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Démocratie à la fidjienne : Paris et Nouméa multiplient les messages


Jules Irrmann, chargé d’affaires à l’ambassade de France à Suva, l’attachée culturelle Emmanuelle Charrier et son assistante Fanny Louvel remettent début octobre 2014 une trentaine d’ordinateurs au Collège Suva Grammar.
Jules Irrmann, chargé d’affaires à l’ambassade de France à Suva, l’attachée culturelle Emmanuelle Charrier et son assistante Fanny Louvel remettent début octobre 2014 une trentaine d’ordinateurs au Collège Suva Grammar.
SUVA, vendredi 24 octobre 2014 (Flash d’Océanie) – Depuis les élections du 17 septembre 2014, les premières à Fidji depuis huit ans, et la mise en place d’un gouvernement dirigé par le grand vainqueur de ce scrutin, l’ancien chef des armées Franck Bainimarama, le gouvernement français a multiplié les appels du pied à destination de Suva.

Parmi ces messages français destinés aux nouvelles instances dirigeantes et démocratiques de Fidji, le dernier en date émane du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui, en milieu de semaine, a voulu féliciter son homologue fidjien Ratu Inoke Kubuabola.
Dans cette missive, M. Fabius reprend notamment les grands thèmes de la coopération franco-fidjienne, avec un accent particulier sur les questions environnementales.

« À l’occasion de votre nomination à la tête de la diplomatie fidjienne, je vous adresse mes sincères félicitations, ainsi que mes vœux de réussite dans vos fonctions. La France et Fidji sont deux pays du Pacifique unis par des liens historiques et culturels forts. Je connais l’engagement de votre pays en faveur de la paix, à travers sa participation aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. Fidji joue également un rôle important dans la mobilisation de la communauté internationale face au défi du dérèglement climatique, qui menace tout particulièrement les États insulaires du Pacifique. Je souhaite travailler étroitement avec vous dans la perspective de la Conférence Paris Climat 2015 (COP 21) en vue de parvenir à un accord universel, contraignant et ambitieux. En vous réitérant tous mes vœux de succès dans votre fonction, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de ma haute considération », écrit le ministre.

Quelques jours plus tôt, mi-octobre 2014, c’était le Premier ministre français manuel Valls qui adressait ses félicitations à M. Bainimarama, son homologue.

Dans ce message de Matignon, la notion d’intégration régionale des collectivités françaises du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, mais aussi Wallis-et-Futuna et Polynésie française) était tout particulièrement mise en avant, sur les bases d’une « proximité géographie et culturelle ».
Le 10 octobre 2014, à l’occasion de la fête nationale fidjienne marquant cette année le 44ème anniversaire de l’indépendance de l’archipel (ancienne colonie britannique), l’ambassadeur de France à Suva, Gilles Montagnier, renforçait encore le message français :
« La position de la France a été constante : nous avons toujours été confiants dans la tenue d’élections et n’avons jamais pratiqué de politique de sanction systématique. Comme par le passé, nous avons adopté une attitude positive, exprimant clairement nos objections lorsque nous l’estimions utile, mais encourageant, à chaque étape décisive, le gouvernement dans ses efforts. Notre coopération n’a jamais cessé – la France a ainsi invité Fidji à participer aux exercices militaires Croix du Sud qui se sont déroulés début septembre. Nous souhaitons la renforcer davantage, en y impliquant, plus que par le passé, nos territoires du Pacifique - Polynésie française, Wallis et Futuna et Nouvelle-Calédonie.
Leur intégration régionale est une priorité pour mon gouvernement et je me réjouis dans ce contexte de la volonté clairement exprimée à Suva par le Premier Ministre Bainimarama de nouer des liens forts avec Nouméa. Fidji et la Nouvelle-Calédonie sont des partenaires naturels l’un pour l’autre », écrivait notamment le diplomate, qui quitte ses fonctions ce mois-ci après quatre années de séjour à Suva.

Dès fin septembre 2014, un autre message émanait cette fois-ci de Nouméa et de Cynthia Ligeard, Présidente du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Elle évoquait ainsi son intention de renforcer sa coopération avec les îles Fidji, tout en rappelant la coopération déjà en place entre Suva et Nouméa, et fortement relayée par l’Ambassade de France à Fidji, au nom du principe d’intégration régionale des collectivités françaises dans le Pacifique.
« Comme vous le savez, depuis 2011, la Nouvelle-Calédonie a initié un programme de coopération avec les îles Fidji, notamment dans les secteurs culturel, éducatif et sportif. Les projets réalisés témoignent de la volonté de la Nouvelle-Calédonie de poursuivre sa démarche d’intégration régionale en travaillant de manière plus étroite avec les États insulaires de la région et plus particulièrement avec les pays de l’arc mélanésien avec lesquels nous partageons un socle commun de valeurs culturelles », note la Présidente du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.
Mme Ligeard a aussi formulé le souhait que ces actions se poursuivent et se renforcent.
« Je ne doute pas que le calendrier international nous donnera l’occasion, dans les mois à venir, d’échanger de vive voix sur la forme que pourrait prendre une coopération renforcée entre nos deux pays », ajoute-t-elle.

Pour renforcer encore le message et joindre l’acte à la parole, l’ambassade de France à Suva s’est fait, début octobre 2014, le relai d’une opération pilotée par Nouméa, sous forme de don d’une trentaine d’ordinateurs pour l’une des plus prestigieuses écoles secondaire de la capitale, la Suva Grammar School.
Cet établissement scolaire est aussi l’un des piliers de la coopération éducative entre Fidji et la Nouvelle-Calédonie, puisqu’il accueille, tous les deux ans (et depuis 1997), des élèves de Canala (Nouvelle-Calédonie) dans le cadre d’un programme d’échanges culturels et éducatifs.

pad

Rédigé par PAD le Vendredi 24 Octobre 2014 à 05:19 | Lu 922 fois