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Fortes pluies : un état provisoire évalue les dégâts à plus de 2 milliards Fcfp


La route de Ahonu, à Mahina, arrachée sur plusieurs dizaines de mètres lors de la crue de dimanche dernier. (Photo : Haut-commissariat)
La route de Ahonu, à Mahina, arrachée sur plusieurs dizaines de mètres lors de la crue de dimanche dernier. (Photo : Haut-commissariat)
PAPEETE, 25 janvier 2017 - Quatre jours après les inondations du week-end dernier, les recensements en cours évaluent déjà à plus de 2 milliards Fcfp les dégâts causés sur l’agglomération urbaine de Papeete. Une commission de secours est créée pour organiser les procédures d’indemnisation.

"Le recensement n’est pas terminé, mais à ce stade, globalement nous avons évalué à plus d’un milliard et demi les coûts de réparation et de reconstruction sur les ouvrages d’équipement (enrochements, ponts, trottoirs, routes…). Nous avons considéré qu’il fallait revoir les ouvrages d’art et les proportionner pour que nous n’ayons plus à revivre les mêmes dommages. Le Conseil des ministres sera amené à prendre des décisions à ce sujet. (…) Il est tenu compte de cela dans l’expertise réalisée par les ingénieurs de l’Equipement ; mais cette évaluation d’1,5 milliard est susceptible d’augmenter encore en fonction de ces choix", a souligné mercredi le porte-parole du gouvernement.

Du côté des sinistrés, les premières constatations laissent penser que "près d’un millier de foyers" auraient pu être sinistrés suite à un dégât des eaux. Pour l’instant, une enveloppe de 400 millions Fcfp est provisionnée par le Pays. Sur la seule commune de Pirae, les équipes de recensement de l’Office polynésien de l’habitat dénombrent déjà 400 foyers. "Un recensement est en cours. Nous n’avons pas de chiffres définitifs sur Papeete, sur Faa’a, sur Punaauia, Paea, Papenoo et éventuellement Hitia’a o te Ra", a noté Jean-Chritophe Bouissou. "Le chiffrage n’est pas encore définitif. J’ai demandé à ce qu’on double les équipes de recensement pour que nous ayons très rapidement une situation globale de ces familles en termes de réparations, de reconstruction. L’Etat estime aujourd’hui (…) que nous approchons des 1000 foyers touchés par ces inondations. (…) Mais je subodore que nous allons multiplier par 2 ou par 3 le budget en question".

Procédures d'indemnisations plus souples sans le CAVC

Dès dimanche 22 janvier, le Conseil des ministres a constaté l’état de calamité naturelle des sinistres occasionnés par les fortes pluies, les 21 et 22 janvier, sur les communes de Tahiti et Moorea, dans l’archipel de la Société. Cette décision a été prise après le constat sans équivoque de la situation d’urgence et de fragilité dans laquelle les populations et les entreprises ont été rapidement et brutalement projetées.

Les familles sinistrées sont invitées à se faire connaître, auprès des services communaux, des services sociaux et de leur assureur. Le Conseil des ministres a décidé mercredi de constituer une Commission ad hoc de recensement des sinistres et de répartition des secours. Cette instance est chargée de définir les procédures et l’assiette des dégâts susceptibles d’être indemnisés sur fonds publics. Son champ d’intervention va concerner les domaines des affaires sociales, de l’habitat, de l’agriculture et de l’économie. Elle sera également en charge de la centralisation des déclarations de sinistres et de l'organisation des secours. "Si on met en place des procédures avec lesquelles les familles seront indemnisées dans 4 à 6 mois, on aura été très mauvais", insiste Jean-Christophe Bouissou. "Il nous faut aller très vite dans cette affaire". Cette commission de secours, présidée par Teva Rohfritsch, doit se réunir dès jeudi, 14 heures.

Le gouvernement a également annoncé mecredi que les services du Pays, des communes, les forces de police, pompiers, équipes techniques de l’EDT, de l’OPT, associations, et bénévoles sont à pied d’œuvre pour effectuer les premiers recensements en vue de faciliter la distribution des aides d’urgence.

Depuis la suppression du Compte d’aide aux victimes des calamités naturelle (CAVC), dont la dotation devait être fixée par délibération de l’assemblée de la Polynésie française, chaque ministère est aujourd’hui en mesure de libérer des fonds en urgence, par transferts de crédits, sur son budget de l’année en cours. Les inscriptions budgétaires pouvant être comptabilisées ensuite lors d’un collectif budgétaire. Par ce biais, comme l’a précisé mardi soir Edouard Fritch, lors du conseil municipal de Pirae, le gouvernement est capacité de disposer dans l’immédiat d’un peu plus de 2 milliards Fcfp.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 25 Janvier 2017 à 14:30 | Lu 3822 fois