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"Il faut arrêter de raconter n'importe quoi", Laurey veut clore la polémique sur l'énergie


Le vice-président a apporté sa position sur les sujets énergétiques ce lundi après-midi lors d'une conférence de presse
Le vice-président a apporté sa position sur les sujets énergétiques ce lundi après-midi lors d'une conférence de presse
PAPEETE, le 11/07/2016 - Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue ce lundi après-midi à la Présidence, le vice-président du Pays revient sur les propos "virulents" auxquels il fait face ces derniers temps, au sujet de l'énergie. Secosud, baisse des tarifs de l'électricité, le Swac ou encore Te mau ito 'āpī. Nuihau Laurey fait le tour de tout ce qui a alimenté la presse locale ces derniers mois. Il regrette néanmoins le silence d'EDT.

Le vice-président du Pays ne supporte plus tous les propos mensongers qui circulent actuellement à son encontre, sur les réseaux sociaux notamment.

Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue ce lundi après-midi, à la Présidence, il est revenu sur tous les sujets tournant autour de l'énergie. Pour lui, une campagne de diffamation contre lui et à l'encontre du gouvernement et de la majorité est en place, depuis plusieurs semaines. "Je pense qu'il y a des intérêts croisés", estime-t-il. Nuihau a souhaité répondre "de manière factuelle à toute cette campagne politique de dénigrement qui est insupportable".

Parmi les sujets qui ont été évoqués par le vice-président, ce lundi, on retrouve la baisse des tarifs de l'électricité, souvent sollicitée par les élus de l'opposition. Pour Nuihau Laurey, le gouvernement a fait ses preuves dans ce domaine. "Nous avons fait baissé le prix de l'électricité en deux fois en un an, de près de 10 %, ce qui a conduit à restituer 3,4 milliards de Fcfp aux usagers", alors que "quand je regarde le Journal Officiel et que je vois que les gouvernements UPLD avec Monsieur Tony Géros comme vice-président, Messieurs Frébault et Jacky Bryant, ministres de l'énergie ont à plusieurs reprises augmenté le prix de l'électricité, notamment pour les petits usagers. Je me dis qu'il y a quand même une malhonnêteté intellectuelle qui atteint des limites incroyables. Donc, il faut arrêter de raconter n'importe quoi", s'insurge-t-il.

En ce qui concerne cette fois-ci la proposition de Gilda Faatoa-Vaiho, demandant au Pays de racheter EDT, le vice-président ne mâche pas ses mots. "Si la concession EDT n'avait pas été renouvelée en 1999 sans appel d'offres, sans appel à la concurrence, cette concession serait arrivée à échéance en 2020. Donc, le Pays serait propriétaire des actifs d'EDT gratuitement, dans 3 ans et demi". Pour Nuihau Laurey, Gilda Faatoa-Vaiho qu'il surnomme la "nouvelle économiste en chef du Tahoeraa Huiraatira" devrait poser la question au président de l'époque.

Dans cette affaire, les polémiques vont bon train et ces dernières semaines, l'ancienne Tavana de Teva i Uta, Tina Cross a même accusé le vice-président de favoritisme envers l’électricien. "Je l'ai rappelé à plusieurs reprises, elle est liée à cette décision prise en 1999, mais aussi au fait que les actionnaires de Marama Nui en 2000 ont choisi de vendre leurs actions à EDT et donc que l'on aille poser des questions aux personnes, qui maintenant organisent cette diffamation et cette campagne de calomnie."

Soutenu par le président du Pays, le gouvernement et la majorité, Nuihau Laurey estime que la commission d'enquête mettra en évidence "les responsabilités des uns et des autres. Je regrette que ce débat, qui est quand même un débat très important, sur le prix de l'électricité et la situation de l'énergie en Polynésie, soit ramené au niveau du caniveau."

Nuihau Laurey regrette aussi le silence d'EDT. "Je souhaiterai qu'EDT réponde à chaque fois qu'ils sont mis en cause. On ne peut pas laisser prospérer une rumeur comme celle qui circule, sur le favoritisme du gouvernement en faveur d'EDT."

Lire ICI le dossier de presse complet

SECOSUD

Dans ce dossier, Tina Cross "accuse Nuihau Laurey de favoriser EDT. Nous avons pris une disposition qui fait exactement le contraire, elle-même lorsqu'elle était membre de Secosud, avant que les électeurs de Teva i Uta lui signifient la fin de son mandat, qu'est-ce qu'elle a fait dans ce domaine ? Rien du tout."

Le vice-président assure que "le président de SECOSUD, le maire de Taiarapu Est, Antony JAMET, ainsi que tous les maires de Secosud ont sollicité officiellement le gouvernement pour faciliter le lancement de cet appel à candidatures. Le président de la PF a indiqué à tous les maires réunis à cet effet, que les services du pays se tenaient à leur disposition pour faciliter cette opération, en leur indiquant ce qui est évident pour tout le monde, sauf pour Mme CROSS, à savoir que le choix du futur délégataire dépendra de la seule volonté finale de SECOSUD et des maires qui en sont membres."

GESTION PERSONNELLE DU DOSSIER ÉNERGÉTIQUE

La semaine dernière, Antony Géros reprochait au vice-président du Pays de gérer de manière personnelle le dossier énergétique. "C'est totalement faux", rétorque Nuihau Laurey, qui estime que les décisions sont prises collégialement en conseil des ministres.

"Je rappelle à Monsieur Géros que j’ai présenté au nom du gouvernement le plan de transition énergétique 2015-2020 et proposé la création d’une commission de suivi de ce plan, composée de représentants du gouvernement, de l’APF, du CESC, du SPC, de l’Université du Pacifique, de l’AFD, de la TEP, de l’EDT, des représentants patronaux et d’autres entités publiques ou privées."

OÙ EN EST LE SWAC DU CHPF ?

"Je suis arrivé et j'ai vu qu'un appel d'offres a été lancé pour non seulement la conception, mais aussi la réalisation et l'exploitation de ce dispositif. J'ai trouvé que le risque était trop important de confier à un seul opérateur privé, la réalisation et l'exploitation d'un tel dispositif. Et j'ai souhaité, comme le gouvernement en 2011 avait souhaité que l'essentielle ou la totalité des économies soit octroyé au CHPF et non pas à des groupes privés. Donc j'ai interrompu ce processus et j'ai mis en place, en substitution plusieurs appels d'offres pour assister le Pays dans la conception, dans la réalisation et dans l'exploitation, pour faire en sorte que plusieurs acteurs et entreprises de polynésiennes soient associées à ce projet."

TE MAU ITO API DE MAKEMO

Un "fiasco" selon Nuihau Laurey. "Un fiasco technologique, la seule centrale éolienne au monde dont toutes les éoliennes sont étalées à terre. Un fiasco énergétique, avec la seule ferme éolienne au monde où la production électrique est exclusivement assurée par des groupes diesel qui tombent en panne régulièrement. Un fiasco juridique, avec la seule ferme éolienne au monde disposant d’une convention d’affermage qui a été qualifiée d’illégale par tous les administrateurs publics qui l’ont étudiée. Enfin, un fiasco financier, compte tenu de tout l’argent public dépensé en pure perte dans ce projet (double défiscalisation, emprunts, subventions publiques, avances - soit 387 millions de Fcfp de fonds publics provenant du Pays et de l’Etat)."

vp___conference_de_presse___energie___11_juillet_2016.pdf Dossier de presse  (240.61 Ko)

le Lundi 11 Juillet 2016 à 18:10 | Lu 5288 fois