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L'Asie-Pacifique, nouvelle priorité stratégique de la Marine américaine


L'Asie-Pacifique, nouvelle priorité stratégique de la Marine américaine
WASHINGTON, 19 octobre 2011 (AFP) - La région Asie-Pacifique est appelée à devenir la priorité stratégique de la Marine américaine, qui va devoir s'adapter à des coupes prévisibles dans son budget, a affirmé mercredi le chef d'état-major de l'US Navy, l'amiral Jonathan Greenert.

Si la Marine américaine est déjà très présente dans le Pacifique pour assurer la liberté de navigation et faire face à la montée en puissance de pays comme la Chine, la zone devrait être au coeur de la stratégie américaine dans les années à venir, estiment de nombreux observateurs.

"L'Asie sera clairement une priorité et nous devrons ajuster nos opérations en conséquence", a déclaré l'amiral Greenert lors d'une conférence téléphonique avec quelques journalistes, dont l'AFP.

Il y a dix ans, un porte-avions accompagné de son escorte, l'USS George-Washington, était constamment dans le Pacifique, assurant une présence en mer 70% du temps. Il est aujourd'hui renforcé d'un autre porte-avions lorsqu'il relâche afin d'assurer une permanence en mer.

Pour le numéro un de la Marine, les moyens seront mis en oeuvre pour répondre aux nouveaux besoins stratégiques en Asie, mais il faudra également s'assurer de maintenir une présence dans les autres zones sensibles de la planète.

"Si nous ne sommes pas dans certaines régions du monde, alors les choses peuvent s'envenimer et devenir un problème plus grave par la suite", a-t-il expliqué.

Le problème est que la Marine a moins de navires (285 contre 316) et de personnels (325.000 contre 360.000) qu'en 2001 alors que le rythme opérationnel s'est accéléré pendant cette période.

L'US Navy, parent pauvre de l'explosion du budget de la défense depuis 2001, risque de voir ses crédits amputés à la faveur des coupes qui se préparent au Pentagone.

Des analystes, comme l'ancien général David Barno, expert au Centre pour une nouvelle sécurité américaine (CNAS), n'excluent pas par exemple l'abandon d'un des 11 porte-avions américains.

"Tout est sur la table", a simplement affirmé l'amiral Greenert, précisant que "les délibérations sont toujours en cours".

"Nous mettons au point une stratégie de défense de sorte que lorsque les décisions budgétaires seront prises, elles puissent s'inscrire dans le cadre de la future stratégie militaire", a-t-il expliqué.

Sans attendre les coupes budgétaires, il faut trouver des "façons innovantes" de faire des économies.

L'une d'elles est d'"opérer de l'avant" selon lui, en basant des navires plus près des zones de crise plutôt qu'aux Etats-Unis, ce qui permet d'économiser du temps, du carburant, les navires et les personnels.

Des navires sont ainsi déjà basés dans le port japonais de Yokozuka et un accord a été conclu début octobre avec l'Espagne pour baser quatre destroyers américains dans la base navale de Rota (sud de l'Espagne).

Equipés du système de combat Aegis, les navires seront déployés à Rota d'ici 2013 et participeront au bouclier antimissile de l'Otan destiné à prévenir la menace balistique iranienne.

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Rédigé par AFP le Mercredi 19 Octobre 2011 à 10:50 | Lu 1001 fois