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En redressement fiscal, l’Huilerie de Tahiti au bord du dépôt de bilan


En redressement fiscal, l’Huilerie de Tahiti au bord du dépôt de bilan
Les contributions réclament 412 millions Fcfp d’arriérés de Taxe sur la valeur ajoutée majorés de pénalités à la SA Huilerie de Tahiti. L’avis de recouvrement est payable au 30 novembre prochain.
Un conseil d’administration est programmé le 4 décembre prochain pour statuer sur la question. Incapable de payer, l’entreprise est au bord du dépôt de bilan.
La société a été contrôlée en juillet 2011 et a fait l’objet d’un redressement fiscal, sur la période 2008 à 2010. L’administration réclame à l’Huilerie le paiement d’une TVA sur des subventions versées par la Caisse de soutien des prix du coprah pour financer l’achat du coprah à prix réglementés. Le redressement a porté sur 3,5 Mds Fcfp alloués à l’Huilerie sur les trois années contrôlées.
Le 18 octobre dernier, lors du collectif budgétaire, le conseiller Tahoera’a huiraatira René Temaharo avait interpellé le gouvernement au sujet de cette "bizarrerie". Pierre Frébault s’était, en réponse, dit "incapable d’interférer sur la situation (…) C’est au Pdg de l’Huilerie d’engager des procédures", avait aussi précisé le ministre de l’Economie et des Finances, avant d’assurer que le Pays allait "transiger sur ce redressement fiscal n’étant aucunement question de laisser l’Huilerie aller vers un dépôt de bilan".
Or depuis : rien. Et on peut s’interroger sur les motivations du Pays, actionnaire à 99% dans le capital de la SA Huilerie de Tahiti, à provoquer une telle situation sans se donner le moyen d’y remédier dans le même instant. Voudrait-on casser l’outil que l’on ne pourrait imaginer mieux. Face à son incapacité à honorer les 412 millions Fcfp exigés, la société pourrait se trouver contrainte de se placer en situation de redressement judiciaire dans les semaines à venir.
Et concernant l'impôt réclamé, il semblerait dans cette affaire que l’administration fiscale considère les versements faits à l’Huilerie par Caisse de soutien des prix du coprah comme des subventions "contrepartie d'un service rendu" : elles sont la contrepartie d'une opération réalisée au profit de la collectivité publique versante et donc assujetti à TVA.

11.000 tonnes de coprah achetées en 2011, 140 millions Fcfp de pertes d’exploitation et beaucoup de subventions

L’huilerie de Tahiti, c’est 29 employés à l’usine et 150 mandataires acheteurs dans les cinq archipels. Mais c’est surtout des pertes annuelles pour une entreprise qui seule donne du sens à la politique de soutien des prix du coprah, elle-même mise en place pour fixer la population dans les archipels.
En 2011, la société a acquis 7.500 tonnes de coprah des Tuamotu, 1.500 t des Îles-sous-le-vent, 900 t des Marquises, 300 t des Îles-du-vent et 230 t des Australes.
Bras opérationnel de la Caisse de soutien des prix du coprah, l’Huilerie a acquis toute la production des coprah-culteurs du territoire au prix de 140 Fcfp le kg, grâce à une subvention de 1.2 Mds Fcfp en 2011.
Dans les archipels, la production de coprah a augmenté de 32% en 2012, contraignant l’huilerie à acheter 13.000 tonnes de matière première, cette année.
La transformation de cette matière première est ensuite vendue sous la forme d’huile brute, huile raffinée et autre tourteau. Mais l’entreprise connait des difficultés financières, depuis deux ans, confrontée à la chute du prix de l’huile brute, sur le marché international. L’Huilerie a réalisé un chiffre d’affaires de 926 millions Fcfp en 2011, pour 1,54 Mds d’achats… Et en 2012, le résultat d’exploitation ne s’annonce pas meilleur.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 21 Novembre 2012 à 15:43 | Lu 2732 fois
           



Commentaires

1.Posté par Pipo le 22/11/2012 06:33 | Alerter
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Mets de l'huile......

2.Posté par Yann le 22/11/2012 07:02 | Alerter
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Quand je pense qu'il y a 30 ans, je faisais le coprah avec mon beau-père au tarif de 50 f le kg, et nous étions content !!!! Continuez de subventionner.........................mais la fin arrive !!!

3.Posté par Vahine Tahaa le 22/11/2012 07:06 | Alerter
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Je pense que la Polynésie a adopté les méthodes fiscales françaises horribles, hitlérienne... Les entreprises sont harcelées mais les particuliers aussi. Soit disant pas d'impôt sur le revenu ? Et bien je suis propriétaire d'une maison à Punaauia, (commune des riches), et je suis depuis un an purement et simplement harcelée par une administration qui applique les recettes fiscales françaises avec la désinvolture et souvent l'incompétence froide et le manque de dicernement qui la caractérise.
Les entreprises du type Huilerie de Tahiti est en train de vivre ce même cauchemars puissance 10, voire 100.
Comment détruire une économie déjà affaiblie par une crise financière internationale ? Et bien comme cela, en prenant tout ce qu'il y a de mauvais en France et rejeter ce qu'il y a de bon !
Merci et bravo UPLD, vous ne faites que les mauvais choix pour la Polynésie. Mettre l'économie et sa population à genoux, tout cela en laissant miroiter que les choses peuvent s'arranger.
C'est une fuite des capitaux massive qui a commencé mais qui va continuer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien....
Après avoir tué l'industrie du coprah, à qui le tour de passer à la guillotine ?

