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En 20 ans : + 554% de diabétiques suivis en longue maladie


PAPEETE, le 5 novembre 2015 - En 1995, le nombre de diabétiques suivi en longue maladie s'élevait à 1 250. Ce chiffre est passé à 8 150 en 2015. Soit une augmentation de 554 %. Cela coûte en bien-être, en vie et, plus trivialement, en francs. Sur le territoire, les dépenses de santé liées au diabète sont de 3 milliards de Fcfp par an. Les festivités organisées à l'occasion de la journée mondiale du diabète sonnent comme une nouvelle alerte.

Le diabète n'est pas anodin. Il coûte aux patients et à la société. Il y a les contraintes alimentaires, l'injection répétée d'insuline, la prise de médicaments, les complications (cécité, amputation…) voire, le décès. Une personne meurt toutes les 7 secondes du diabète dans le monde. Il y a aussi les coûts. En Polynésie française les dépenses de santé liées au diabète sont de 3 milliards de Fcfp par an. Dans le monde elles sont de 612 milliards de dollars (67 000 milliards de Fcfp).

Le nombre de personnes atteintes ne cesse d'augmenter. En 1995, le nombre de diabétiques suivi en longue maladie s'élevait à 1 250. Ce chiffre est passé à 8 150 en 2015. Soit une augmentation de 554 %. Pas moins de 10 % de la population adulte est concernée. "C'est le revers de la médaille de la modernisation", constate Yolande Mou, responsable du département des programmes de prévention. "C'est un défi", ajoute-t-elle. "Mais un défi qui n'est pas insurmontable", nuance le ministre de la Santé Patrick Howell qui insiste : "Il nous faut créer les conditions pour inverser la tendance." Comme par exemple augmenter l'offre alimentaire et l'offre d'activités physiques, prendre soin des patients déjà concernés, agir directement auprès des personnes obèses. "Nous allons faire venir le professeur Tounian pour mettre en place des outils qui serviront de projets pilote pour la prise en charge d'enfants obèses", annonce Yolande Mou. Patrick Tounian est pédiatre et nutritionniste à l'hôpital Armand-Trousseau à Paris. C'est un spécialiste de l'obésité, auteur notamment de "Obésité de l'enfant".

Diabète de type 1, diabète de type 2 et diabète gestationnel

Il n'y a pas un diabète, mais des diabètes. Un diabète de type 1, un diabète de type 2 et un diabète gestationnel qui survient seulement au cours de la grossesse. Le diabète est un problème de sucre dans le sang. Le sucre, apporté par l'alimentation est nécessaire au bon fonctionnement du corps. C'est de l'énergie pour les muscles notamment. Il est transporté par le sang. Pour que les muscles (et les autres organes qui en ont besoin) puissent récupérer le sucre, ils ont besoin d'une hormone (un messager de l'organisme). Cette hormone s'appelle insuline.

Chez les malades atteints de diabète de type 1, le corps ne fabrique pas d'insuline. La maladie se déclare chez les enfants et les adolescents. Le sucre reste donc dans le sang. En cas de diabète de type 2, l'insuline est fabriquée mais elle n'est plus utilisée correctement. Cette maladie se déclare chez les adultes, souvent après 40 ans. Là encore, le sucre reste dans le sang. Le mode de vie est en grande partie responsable du diabète de type 2 et notamment : une alimentation inadaptée, le manque d'activité physique, l'obésité. Le diabète, quel que soit son type ne se soigne pas. La maladie est définitive une fois qu'elle est installée (sauf le diabète gestationnel) et évolue si rien n'est fait. Les traitements passent par une alimentation adaptée, pauvre en sucre, riche en légumes, par la prise de médicament, par l'injection d'insuline au besoin.

