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Edouard Fritch: "La progression vers l'égalité demeure largement inaboutie"


PAPEETE, le 9 mars 2018 - De nombreuses personnalités se sont réunies ce jeudi sous le chapiteau de la Présidence pour célébrer la Journée internationale des droits de la femme. Le Président de la Polynésie française a prononcé un discours en présence de la sénatrice Lana Tetuanui, de la députée Nicole Sanquer, de membres du gouvernement, d'élus de l'Assemblée, du maire de Papeete, Michel Buillard et de la marraine de l'évènement, Mareva Georges Marciano.

A l'occasion de la Journée internationale de la femme, le chapiteau de la présidence a accueilli ce jeudi l'ouverture de deux journées de réflexion organisées par le Conseil des femmes. Lors de son discours, Edouard Fritch s'est félicité de l'évolution de la condition féminine au fenua: "nous avons des femmes de plus en plus diplômées qui aspirent à être dans le couple, dans la société civile, politique ou encore dans celle du travail, les égales des hommes. Pour cela, elles n'hésitent plus à dire leur mot, à manifester leur indépendance de pensée et de comportement, à voter selon leur libre pensée (…) Dans le domaine de la vie publique, elles sont de plus en plus présentes dans les mandats électifs où elles apportent leur sensibilité particulière et leurs valeurs. Nous avons, il est vrai, imposé par la loi, des femmes engagées en politique en égalité avec les hommes. Je vous avoue humblement qu'il en faudrait davantage."

Chantal Galenon, présidente du Conseil des femmes, a ensuite pris la parole pour aborder le thème des violences conjugales: "chaque jour en Polynésie, 4 femmes se font violenter. C’est-à-dire 8 fois plus qu'en métropole. Lors de nos tables rondes, nous allons insister sur ce thème qui est très important pour nous, nous voulons en parler et le consigner noir sur blanc."

Les tables rondes, qui ont commencé à l'issue de la cérémonie d'ouverture, ont été organisées sur trois thèmes: les violences faites aux femmes, le rôle de la femme dans la reconstruction du noyau familial et l'équité hommes-femmes au sein de la société polynésienne. Elles se poursuivront demain jusqu'à midi.

Chantal Spitz: " Nous devons protéger nos sœurs, nos filles nos petites-filles."

Chantal Spitz a pris la parole ce jeudi pour interpeller l'auditoire sur la condamnation d'un homme le 27 février dernier. L'individu avait écopé d'une peine de 7 ans de prison pour des viols commis sur sa belle-fille alors que cette dernière était encore mineure: " le beau-père violeur-criminel va purger sept ans de prison au lieu des 20 ans prévus par la loi. De nombreux violeurs-criminels sont renvoyés devant le tribunal correctionnel au lieu d'être jugés par la cour d'assises qui est la juridiction compétente. Quand est-ce que les lois qui protègent les femmes contre les violences seront-elles appliquées? Il faut protéger nos sœurs, nos filles, nos petites-filles. Lorsque j'étais jeune, nous pouvions sortir le soir entre amies et nous étions en sécurité, ce n'est plus le cas aujourdhui."

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 8 Mars 2018 à 15:36 | Lu 146813 fois