4.Posté par Pierre Carabasse le 22/11/2012 08:43 | Alerter
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Ubuesque !!! Le Pays pousse au dépôt de bilan une entreprise qui lui appartient à 99%.... au fou !!!
En plus, il réclame la TVA sur "... les versements faits à l’Huilerie par Caisse de soutien des prix du coprah comme des subventions "contrepartie d'un service rendu"". C'est à dire que l'Huilerie aurait dû facturer la TVA sur la subvention, TVA que la Caisse de Soutien du Prix du Coprah aurait été obligée de payer, c'est à dire avec l'argent du Pays !!!!!!!!

5.Posté par Bruno FABRE le 22/11/2012 09:39 | Alerter
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Le coprah est source de vie dans les archipels où des gens n'ont parfois que le cocotier pour vivre, et pas seulement qu'aux Touamotu.C'est l'une des meilleures formule d'aide au monde car elle demande une activité physique en retour, et l'aide est proportionnelle à la quantité de ce travail.
Je m'étonne même qu'il n'y ait pas d'équivalent en métropole.
La priorité absolue de tout gouvernement est d'accompagner vigoureusement la caisse de coprah suite à la croissance de cette activité, 32% en 2012 c'est énorme et montre que bon nombre de familles sont retournées dans la cocoteraie.
Pour soulager les indépendantistes purs et durs, c'est une aide qui ne profitte qu'aux locaux et qui ne peut pratiquement pas profitter à des gens venus de l'extérieur.
Je suis persuadé aussi que c'est l'aide la plus rentable car de l'huile est vendue à perte certes mais rapporte quelques compensations et par ailleurs elle améliore des facteurs importants liés au désoeuvrement, la santé, etc.
Le fonctionnement de l'huilerie pourrait révéler des gaspillages à éliminer et devrait recevoir de la part du gouvernement l'attention la plus sérieuse afin d'attirer les gens vers les archipels. Et non l'inverse.

6.Posté par Le vieux le 22/11/2012 09:57 | Alerter
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Comment cela Bruno, il n’y a pas d’aide en France et en Europe pour l’agriculture la pêche et l’élevage ? Tu aurais dû regarder les infos de vingt heures. Nounours se bat pour obtenir les mêmes aides européennes que les années précédentes. Elles se chiffrent en plusieurs milliards d’euros, ce n’est pas rien. Et les agriculteurs qui les reçoivent, doivent aussi se lever chaque matin et bouger leur cul pour faire avancer leur exploitation. Les pécheurs aussi le métier fait transpirer même si ils le font au grand air. Si, si je te le jure…

7.Posté par Teiva 33 le 22/11/2012 10:39 | Alerter
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En effet, le coprah subventionné n'est pas une abérration ! On peut considérer ça comme une sorte de RMI, mais les gens ne restent pas le Q rivé dans un fauteuil devant un feuilleton indien de 6ème zone... Il y a, comme le dit Bruno poste 1 une activité physique en retour et surtout que tu touches de l'argent selon ta production...
SI aujourd'hui la caisse de coprah venait à disparaître se serait des milliers de familles dans les îles qui en patiraient...
J'espère que les clowns actuellement au gouvernement y ont réfléchi, mais j'ai quelques craintes car pour Oscar, la maohinésie française, c'est les électeurs de Tahiti, le reste, il n'en a rien à cirer..

8.Posté par Xenos le 22/11/2012 10:54 | Alerter
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@Bruno FABRE : Entièrement d'accord avec vous, sur tous les points. C'est extrêmement important et le gouvernement devrait y porter la plus grande attention. C'est désormais dans les Archipels que se trouve la véritable vie polynésienne. La préserver est un devoir sacré.

9.Posté par Bruno FABRE le 22/11/2012 12:28 | Alerter
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Salut Le vieux,

oui effectivement, il y a des aides corporatives en métropole avec des moyens assez lourds pour les demander et les obtenir, il faut être en société patati patata, mais pour le quidam qui a un peu de terre et qui a besoin de produire et de vendre quelque chose sans être en société et sans paperasserie pour boucler sa fin de mois, je ne pense pas qu'il existe quelque chose d'équivalent au coprah, et je trouve que la Polynésie est en cela plus évoluée. Ce qui existe par contre c'est la collecte de métaux précieux comme le cuivre vendu aux ferrailleurs par exemple mais c'est souvent de la magouille.

10.Posté par griso le 22/11/2012 13:20 | Alerter
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slt
c pas oscar qui prône le retour a l'agriculture pour sauver le fenua alors qui se bouge le cul pour sauver cette filière super importante pour le pays!!!!!!!!!!!!!!!!

