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Élections américaines : les élus locaux réagissent


PAPEETE, le 9 novembre 2016 - Coup de tonnerre dans le paysage politique international. Après des mois de questionnement et des heures de suspense, c'est finalement Donald Trump, candidat républicain, qui a remporté l'élection présidentielle américaine. Il a devancé la candidate démocrate, Hillary Clinton. L'ancien homme d'affaires sera en place à la Maison Blanche, la résidence officielle du Président des Etats-Unis, pendant quatre années, jusqu'en 2020. Il succède à Barack Obama, candidat démocrate élu pour la première fois en 2008, puis 2012.
Cette élection a laissé beaucoup de monde sans voix. Au lendemain des résultats, les politiques du fenua nous livrent leur point de vue sur ce qui a été souvent décrit comme "un séisme politique".

"C'est une vague à la fois politique et démocratique"

Richard Tuheiava, élu UPLD (Union pour la démocratie) à l'assemblée de la Polynésie française et ancien sénateur.

"Je crois que, comme à peu près tous les Polynésiens, je pensais que ce serait Hillary Clinton qui gagnerait cette élection présidentielle. Pour moi, c'est une vague à la fois politique et démocratique. Nous devons en prendre acte. Je suis un peu surpris et déçu. Je ne pense pas qu'il y aura d'impacts en Polynésie française. Il faudra observer comment le nouveau président va se comporter. Je ne sais pas si le désamour vis-à-vis de la politique a atteint son paroxysme en France comme aux États-Unis."

"Personne n'est propriétaire des électeurs!"

Marcel Tuihani, président de l'assemblée de Polynésie française.

"C'est une surprise dans le sens où les sondages n'ont pratiquement jamais placé Donald Trump comme vainqueur. Ce que nous montre cette élection est que la démocratie a parlé. Les électeurs ont fait leur choix. D'ailleurs, beaucoup ont voté par anticipation, leur choix était fait il y a bien longtemps. Je pense que la seule répercussion qu'il puisse y avoir se retrouvera dans les sondages. On voit bien là que les sondages n'agissent pas sur les consciences. Personne ne peut choisir à la place des électeurs. Personne n'est propriétaire des électeurs! Les électeurs n'appartiennent pas aux partis politiques! Les partis politiques appartiennent aux électeurs ! Il faut être à l'écoute de la population et répondre à leurs attentes. Je ne pense pas qu'il y aura des conséquences directes mais je pense que les électeurs tiendront compte de ce qu'il s'est passé aux États-Unis. De là à dire qu'il y aura des conséquences directes sur les élections nationales françaises, je n'irai pas jusque là. Il n'est pas possible de transposer les USA aux autres pays et en particulier en France, donc j'ose espérer que Marine Le Pen ne crie pas victoire avant même le combat politique."

"Nous ne pouvons que respecter ce choix"

Jean-Christophe Bouissou, porte-parole du gouvernement et ministre du Tourisme.

"Donald Trump s'est soumis aux règles démocratiques pour se présenter à l'élection présidentielle américaine. On peut dire que le monde entier s'est passionné pour cette campagne électorale puisque cela fait plus d'un an que nous avons suivi les stratégies et la manière dont Donald Trump s'est adressé à certaines parties de la population américaine. Petit à petit, Donald Trump a gagné du terrain, il a même déjoué les pronostics des instituts de sondage alors que finalement toutes les structures de presse s'étaient liguées contre lui, sans parler des personnalités politiques du pays. C'est une véritable force de la nature. Cela ne veut pas dire que je partage totalement sa politique. Nous sommes plutôt des modérés. Bâtir un mur entre le Mexique et les États-Unis, c'est fort. Nous n'avons pas de commentaire outre-mesure à faire, nous allons travailler avec nos partenaires américains, avec nos partenaires européens. Ce n'est pas à des dirigeants d'un pays que de porter un jugement sur un individu qui devient aujourd'hui président des États-Unis. C'est un choix démocratiquement fait, nous ne pouvons que respecter ce choix. Mais encore une fois, je tiens quand même à le signaler, cela a été une épreuve très difficile pour les candidats eux-mêmes. Surtout, c'est incroyable de voir arriver en tête de ces élections quelqu'un qui était donné perdant pratiquement par tous les sondages. Il faudrait peut-être que les organismes de sondage, mais aussi de presse, s'interrogent sur la manière dont on peut communiquer sans forcément être parti pris."

Rédigé par Amelie David le Mercredi 9 Novembre 2016 à 15:29 | Lu 2095 fois