En Polynésie française c'est le diabète de type 2 qui touche en grande majorité la population. "Le diabète de type 1 reste anecdotique", assure Solène Bertrand, diététicienne, responsable du bureau des maladies liées au mode de vie au département des programmes de prévention à la direction de la santé. D'où les efforts de prévention menés.
Pour Patrick Howell, "il faudrait une campagne individuelle pour obtenir de bons résultats". En comparaison aux campagnes menées pour améliorer l'hygiène dentaire, celles relatives à la prévention de l'obésité et du diabète portent peu. "Il y a encore quelques années, à 12 ans un enfant avait en moyenne 11 dents cariées. Il n'en n'a plus qu'une, et encore, au même âge aujourd'hui. Mais la campagne a été menée auprès de chaque enfant, dans chaque école. Les enfants ont été touchés un à un et sont devenus les professeurs de leurs parents à force d'entendre les messages se répéter." Il ajoute qu'il faudrait aussi "associer les congrégations religieuses à nos programmes car les curés et les pasteurs savent parler! Nous sommes victimes de notre indiscipline", conclue-t-il.

Les activités organisées à l'occasion de la journée mondiale du diabète comptent parmi les efforts de prévention. Une journée est prévue dans les jardins de Paofai (le vendredi 12 novembre), une autre à la marine de Puunui sur la presqu'île (le 14 novembre).

Comment savoir si vous êtes concerné ?

Une évaluation du risque est possible pour chacun. Il peut mettre en alerte avant même que la maladie ne se développe et dépend : de l'âge, du poids, de la présence ou non de diabétique dans la famille, pour les femmes de la survenue d'un diabète pendant la grossesse (diabète gestationnel) ou de l'accouchement d'un bébé de plus de 4 kg à la naissance, de la pratique régulière ou non d'activité physique.

Une fois en place, le diabète est trahi par différents symptômes. Et notamment :
Une fatigue intense.
Une perte de poids inexpliquée.
Un besoin de boire souvent.
Un besoin fréquent d'uriner.
Des infections récurrentes et fréquentes.
Une cicatrisation des plaies lente.
Des troubles de l'érection.
Une baisse de la vue ou une vision floue.
Des picotements et une perte de sensation dans les mains et les pieds.





Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 5 Novembre 2015 à 17:07 | Lu 2535 fois
           



Commentaires

1.Posté par Popoti le 06/11/2015 05:39 | Alerter
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Je cite : "Il nous faut créer les conditions pour inverser la tendance."

Commencez donc par contraindre les fabricants et importateurs de soda à réduire le taux de sucre dans les boissons, voilà une vrai action concrète à mettre en oeuvre d'urgence.

2.Posté par vetea1 le 06/11/2015 06:11 | Alerter
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on fait les beaux pour la journée mondiale, mais en même temps, on a pas été capable de maintenir le budget de la maison du diabétique...
un peu comme avec le contrat de projet cancer, gros retard à l'allumage, ou priorisation de projets ayant moins d'impact mais plus favorables à d'autres...

3.Posté par simone grand le 06/11/2015 08:20 | Alerter
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Comme c'est étrange de ne pouvoir appréhender un fait d'une telle importance comme un fait social total qui exige de repenser notre organisation sociale dans son ensemble à partir de l'aménagement de l'espace pour penser l'être humain dans sa complexe globalité. Ce n'est pas en découpant : la violence d'un côté, le suicide de l'autre et de l'autre le diabète et autres maladies comportementales que l'on commencera à résoudre le mal de vivre des membres de notre société déboussolée et sans projet d'avenir.

4.Posté par SV le 06/11/2015 09:17 | Alerter
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Pour information, beaucoup de patients qui sont suivis pour le diabète ne se surveillent pas .... rien à faire du régime, dixit "je prends des médicaments ça suffit !!" et encore quand le traitement est pris !!
Quand ils sont hospitalisés, et que le dextro affiche 3,20 "ça fait beaucoup ! ah bon ?" , ils ne savent pas à quoi ça correspond. L'éducation, oui biensur, mais quand le plateau "diabétique" arrive et que derrière ils vont acheter un coca et mange des mangues, ça énerve un peu !!!! .... Bref, ça coute énormément d’argent, et ils continuent à manger, boire, fumer ...

5.Posté par guguss le 06/11/2015 09:21 | Alerter
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Et si on mettait tous l'argent de la lute contre le cannabis dans celle de la lute contre le diabète.
Sa serai plus intelligent.

6.Posté par big mama le 06/11/2015 09:22 | Alerter
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Les mama qui vendent des cochonnerie sucré a la sortie des écoles, c'est un crime
Faut les foutres en taule !!!!

