral de la CGPME ont travaillé sur le sujet en étayant les points et arguments suivants :

1/ En période de crise économique, telle que la Polynésie Française la subit, la création d’une telle caisse serait inopportune et nuisible au développement de l’emploi salarié.

2/ La création d’une caisse d’assurance chômage serait l’objet d’une taxation supplémentaire sur les entreprises alors que celles-ci sont le moteur de l’activité économique et des emplois. Les entreprises seront à la fois soumises, aux paiements des salariés actifs et des personnes inactives faisant ainsi de la caisse d’assurance chômage, un curseur supplémentaire au coût du travail salarié.

3/ L’allocation chômage serait contrôlée et versée par la Caisse de Prévoyance Sociale alors que celle-ci a déjà du mal à prioriser ses actions sur la maladie, la retraite et la gestion de la couverture sociale.

4/ La création d’une caisse de chômage en Polynésie ne peut s’apparenter au modèle métropolitain tel qu’il est défini dans le projet de loi.

5/ Au regard des avis projetés par les membres du bureau confédéral, la création d’une caisse de chômage va totalement à l’encontre de l’idéologie Polynésienne. Une réflexion supplémentaire avec les syndicats de salariés est à privilégier.

6/ La CGPME propose que seul le licenciement économique soit le préambule de toute discussion avec les syndicats. La création d’une telle caisse doit être davantage encadrée par des mesures spécifiques. L’idée de la création d’un fonds unique est proposée… L’élément de base étant que cette caisse n’affecte pas plus qu’il n’est, le coût du travail.


En effet, quelques pistes de réflexion peuvent nous rapprocher des choix retenus par certains pays étrangers, notamment scandinaves qui ont fait le choix de confier la gestion de la caisse chômage ( dont l'adhésion est facultative) à des structures de proximité, de statut privé, agréées par le pays , ou d'autres dont le fonds de chômage est financer par les cotisations des assurés et des subventions du pays .

En outre, concernant les choix exprimés, relatifs à la gestion conditionnelle d'une caisse de chômage, la CGPME exprime son inquiétude quant à l’élargissement du champ de compétence de la CPS qui au-delà des missions qu’elle assure, devra également supporter la charge importante de la gestion d’une caisse de chômage.

Si la CGPME défend depuis toujours les intérêts des petites et moyennes entreprises, elle reste sensible à l'augmentation inquiétante des pertes d'emplois en Polynésie française et les conséquences dramatiques vécues par les salariés et les familles touchés de plein fouet par cette réalité.

C’est la raison pour laquelle, elle appelle chacun à s'interroger sur les choix économiques des dernières années, dont les conséquences ont eu pour effet d'augmenter les charges des entreprises, alourdir le coût du travail, multiplier les taxes pour finir par étouffer le marché de l'emploi.

De ce fait, la CGPME souhaite privilégier toute proposition dont la finalité passerait par la relance économique, créatrice d’activité et génératrices d’emplois, préservant ainsi l'espoir de tous et la fierté de chacun à vivre de son travail.

En conclusion, La CGPME appelle les acteurs sociaux à s’ouvrir à d'autres pistes de réflexion et peut-être, prendre en compte les modèles adoptés avec succès par certains pays, au lieu de s’inspirer d’un modèle métropolitain dont on sait pertinemment qu’il alourdit le coût du travail, réduit la compétitivité des entreprises et pour finir détruit des emplois, créant ainsi l'effet inverse de celui escompté : « le remède ne doit pas tuer le malade »



Le Président
Christophe PLEE

Rédigé par communiqué CGPME le Jeudi 23 Février 2012 à 15:15 | Lu 1272 fois