11.Posté par Here le 22/11/2012 13:34 | Alerter
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Surprenant comme les gens ne s'intéressent spontanément qu'à un bout de la chaîne : la nécessité de maintenir la production (et donc les producteurs dans les îles). Mais pourquoi personne ne dit rien de l'étroitesse du marché pour le coprah.
A l'heure où à travers le monde tout n'est que rentabilité, il ne faut pourtant pas se faire d'illusions. Si nos "décideurs" ne parviennent pas à trouver de nouveaux ni de meilleurs débouchés à ce produit, on ne pourra pas continuer indéfiniment à jouer les bienfaiteurs désintéressés.
Il serait peut-être temps de repenser toute cette filière (mécanisation, qualité, distribution, publicité, ...) et de voir plus loin que le bout de son mandat.

12.Posté par Rori Ananas le 22/11/2012 15:59 | Alerter
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Oulala, attention au poste 4, notre ami Teiva 33 est passé du stade scientifique au stade économique. Eh ben eh ben Teiva 33, excellent l'analyse (lol, mdr). Mais encore une fois il faut absolument éviter tes analyses à 2 francs. Comment est ce que tu peux dire que le coprah subventionné n'est pas une aberration ! On peut considérer comme une sorte de RMI. C'est vraiment du délire, est ce que tu réalise vraiment ce que tu dis??? Comment peux tu dire qu'une économie subventionné est une économie viable? Comment peux tu considérer cela comme une sorte de RMI??? PPPffffff, décevant. Je n'ai pour ma part vue aucune économie subventionné bien fonctionné. Si tu as un exemple, fait le nous savoir rapidement. Ce que je constate par contre c'est que tous ce que le Territoire a voulu, subventionné ou règlementé, c'est transformé en fiasco total que ce soit pour la pêche, l'agriculture, l'aquaculture, la perliculture, la coprah-culture, la CPS.... Un FIASCO TOTAL.

13.Posté par FJ le 22/11/2012 16:25 | Alerter
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Je ne suis pas de Tahiti. Je me demandais, est ce que le coprah est utilise en tant que BIOFUEL

14.Posté par fenua le 22/11/2012 16:47 | Alerter
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D'accord avec le post 2, mais la filière étant déficitaire, il faut aussi trouver d'autres débouchés. Or la filière "rori" apparait intéressante et largement rentable. Pourquoi le gouvernement ne met pas les moyens pour la développer. Le marché privilégié est le marché asiatique c'est-à-dire gigantesque, alors on attend quoi pour organiser cette filière....ah oui j'oubliais, il faudrait des gens compétents au gouvernement.
Et pourtant les documents techniques existent déjà au sein de l'ancienne commission du Pacifique ( CPS) pour mettre en place des écloseries, des élevages...

15.Posté par Pierre Carabasse le 22/11/2012 19:16 | Alerter
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Bonjour FJ, je te confirme que cette idée de biofuel a été étudiée. Quelques personnes dans les Tuamotu utilisent cela pour le groupe électrogène ou le tracteur. Seulement voilà, si toutes les terres de Polynésie, supportant le cocotier, étaient tranformées en cocoteraies, on arriverait péniblement à fournir 20 à 25% de nos besoins en produit pétrolier. Et en plus, nous n'aurions plus d'autres produits agricoles pour nous nourrir...

16.Posté par Bruno FABRE le 22/11/2012 19:21 | Alerter
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FJ, le biofuel est de la poudre aux yeux que l'on nous ressort de temps en temps, tel le montre du Lochness, pour calmer les esprits rebelles en leur démontrant que c'est bien mais impossible. De fait si tu tires 60 à 70% d'huile d'un coprah acheté 140 xpf le KG, ça te fait le litre à 100xpf, sans compter la mise en oeuvre, les taxes qui avoisinent les 70% au moins pour l'essence, ce qui ferait pour un coprah subventionné le litre à au moins 250 balles. On n'y est pas mais on y vient.
Pour une huile de coprah au cours internationnal ce serait peut être jouable pour une partie du parc. Mon évaluation à la volée est peut être inexacte. Je ne connais pas la filière de l'huile de coprah mais elle est je crois en partie raffinée par des fabriquants de monoi, et une grande partie part sur des tankers certainement à bas prix, ce qui est certainement peu rentable..
Le coprah 'est certainement le RMI le plus économique, n'en déplaise à Rori ananas avec qui je partage aussi l'idée que la subvention n'est pas la solution, mais que pour l'instant il peut essayer d'en trouver une autre.

17.Posté par Popoti le 23/11/2012 07:41 | Alerter
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Parlant de débouchés pour l'huile de copraph, par le passé,cette huile ne rentrait elle pas dans la composition du savon de Marseille ???

Aujourd'hui, le savon de Marseille comprend de l'huile de palme qui provient d'Asie. Et certains fabriquants locaux ne mentionnent même pas sur leur emballage la composition de leur savon de marseille.

Es ce normal ??

18.Posté par Manumanu le 10/01/2013 14:38 | Alerter
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ciel, mais que se passe-t-il donc dans ce pays ? Mais que fait nounours ?