7.Posté par SaRah le 06/11/2015 10:16 | Alerter
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je suis d'accord avec Vetea1. Que de voeux pieux et actions ponctuelles à l'occasion de cette journée du diabétique, et on n'a pas été capable de maintenir le budget de la maison du diabétique qui a dû se fermer faute de soutien. Revoir, réadapter la politique de lutte contre le diabète avec cette structure qui a le mérite d'avoir été le relai et l'interlocuteur des malades qui veulent se prendre en charge. J'étais parmi ces malades et je peux vous assurer que grâce à eux, je peux vivre sereinement avec ma maladie.

8.Posté par simone grand le 06/11/2015 11:09 | Alerter
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Que dire de la bêtise de Halloween où c'est sous l'égide du ministère de l'Education que les enfants sont gavés de bonbons.

9.Posté par JacquesAdi le 06/11/2015 11:18 | Alerter
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Le diabète, l'obésité, le cancer, la violence, le suicide, les maladies mentales, tout ça @ Simone Grand participe de la théorie du chaos : destruction puis construction d'un homme nouveau 2.0. Dit autrement c'est " l'effet papillon ", nos sociétés occidentales paient le prix de la course à la croissance et à la consommation mais aussi le prix des désordres et des guerres qu'elles provoquent en d'autres lieux sur la planète. Comme dit un chroniqueur que j'apprécie, préparez-vous, il est déjà trop tard.

10.Posté par simone grand le 06/11/2015 12:21 | Alerter
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proposition: interdire aux écoles et garderies de distribuer des bonbons quelles que soient les fêtes du calendrier officiel ou commercial

11.Posté par simone grand le 06/11/2015 14:47 | Alerter
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Salut jacquesadi (9)
il y a des fois où ça n'est pas le chaos mais simplement de la co...... comme par exemple l'école qui aujourd'hui distribue des bonbons alors que durant des décennies, elle a distribué du lait, fait laver les dents, traqué les poux et veillé à une bonne hygiène alimentaire et corporelle.
Aujourd'hui c'est l'école qui sabote l'éducation en hygiène alimentaire que les parents tentent de donner à leurs enfants.
En plus, elle le fait avec notre argent.
A virer absolument pour maltraitance.

12.Posté par Zorro le 06/11/2015 16:39 | Alerter
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Rappel quand même a Tahiti le sucre est classe en PPN. Exemple dans un litre de coca il y a 106 grammes de sucre. Quand les parents achètent une canette de coca de 330 ml l'enfant absorbe 35 gr de sucre plus des chips, barres chocolatées... en guise de goûter, ben c'est limite criminel.
En même temps un ministre qui travaille sans feuille de route, ben forcement il fait une sortie de route le gros nul.

13.Posté par SaRah le 06/11/2015 21:50 | Alerter
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"L'effet papillon" ne dispense pas de réagir et de ne pas accepter la fatalité de la c... humaine.

14.Posté par lebororo le 07/11/2015 03:12 | Alerter
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Revenir à une nourriture plus propre et les heureux sont ceux qui utilisent leur jardin.
Les médecins sont pour leur propre avenir pour qu'on les voient souvent... Pareil pour les médicaments.
La nature est normale mais la respecter est aussi naturel. Couper le sucre et le gras...
Manger plus longtemps et "proprement"... pas trop de TV et plus d'activités.

15.Posté par J.M. le 07/11/2015 12:01 | Alerter
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La Colanésie autonome ne fait que récupérer les conséquences de l'incurie publique, métissée d'hypocrisie missionnaire ! On gave les enfants de cola juste après le sein maternel et conditionne ainsi le goût les colanésiens pour le dieu Sucre. A cela s'ajoutent les chips et autres big-machins graisseux-salés, et les PPN gouvernementaux démagogiques (on nourrit le peuple avec du sucre et de la farine…!) qui encrassent artères et bidons. Et le cerveau est de plus colonisé par le prêchi-prêcha LondonMissionary/FréroPloermélien, qui, au lieu de promouvoir la mesure, l'équilibre, voire éventuellement un salubre jeûne occasionnel, l'entoure de prières blablablesques et abrutissantes et décadentes ! Une Colanésie sans cola ni hypocrisie missionnaire irait sans doute mieux ! Mais il faudrait une révolution !