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Deux volontaires européens en Polynésie pour la protection de notre environnement


PAPEETE, le 19 juillet 2017 - Deux jeunes diplômés européens spécialistes de la sauvegarde des espèces en danger sont arrivés en Polynésie. Ce sont des volontaires européens qui resteront un an avec l'association Manu, à Fatu Hiva et à Tahiti, pour aider à sauver des espèces d'oiseaux endémiques.

Le Service Volontaire Européen (SVE) est un dispositif du programme Erasmus+, financé par l'Union européenne afin d'aider les jeunes du continent à acquérir de l'expérience à l'international, tout en soutenant des projets d'intérêt général au sein de structures à but non lucratif. Les volontaires sont obligés de partir à l'étranger, soit dans un autre pays d'Europe, soit dans un pays participant à Erasmus+ (comme la Polynésie). La SOP-Manu, qui a reçu plusieurs financements européens ces dernières années, est également la seule association locale à avoir demandé à être accréditée pour accueillir ces volontaires.

Et cet effort paye puisque l'association de protection des oiseaux du fenua a réussi à recruter deux SVE, Gianluca venu d'Italie et Melvin venu de Belgique, arrivés début juin sur le Territoire. Ces deux jeunes diplômés se spécialisent dans la protection de la vie sauvage et la préservation des espèces, des domaines où la Polynésie a des besoins importants.

En pratique ils seront hébergés et nourris par l'association pendant un an, l'un à Tahiti, l'autre entre Fatu Hiva et Tahiti. L'Europe versera des subventions à l'association pour couvrir ces frais (mais pas le transport). Les volontaires reçoivent aussi une protection sociale et une petite indemnité de l'Europe. Bref, tout le monde est gagnant et ces jeunes ont maintenant un an pour acquérir une expérience unique tout en aidant à sauver nos espèces en danger.


Gianluca Lazzari, volontaire italien à Tahiti

"Le travail de Manu est essentiel et les résultats obtenus ces dernières années sont impressionnants"

Peux-tu te présenter ?
(Traduit de l'anglais) Je suis Gianluca Lazzari, j'ai 26 ans et je viens de Miane, une petite ville italienne. Je suis un biologiste et j’ai obtenu un master en "Gestion de la vie sauvage" en février 2017. Ma licence et mon master concernent la protection de deux espèces endémiques de poissons d'eau douce, donc la biologie de la conservation a toujours été mon sujet préféré. Justement, le projet que Manu m'a proposé concerne la protection de la rousserolle à long bec de Tahiti, une espèce endémique en danger. J'avais déjà participé à des activités ornithologiques avec des baguages dans les stations de Monte Pizzoc et de l'île Ponza. Je suis aussi passionné par l'observation ornithologique !

Comment as-tu entendu parler de Manu depuis la Belgique ?
J'ai trouvé l'annonce de Manu sur un groupe Facebook discutant de biologie et de conservation des espèces. J'ai saisi l'occasion offerte par le Service Volontaire Européen pour rejoindre l'équipe de la SOP en Polynésie.


Rousserolle à long bec, Photo de Jornvall&Shirihai
Rousserolle à long bec, Photo de Jornvall&Shirihai
Que vas-tu faire pendant cette année ?
J'espère pouvoir aider Manu autant que possible, je considère que le travail de cette association est essentiel et que les résultats obtenus ces dernières années sont impressionnants. C'est ma première expérience après l'université donc j'espère apprendre autant que possible sur la sauvegarde des espèces sauvages. Bien sûr, je suis aussi là pour découvrir la Polynésie et vivre une expérience personnelle forte.


Melvin Pirard, volontaire belge à Fatu Hiva (entouré de l'équipe de Manu)

"Je vais travailler sur la protection du monarque de Fatu Hiva. C’est un projet important puisque l'espèce ne compte plus qu’une vingtaine d’individus au monde"

Quel est ton parcours ?
Je m’appelle Melvin Pirard, je suis Belge, et j’ai fait tout mon cycle d’enseignement en Belgique. J’ai un Baccalauréat (la licence en Belgique) en Agronomie et plus particulièrement en Forêt & Nature, ce qui me vaut le statut de Technicien Agronome spécialisé en Forêt & Nature.

Mes projets sont les mêmes depuis plusieurs années, c’est-à-dire, essayer de me former à plusieurs sciences de l’environnement et de voyager. J’aime en apprendre toujours plus. C’est donc pour cela que j’ai voulu venir ici en Polynésie, pour me former à l’ornithologie et en apprendre plus sur les moyens mis en place pour protéger les oiseaux menacés de Polynésie.

Comment as-tu entendu parler de Manu d'aussi loin ? Qu'est-ce qui t'as donné envie de te porter volontaire ?
Je regardais sur le net pour des jobs à l’étranger et je suis tombé sur l’annonce qui proposait un poste de volontaire. Mon sang n’a fait qu’un tour, j’ai donc postulé.
Jeune diplômé je n’ai pas encore vraiment d’expérience professionnelle, mise à part les différents stages que j’ai pu effectuer durant mes études. Sur le marché de l’emploi de nos jours il vous faut de l’expérience pour pouvoir espérer obtenir un job. Même si ce n’est pas un contrat de travail à proprement parler, c’est tout comme, il faut donc voir l’important, c’est une expérience professionnelle d’une année au sein d’une association menant des actions concrètes sur le terrain, et tout ça, en Polynésie Française. Que demander de mieux ? De plus l’Ornithologie m’a toujours intéressé et la Polynésie aussi, donc c’est avec grand plaisir que je participe à ce stage de volontariat.

Que vas-tu faire pendant un an en Polynésie ?

Monarque de Fatu Hiva, photo de Thomas Ghestemme
Monarque de Fatu Hiva, photo de Thomas Ghestemme
Il est prévu que je travaille sur la protection du monarque de Fatu Hiva, espèce endémique de cette île. Il est menacé par des espèces exotiques envahissantes (EEE) qu’il faut réguler afin de protéger l’oiseau, pour ainsi espérer voir sa population se rétablir. C’est un projet important puisqu’on ne compte plus qu’une vingtaine d’individus au monde.

D’autre part, il est aussi prévu que je travaille sur le Héron strié sur l’île de Tahiti. Un recensement a été effectué il y a de ça plusieurs années, mais aucune autre action n’a été menée. Mon travail au sein de l’équipe sera donc de faire un nouvel état des lieux de la population, pour ensuite proposer des mesures afin de protéger l’espèce des menaces qui pèsent sur lui. Deux projets très intéressants, j’en suis sûr.

En dehors du travail j’espère pouvoir découvrir la culture polynésienne et ses richesses naturelles, qui je pense, sont extraordinaires.


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mercredi 19 Juillet 2017 à 13:45 | Lu 3316 fois