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La CCISM reprend la main sur la Tech


Tahiti, le 5 mars 2022 - La CCISM a signé vendredi avec le Pays la reprise de la gestion de la Polynesian Factory à Pirae, qui accueille désormais l'incubateur de startups Prism, un futur "accélérateur de startups", un prochain "Fab lab", les bureaux de la French Tech Polynésie ou encore l'Agence de développement économique du Pays. Une première étape avant un énorme projet public-privé d'immeuble de sept étages en centre-ville pour accueillir à l'horizon 2025 tout l'écosystème du développement économique de l'innovation au fenua.
 
"C'est un moment historique", n'a pas hésité à saluer le président de la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM), Stéphane Chin Loy, vendredi soir lors d'une soirée organisée à la Polynésian Factory à Pirae. Ouvert l'an dernier par le Pays, ce "lieu d’expression des communautés innovantes de Polynésie" avait connu un démarrage assez modeste. Il a été officiellement repris en main vendredi par la CCISM et va devenir le bras armé de la stratégie d'innovation à la fois de la Chambre et du Pays.
 
Le retour de la Chambre
 
"On ne pouvait pas trouver mieux comme partenaire que la CCISM", a affirmé le vice-président du Pays, Jean-Christophe Bouissou, qui a signé vendredi la convention de gestion de cette "PF.pf" avec la Chambre. Une évidence pour Stéphane Chin Loy, qui a tenu à rappeler dans son discours les faits d'arme de la CCISM ces dernières années en matière de développement numérique, digital, tech et innovation : l'école Poly3D, l'incubateur de startups Prism, le premier Digital Festival Tahiti, puis plus tard le Passeport Digital ou encore la formation Grande école du numérique…
 
Moins en vue ces dernières années sur ces questions, la Chambre a désormais la Polynesian Factory entre ses mains et reprend ainsi toute sa place dans la stratégie du développement économique de l'innovation du Pays. La PF.pf et son espace de 680 mètres carrés accueillera ainsi l'incubateur Prism et bientôt un futur "accélérateur de startups" qui sera piloté par le fondateur de MakeSense, Christian Vanizette. Un "Fab Lab", un atelier de fabrication numérique, doit également être installé sur place. Enfin, les bureaux de la French Tech Polynésie et l'Agence de développement économique du Pays ont également fait leur entrée dans les murs de la Polynesian Factory. L'idée générale, résumée par le délégué territorial à la recherche et à la technologie, Jean-Christophe Auffray, étant de "favoriser la coopération (…) entre recherche et business".
 
En attendant l'immeuble
 
"Ce site n'est qu'un prototype", a pourtant annoncé vendredi soir Stéphane Chin Loy. En effet si l'on avait laissé ces dernières années le sort du "bâtiment totem" de l'innovation polynésienne entre les mains de la Direction générale de l'économie numérique, on a vu vendredi soir le projet ressortir des cartons et du discours du président de la CCISM. Derrière cette Polynesian Factory, une "deuxième phase" est déjà anticipée à l'horizon 2025. Un bâtiment de sept étages, "lieu de convergence dédié à l'écosystème de l'entrepreneuriat", qui viendra remplacer l'actuel pôle entreprise de la CCISM rue Dumont D'urville à Papeete.
 
Le nouveau bâtiment, porté par la CCISM, rassemblera à la fois les services, institutions et structures du Pays, avec la Direction des impôts et des contributions publiques, le futur Registre du commerce, une antenne de la CPS, la Cagest et évidemment la CCISM ; les institutions européennes et internationales "sources de financement" non négligeable et non négligé par la Chambre et le Pays ; les organismes de financement locaux comme la Sofidep et Initiative Polynésie ; la communauté regroupée dans la Polynésian Factory avec la French Tech, Prism, le futur accélérateur ou le Fab lab, et enfin les structures de soutien au commerce et de formation de la CCISM.
 
"On a initié une démarche aux côtés du Pays", se félicitait vendredi soir Stéphane Chin Loy. "Et plus on va amener de jeunes à se lancer, à réussir, à amener de l'emploi et à avoir des revenus, plus on mettra de moyens à disposition".
 

Stéphane Chin Loy, président de la CCISM : "Nous étions présents dès le démarrage"

La CCISM reprend aujourd'hui la gestion et la coordination de la Polynesian Factory, c'est important que la chambre se positionne sur les enjeux de la tech et à l'innovation ?
 
"Disons que nous étions présents dès le démarrage du projet du Pays, avec les études qui avaient été faites. L'incubateur, la CCISM l'avait déjà. La création de tout l'écosystème numérique et de l'innovation, on devait y être. Il y a eu tout un développement qui n'a pas abouti. Et nous, la CCISM et le Pays, on s'est mis d'accord pour avancer, reprendre l'espace et le développer. Et comme vous le voyez, on a tout un panel de développement vers lequel on va aller graduellement, pour ensuite le re-transférer dans le nouveau bâtiment."
 
On l'a justement appris ce soir, il y a un grand projet public-privé d'un bâtiment de sept étages qui rassemblera à la fois les services et institutions relatives au développement économiques du Pays, ainsi que les acteurs privés de l'innovation. Expliquez-nous ?
 
"Normalement, c'est le pôle entreprise et le pôle innovation de la CCISM. Mais ce n'est pas que ça. Sur sept étages, tous les services de la chambre seront regroupés. Et on aura des services en plus, le registre du commerce et des sociétés, un guichet unique pour les entreprises, des services du Pays, l'agence de développement économique, des représentants de la DGAE allant vers l'accompagnement des entreprises avec les différentes subventions possibles, la CPS, la DICP, la Sofidep et Initiative Polynésie. Donc tout ce qui tourne autour de l'entreprise sera dans le même immeuble. Dans les étages supérieurs, on aura plus de formations. On parlait des formations dans le numérique. On prépare des formations avec Microsoft dans tout ce qui est intelligence artificielle et autre. (…) On va regrouper l'ensemble de l'écosystème, dont l'incubateur, l'accélérateur, le Fab lab, les espaces de coworking. En fait, ce qu'on va commencer à développer ici, on va vraiment l'agrandir et on aura facilement 2 000 mètres carrés consacrés à tout cet écosystème."
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 7 Mars 2022 à 09:35 | Lu 1369 fois