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Faa'a : tabassé puis dépouillé par trois jeunes pour un regard de travers


"Je marchais quand j'ai croisé le groupe et j'ai entendu un gars dire : On va le frapper !", a raconté la victime aux gendarmes.
"Je marchais quand j'ai croisé le groupe et j'ai entendu un gars dire : On va le frapper !", a raconté la victime aux gendarmes.
PAPEETE, le 19 novembre 2015 - Un homme de 38 ans s'est fait démolir la figure puis dépouiller par trois jeunes à peine majeurs, dans la nuit de samedi à dimanche dernier à Faa'a. Ivre, la victime revenait d'un anniversaire. Selon ses agresseurs, il les aurait juste regardés de travers.

Dix jours d'incapacité totale de travail (ITT), la mâchoire et les arcades sourcilières sévèrement amochés par des coups de pied portés au visage. C'est le bilan médical de l'agression gratuite dont a été victime un homme de 38 ans qui rentrait seul d'une fête d'anniversaire, dans la nuit de samedi à dimanche dernier sur la route à Faa'a. Ses agresseurs, au nombre de trois, sont à peine majeurs.

Ils s'achètent de l'alcool avec l'argent volé à leur victime

L'un des trois, déjà condamné à de multiples reprises pour violences, a déjà goûté à la prison malgré son jeune âge. Il l'a plus spécialement tabassé tandis que les deux autres l'empêchaient délibérément de s'enfuir. La victime a été abandonnée, inconsciente, la tête en sang. Le malheureux, de condition modeste, s'est aperçu à son réveil qu'il avait aussi été dépouillé du contenu de son sac à dos : un vini, 10 000 Fcfp, sa carte de crédit et ses papiers d'identité. L'argent sera dilapidé pour acheter de l'alcool par les auteurs de ce vol avec violence.

Interpellés rapidement par les gendarmes après le dépôt de plainte de la victime à la gendarmerie de Faa'a, les trois jeunes hommes impliqués ont été placés en garde à vue puis déférés au parquet. Ils ont reconnu les faits avec un détachement inquiétant.

Mort de rire à l'audience du tribunal

Jugés ce jeudi après-midi en comparution immédiate au palais de justice de Papeete, ils ont mis cette agression ultra violente sur le compte... d'un simple regard de travers. "Je marchais quand j'ai croisé le groupe et j'ai entendu un gars dire : On va le frapper !", a raconté la victime aux gendarmes.

L'auteur principal des coups, 18 ans à peine, a laissé une impression particulièrement odieuse, rigolant de bout en bout à l'audience, sans un mot ni un regard pour sa victime. Son attitude lui a valu deux rappels à l'ordre de la présidente du tribunal, et même de son avocat. Il a été condamné à un an de prison ferme avec maintien en détention. Un témoin a assisté à toute la scène, laissant peu de chance aux jeunes prévenus d'atténuer leur responsabilité.

"C'est une agression comme on en voit malheureusement de plus en plus dans la zone urbaine autour de Papeete", a déploré dans ses réquisitions le procureur de la République José Thorel, représentant le ministère public à l'audience. "Des bandes ultra violentes qui s'en prennent, et c'est une constante, à des personnes vulnérables comme des hommes en état d'ivresse ou des femmes". Les deux complices du cogneur, au casier judiciaire vierge, ou presque, ont écopé de peines de travail d'intérêt général.

Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 19 Novembre 2015 à 21:23 | Lu 9359 fois