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Déplacement des élus de l’APF à Auckland : le Tahoeraa veut l'avis de la justice


Déplacement des élus de l’APF à Auckland : le Tahoeraa veut l'avis de la justice
Comme Tahiti Infos l’annonçait vendredi (lire l'article), l’assemblée de Polynésie française a pris en charge, outre les déplacements du président Jacqui Drollet, ceux des deux présidents de groupe de la majorité, Vito Maamaatuaiahutapu (UPLD) et Teina Maraeura (Te Mana O Te Mau Motu)... ce qui fait vivement réagir le Tahoeraa Huiraatira. Au cours d’une conférence de presse lundi matin, le parti de Gaston Flosse a affirmé qu'il est « interdit d'utiliser l'argent public pour véhiculer l'idéologie d'un parti » et que ces faits seront signalés dans un courrier qui va être envoyé au procureur de la République.

« Les fonds publics ne sont pas faits pour financer les déplacements des uns et des autres » a affirmé le vice-président du parti, Edouard Fritch. « Nous estimons, mais l’analyse sera faite par la justice, qu’un déplacement de toute une colonie de vacances à Auckland, et de certains présidents de groupe, n’a pas à être pris en charge directement par le budget de l’assemblée ». Aucune plainte n’a été déposée par le Tahoeraa, qui se contente donc pour l’instant de signaler les faits par courrier au Procureur de la République.

Le parti orange estime que les déplacements des élus doivent être liés à une mission de service public, en lien avec « la vie économique et sociale » du Pays, mais en aucun cas pour « défendre l’idéologie d’un parti politique ». « Cela peut être sujet à interprétation », reconnaît E. Fritch, qui s’appuie également sur le recours déposé par les groupes autonomistes ( lire l'article) contre le vote de la résolution demandant la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser.

Le contentieux porte notamment sur les procurations de vote. Le parti orange a été jusqu’à affirmer lundi matin que Clarenntz Vernaudon, actuellement en détention provisoire, avait non seulement refusé de voter pour la résolution, mais qu’il avait écrit un courrier au président Jacqui Drollet pour lui affirmer qu’il était contre. Un courrier qui a « disparu à la poubelle » affirme le Tahoeraa Huiraatira.

De son côté, Gaston Flosse s’en est pris au Haut-commissaire, qui n’a, selon lui, pas effectué son devoir de contrôle de la légalité. Le sénateur avait adressé un courrier (téléchargeable ci-dessous) à Richard Didier le 24 août pour lui demander de clarifier les conditions dans lesquelles la résolution demandant la réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser avait été votée le 18 août, mais n'a pas obtenu satisfaction. Il dénonce aujourd'hui le "laxisme" du Haut-commissaire. "Et encore, le mot qu'il faudrait utiliser n'est pas celui-là", a-t-il affirmé.

le Lundi 12 Septembre 2011 à 12:28 | Lu 1744 fois