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Guadeloupe: le CHU "partiellement délocalisé" et "partiellement réintégré"


 Pointe-à-Pitre, France | AFP | jeudi 07/06/2018 - L'Agence régionale de la santé Guadeloupe a annoncé, mercredi soir, "une délocalisation partielle" et "une réintégration partielle" du CHU, à la suite de l’incendie du 28 novembre. "C’est un jour important pour nous tous", a souligné Valérie Denux, directrice générale de l’ARS, annonçant la solution choisie pour la "phase 2" du plan de réorganisation du CHU et de l’offre de soins en Guadeloupe. 
La délocalisation totale, initialement privilégiée, a finalement été écartée au profit d’une délocalisation partielle.
Le nettoyage et la réhabilitation se feront "par zone". La réintégration des services se fera ensuite "en mode nouveau CHU, de façon à ce qu’on soit prêt dans cinq ans", a précisé la directrice générale de l’ARS, faisant référence à la livraison attendue du nouvel hôpital de la Guadeloupe, à Perrin, aux Abymes.
Concernant le plateau technique, voué à rester sur le site de l’ancien CHU, le nettoyage et la décontamination de l’étage technique devraient durer "six mois maximum", afin de réintégrer le plus vite possible "les blocs opératoires et les urgences", a expliqué Mme Denux. Deux blocs mobiles devaient être installés pour récupérer l’activité de chirurgie, délocalisée à la Clinique des Eaux Claires, mais cette installation a pris du retard.
Par ailleurs, "deux étages" de la tour nord, pour laquelle la réhabilitation totale serait "très complexe" seront condamnés, et les activités du "pôle mère-enfant", hébergées pour l’heure à la Polyclinique des Abymes, ne reviendront pas sur le site du CHU. Ce pôle sera "délocalisé sur le site de Palais Royal", à quelques kilomètres, grâce à des "éléments modulaires" abritant notamment "des blocs obstétricaux, des salles d’accouchement ou des salles de travail", a précisé Mme Denux. Les travaux d'aménagement devraient prendre "entre 12 et 18 mois". Il devrait ensuite rester sur le site de Palais Royal "jusqu’à l’ouverture du nouveau CHU". 
La solution choisie est "la bonne pour l’instant", avec "des ajustements à faire", selon Josette Borel Lincertin, présidente du conseil de surveillance, qui souligne que "la priorité c’est d’expliquer pourquoi, informer, rassurer".
"Il n’y a pas de solution idéale" pour Suzy Duflo, présidente de la commission médicale d’établissement : "A un moment donné il faut prendre une décision" et "le tout c’est de passer cette période de transition jusqu’au nouvel hôpital".
Pour Mona Hedreville, cardiologue et porte-parole du collectif de défense du CHU, qui prônait une délocalisation totale, "on est toujours dans de la science fiction" et "rien ne va bouger". Elle dénonce des "opérations tiroirs fictives".
Les travaux annoncés par l’ARS pour réhabiliter et réorganiser le CHU, en partie détruit pas un incendie a priori d'origine humaine, sont estimés à "52 millions d’euros". 
Le CHU de la Guadeloupe compte plus de 3.000 salariés.

le Jeudi 7 Juin 2018 à 05:29 | Lu 273 fois