Le groupe Hei Tahiti par G. Boissy ( AFP)
PAPEETE, 8 juillet 2013 (AFP) - "Souriez, on compte sur votre ferveur !" crie la chef de groupe, Tiare Trompette, d'une voix cassée, à ses 162 danseurs et musiciens, à quelques minutes de leur entrée sur scène.
Il est plus de 22 heures, samedi à Papeete, sur l'île de Tahiti, en Polynésie française. Dans les coulisses de To'ata, la grande scène de spectacle en plein air, le groupe de danse Hei Tahiti s'apprête à concourir au Heiva i Tahiti, le principal festival culturel de cette collectivité d'outre-mer.
Au signal, tous les danseurs entrent en scène pour le premier tableau. Chaque troupe s'inspire d'une légende polynésienne. Pour Hei Tahiti, Gwenda Teea a choisi celle de Tahiri Vahine, une guerrière de la vallée de Hamuta, au nord de Tahiti.
La chorégraphie, mise en place depuis six mois, est impeccable. Faute d'argent, ce premier costume est constitué à base de sacs de farine découpés en lambeaux. Mais l'illusion est parfaite et le public conquis.
Parfois, pendant les otea (danses énergiques sur percussions rapides), le more (jupe) ou le tapea titi (soutien-gorge) d'une danseuse tombe au sol. La plupart poursuivent tout de même leur tamau ou leur faarapu (mouvements de hanches caractéristiques des danseuses tahitiennes) pour ne pas faire perdre de points au groupe.
Car ici, tout est noté : du respect du thème à la qualité des pas et de la chorégraphie, en passant par les costumes.
"C'est de la récupération" reconnaît Thérèse, la costumière. "On est obligé de tout récupérer, comme les coquillages des anciens costumes, démontés, et remontés pour avoir un costume magnifique".
Les costumes, justement, qu'il faut changer à toute vitesse avant le deuxième tableau, pendant que le meilleur danseur du groupe s'exprime en solo sur scène.
En quelques minutes, dans une joyeuse pagaille, des dizaines de danseurs et danseuses ôtent leur premier costume. Les femmes enfilent un long more jaune, une longue coiffe et un tapea titi en coquillages, tandis que les hommes revêtent un costume proche, mais rouge.
Quelques mètres plus loin, Eric participe à son premier Heiva. Ce conseiller d'insertion et de probation, d'origine asiatique, peut sembler polynésien, mais il n'est arrivé que deux ans plus tôt à Tahiti, depuis la métropole. "C'est vraiment une très belle expérience : on donne la chance à des personnes qui ne connaissent pas du tout la danse tahitienne de s'intégrer" se réjouit-il avant de retourner devant les projecteurs, en brandissant une lance en bois.
Car sur scène, c'est la guerre. Une guerre dansée avec virilité par les hommes, et une puissance mêlée de grâce par les femmes, après six mois de préparation intensive.
Les danseurs enfilent un dernier costume, entièrement végétal, composé de feuillages et de tiare Tahiti, la fleur emblématique de la Polynésie. C'est le final, après une heure de danses intensives, et un tonnerre d'applaudissements : ceux des connaisseurs, mêlés à ceux des touristes.
Danseurs et musiciens sauront le 18 juillet, après six soirées de chants et danses, s'ils ont convaincu le jury cette année.
Mais le Heiva, qui existe depuis 1881, n'est pas qu'un concours de chants et danses. Les artisans aussi se mesurent, autour de la vannerie, de la sculpture ou de la bijouterie à base de nacres et de perles. Les sportifs, eux, rivalisent d'adresse au lancer de javelot traditionnel, de force au lever de pierre, ou de vitesse en décortiquant des noix de coco. De grandes courses de va'a sont aussi organisées.
Le Heiva est une fête, mais aussi un symbole fort de l'identité polynésienne. C'est pourquoi de nombreux Tahitiens se sont indignés jeudi, lors de la cérémonie d'ouverture, lorsque les organisateurs ont fait jouer La Marseillaise.
Il est plus de 22 heures, samedi à Papeete, sur l'île de Tahiti, en Polynésie française. Dans les coulisses de To'ata, la grande scène de spectacle en plein air, le groupe de danse Hei Tahiti s'apprête à concourir au Heiva i Tahiti, le principal festival culturel de cette collectivité d'outre-mer.
Au signal, tous les danseurs entrent en scène pour le premier tableau. Chaque troupe s'inspire d'une légende polynésienne. Pour Hei Tahiti, Gwenda Teea a choisi celle de Tahiri Vahine, une guerrière de la vallée de Hamuta, au nord de Tahiti.
La chorégraphie, mise en place depuis six mois, est impeccable. Faute d'argent, ce premier costume est constitué à base de sacs de farine découpés en lambeaux. Mais l'illusion est parfaite et le public conquis.
Parfois, pendant les otea (danses énergiques sur percussions rapides), le more (jupe) ou le tapea titi (soutien-gorge) d'une danseuse tombe au sol. La plupart poursuivent tout de même leur tamau ou leur faarapu (mouvements de hanches caractéristiques des danseuses tahitiennes) pour ne pas faire perdre de points au groupe.
Car ici, tout est noté : du respect du thème à la qualité des pas et de la chorégraphie, en passant par les costumes.
"C'est de la récupération" reconnaît Thérèse, la costumière. "On est obligé de tout récupérer, comme les coquillages des anciens costumes, démontés, et remontés pour avoir un costume magnifique".
Les costumes, justement, qu'il faut changer à toute vitesse avant le deuxième tableau, pendant que le meilleur danseur du groupe s'exprime en solo sur scène.
En quelques minutes, dans une joyeuse pagaille, des dizaines de danseurs et danseuses ôtent leur premier costume. Les femmes enfilent un long more jaune, une longue coiffe et un tapea titi en coquillages, tandis que les hommes revêtent un costume proche, mais rouge.
Quelques mètres plus loin, Eric participe à son premier Heiva. Ce conseiller d'insertion et de probation, d'origine asiatique, peut sembler polynésien, mais il n'est arrivé que deux ans plus tôt à Tahiti, depuis la métropole. "C'est vraiment une très belle expérience : on donne la chance à des personnes qui ne connaissent pas du tout la danse tahitienne de s'intégrer" se réjouit-il avant de retourner devant les projecteurs, en brandissant une lance en bois.
Car sur scène, c'est la guerre. Une guerre dansée avec virilité par les hommes, et une puissance mêlée de grâce par les femmes, après six mois de préparation intensive.
Les danseurs enfilent un dernier costume, entièrement végétal, composé de feuillages et de tiare Tahiti, la fleur emblématique de la Polynésie. C'est le final, après une heure de danses intensives, et un tonnerre d'applaudissements : ceux des connaisseurs, mêlés à ceux des touristes.
Danseurs et musiciens sauront le 18 juillet, après six soirées de chants et danses, s'ils ont convaincu le jury cette année.
Mais le Heiva, qui existe depuis 1881, n'est pas qu'un concours de chants et danses. Les artisans aussi se mesurent, autour de la vannerie, de la sculpture ou de la bijouterie à base de nacres et de perles. Les sportifs, eux, rivalisent d'adresse au lancer de javelot traditionnel, de force au lever de pierre, ou de vitesse en décortiquant des noix de coco. De grandes courses de va'a sont aussi organisées.
Le Heiva est une fête, mais aussi un symbole fort de l'identité polynésienne. C'est pourquoi de nombreux Tahitiens se sont indignés jeudi, lors de la cérémonie d'ouverture, lorsque les organisateurs ont fait jouer La Marseillaise.