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Définir les formations d'aujourd'hui pour les métiers de demain


PAPEETE, le 9 novembre 2017 - Ce jeudi a démarré le 1er congrès de la formation professionnelle et de l'emploi. Les différents acteurs sont réunis autour de la table jusqu'à vendredi pour dessiner une carte complète de la formation au fenua.

"La formation constitue un passeport contre le chômage", a indiqué d'emblée Jean-Louis Delteral, président du conseil d'administration du fonds paritaire de gestion, dans son discours à l'ouverture du congrès de la formation professionnelle et de l'emploi.

Professionnels de la formation, initiale comme continue, représentants des entreprises ou encore du monde de l'éducation, près de 200 personnes se sont retrouvées à cette occasion ce jeudi matin à Pirae.

Organisé sous l'égide du ministère de la Formation professionnelle et du fonds paritaire de gestion, ce congrès s'inscrit dans le cadre des débats des assises des Outre-mer. Objectif de l'opération : définir quels seront les compétences et outils nécessaires pour correspondre aux métiers de demain.

"Nous souhaitons anticiper les besoins. Il est utile de profiter de ce moment pour sensibiliser les acteurs avec qui nous allons devoir travailler demain pour mettre en place les différents outils de la formation et de l'emploi", indique Johanna Cros-Frogier, conseillère technique en charge de la formation professionnelle.

REPENSER LES FORMATIONS

Avec ces deux jours d'ateliers et d'échanges, les acteurs souhaitent redessiner une carte plus cohérente des besoins de la formation. Les métiers changent, évoluent et voire même, disparaissent. Il est essentiel de se pencher sur l'avenir des différentes filières et la manière de préparer les futurs employés.

"Aujourd'hui par exemple, nous devons repenser la formation dans le secteur maritime. Le brevet de capitaine illimité entraîne un départ en métropole donc il nous faut penser à un dispositif pour accompagner ces gens-là", décrit la conseillère technique. Toutes ces questions se posent dans les différents territoires mais la Polynésie doit en plus composer avec sa géographie.

Les participants devront étudier avec minutie l'intérêt d'ouvrir telle ou telle formation sur le territoire, plutôt que d'envoyer les personnes la suivre à l'extérieur.

A l'issue de ces travaux, tous les acteurs du congrès se retrouveront vendredi après-midi pour leur restitution.

Olivier Poté, animateur d'un des ateliers du congrès : "L'emploi à vie, c'est terminé!"

"Nous allons travailler sur le volet formation et surtout sur les liens que nous allons pouvoir créer entre la formation initiale et la formation continue. Nous allons nous intéresser à la manière de faire le lien entre les personnes qui sortent de l'école et qui doivent intégrer un emploi et ceux qui basculent sur des besoins de formation professionnelle parce que leur métier évolue et que les compétences changent. Cette évolution est caractéristique du marché de l'emploi actuel. C'est le cas en Polynésie mais c'est le cas ailleurs aussi. L'emploi à vie, c'est terminé! Les métiers changent. Par exemple, un informaticien aujourd'hui, son métier n'aura rien à voir avec celui d'informaticien dans 10 ou 15 ans. Nous avons besoin de mettre la formation initiale en lien avec la formation professionnelle.
Nous estimons qu'environ 50 % des métiers actuels auront disparu d'ici une dizaine ou une quinzaine d'années, ou complètement mutés sur d'autres métiers. La question aujourd'hui est de savoir comment rendre une certaine dynamique au sein de la population active de manière à ce qu'elle soit à même de s'adapter aux différents métiers et aux différents besoins des entreprises."

Rédigé par Amelie David le Jeudi 9 Novembre 2017 à 17:16 | Lu 1827 fois