BREST, 17 décembre 2010 (AFP) - La lourde porte de la chambre froide maintenue à moins 25 degrés s'est refermée : Alan Tressoler et Julien Cabon se sont enfermés vendredi matin pour 9 jours dans un entrepôt frigorifique brestois, pour tester leur matériel et leur endurance avant une expédition scientifique dans le Grand Nord.
"On ne recherche pas la performance ! En cas de problème, on a juste à ouvrir la porte. Ce ne sera pas le cas quand on sera sur la banquise", affirme Alan Le Tressoler, 30 ans, ingénieur en logistique polaire pour justifier ce séjour en congélateur de neuf jours et huit nuits.
Avec Julien Cabon, enseigne de vaisseau dans la Marine et reporter au magazine militaire Col bleu, il prépare méticuleusement une expédition qui les conduira à vivre six semaines sur la calotte glacière, avec comme objectif de se maintenir sur le pôle géographique en se déplaçant tous les jours.
La banquise qui fond et se déplace au gré des courants de l'océan arctique va obliger les deux aventuriers à se déplacer à pieds, à ski, voir à la nage avec des combinaisons étanches pour rester là où se rejoignent les méridiens. Chaque jour, ils devront parcourir de plusieurs mètres à plusieurs kilomètres, sur une banquise en perpétuel mouvement, parsemée de crêtes de compressions de plusieurs mètres de haut et de bras de mer.
"Le but, c'est de rester sur l'axe de la rotation de la terre. C'est le sol qui va se balader sous nos pieds", s'enthousiasme Alan qui n'en est pas à son coup d'essai dans le grand nord puisqu'il a été le patron de la base arctique française au Groenland.
Pour l'heure, l'aventure débute dans les 70m2 de chambre froide mis à disposition par la société finistérienne Argel à Plouédern. C'est là que Julien et Alan ont planté leur tente et installé matériel de sport, rameur et vélo d'appartement.
"L'idée, c'est de tester les vêtements et le matériel dans des conditions proches de celles de l'Arctique. Voir ce qui marche ou pas", intervient Julien, chaussé de bottes grand froid et emmitouflé dans une épaisse doudoune.
"Les doudounes en duvet sont les plus chaudes. Mais la plume retient l'humidité et finit par geler", a déjà constaté Alan qui a jeté son dévolu sur un vêtement synthétique dernier cri et très efficace.
Les aventuriers vont également se nourrir comme sur la banquise, de plats lyophilisés. "Il suffit de mettre de l'eau chaude pour les réhydratés", expliquent-ils. Pour le repas du réveillon, ils ont prévu un civet de sanglier et du foie gras. "Un bon plat, c'est essentiel pour le moral".
L'expédition Pôle Nord 2012, qui a reçu le soutien de plusieurs organismes publics (Marine, Académie de Marine, Groupement militaire de haute montagne), est avant tout scientifique. Alan et Julien ont prévu de faire toute une série de mesures et de prélèvements pour le compte de l'Ifremer et d'Océanopolis sur un site qui n'est couvert par aucun satellite d'observation scientifique.
Seul point noir, les 350.000 euros qui restent à trouver pour boucler le budget de l'expédition. "Il ne manque plus que ça", explique Julien qui compte sur la médiatisation du séjour en chambre froide en espérant que "le père Noël viennent nous voir avec un sponsor le 24 décembre".
abl/lby/gvy/phc
"On ne recherche pas la performance ! En cas de problème, on a juste à ouvrir la porte. Ce ne sera pas le cas quand on sera sur la banquise", affirme Alan Le Tressoler, 30 ans, ingénieur en logistique polaire pour justifier ce séjour en congélateur de neuf jours et huit nuits.
Avec Julien Cabon, enseigne de vaisseau dans la Marine et reporter au magazine militaire Col bleu, il prépare méticuleusement une expédition qui les conduira à vivre six semaines sur la calotte glacière, avec comme objectif de se maintenir sur le pôle géographique en se déplaçant tous les jours.
La banquise qui fond et se déplace au gré des courants de l'océan arctique va obliger les deux aventuriers à se déplacer à pieds, à ski, voir à la nage avec des combinaisons étanches pour rester là où se rejoignent les méridiens. Chaque jour, ils devront parcourir de plusieurs mètres à plusieurs kilomètres, sur une banquise en perpétuel mouvement, parsemée de crêtes de compressions de plusieurs mètres de haut et de bras de mer.
"Le but, c'est de rester sur l'axe de la rotation de la terre. C'est le sol qui va se balader sous nos pieds", s'enthousiasme Alan qui n'en est pas à son coup d'essai dans le grand nord puisqu'il a été le patron de la base arctique française au Groenland.
Pour l'heure, l'aventure débute dans les 70m2 de chambre froide mis à disposition par la société finistérienne Argel à Plouédern. C'est là que Julien et Alan ont planté leur tente et installé matériel de sport, rameur et vélo d'appartement.
"L'idée, c'est de tester les vêtements et le matériel dans des conditions proches de celles de l'Arctique. Voir ce qui marche ou pas", intervient Julien, chaussé de bottes grand froid et emmitouflé dans une épaisse doudoune.
"Les doudounes en duvet sont les plus chaudes. Mais la plume retient l'humidité et finit par geler", a déjà constaté Alan qui a jeté son dévolu sur un vêtement synthétique dernier cri et très efficace.
Les aventuriers vont également se nourrir comme sur la banquise, de plats lyophilisés. "Il suffit de mettre de l'eau chaude pour les réhydratés", expliquent-ils. Pour le repas du réveillon, ils ont prévu un civet de sanglier et du foie gras. "Un bon plat, c'est essentiel pour le moral".
L'expédition Pôle Nord 2012, qui a reçu le soutien de plusieurs organismes publics (Marine, Académie de Marine, Groupement militaire de haute montagne), est avant tout scientifique. Alan et Julien ont prévu de faire toute une série de mesures et de prélèvements pour le compte de l'Ifremer et d'Océanopolis sur un site qui n'est couvert par aucun satellite d'observation scientifique.
Seul point noir, les 350.000 euros qui restent à trouver pour boucler le budget de l'expédition. "Il ne manque plus que ça", explique Julien qui compte sur la médiatisation du séjour en chambre froide en espérant que "le père Noël viennent nous voir avec un sponsor le 24 décembre".
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