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Hubert Haddad chez le juge dans l'affaire de détournement de fonds à la SEP, toujours à l'instruction


Hubert Haddad, cet après-midi au palais de justice de Papeete.
Hubert Haddad, cet après-midi au palais de justice de Papeete.
PAPEETE, le 20 juin 2016 - L'homme d'affaires a été entendu de longues heures par le juge Mayer, ce lundi après-midi, en vue d'une possible mise en examen dans le dossier de détournement de fonds visant notamment l'ancien directeur de la Société environnement polynésien, Karl Meuel.

En février 2011, l'ancien directeur général de la SEP, Karl Meuel, était mis en examen pour détournement de fonds pour ses pratiques lors de son passage à la tête de la Société environnement polynésien, au milieu des années 2000. Une mise en examen consécutive à d'accablantes révélations faites par la chambre territoriale des comptes : rémunération supérieure à celle octroyée par le conseil d'administration, avantages en nature sous forme d'abonnements téléphoniques et internet pour plus de 160 000 francs mensuels, voiture de fonction sans que le conseil d'administration ait prévu cet avantage, frais de représentation et de déplacement à l'étranger ayant pu atteindre jusqu'à 9 millions de francs annuels en 2006, avances illégales pour un montant de plus de 12 millions de francs.

Des relations "privilégiées"

Et Hubert Haddad dans tout ça ? A l'occasion de son instruction, le juge s'est aussi intéressé aux nombreux contrats publicitaires passés à l'époque entre la SEP de Karl Meuel et les entreprises de communication de l'homme d'affaires. La chambre territoriale des comptes avait également consacré un long chapitre dans son rapport aux "relations privilégiées" entretenue par la Société environnement polynésien, le groupe 2H et d'autres sociétés proches d'Hubert Haddad : "Entre 2003 et 2008, les montants facturés à la SEP par le groupe 2H ont été multipliés par sept alors que dans le même temps les sommes dépensées au titre des campagnes d'information et de sensibilisation au tri sélectif n'ont été multiplié que par quatre".

La chambre s'étonnait par exemple de l'achat par la SEP, en 2007, de gadgets de communication pour un montant de 18, 2 millions de francs, des gadgets vendus avec un "coefficient multiplicateur (…) bien supérieurs à ceux constatés sur des sites internet de confection d'objets publicitaires de même nature". Hubert Haddad a répondu ce lundi à la convocation du juge qui devait déboucher sur sa mise en examen dans cette affaire. Son audition se poursuivait en début de soirée. Il était notamment assisté du ténor du barreau parisien, Me Francis Szpiner.


Rédigé par Raphaël Pierre le Lundi 20 Juin 2016 à 19:04 | Lu 2354 fois