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De plus en plus fréquent, l'usage des tablettes chez l'enfant fait débat


De plus en plus fréquent, l'usage des tablettes chez l'enfant fait débat
PARIS, 28 avr 2012 (AFP) - George, 22 mois, est assis sur une petite chaise bleue, face à un bureau pour enfant. Il a entre ses mains un jeu pour les grands - un iPad. Une situation de plus en plus fréquente qui divisent parents et pédiatres.

Penché sur la tablette, l'enfant appuie sur les icônes de "La boîte à Meuh", une application qui produit des sons de vaches, de canards et de chiens.

Pour sa mère, Aurélie Mercier, 32 ans, les applications iPad ont l'avantage de repousser les limites du monde de son fils : "c'est une fenêtre ouverte sur des milliers de choses que nous n'avons pas à la maison, condensées dans ce si petit objet".

Le nombre d'applications pour bébés et enfants en bas-âge explose, selon Heather Leister, qui teste ces programmes sur le site américain theiphonemom.com depuis 2009.

Mais psychologues et parents sont divisés sur l'opportunité de mettre des smartphones et des tablettes entre de si petites mains, quand on sait combien les premières années sont cruciales dans le développement d'un enfant.

Pour Katie Linendoll, journaliste high-tech chez CNN à New York, les applications sont les "baby-sitters ultimes".

"S'il existe une application simple à comprendre, un enfant l'adoptera", explique-t-elle.

Pas besoin de technologie pour s'amuser

Mais certains parents craignent que cela perturbe la manière dont les enfants jouent avec les jeux traditionnels.

Sarah Rotman Epps, analyste de la consommation de produits technologiques basée à Boston, raconte que son fils de deux ans "adore dessiner sur du papier avec des crayons".

"Mais il est frustré en voyant que l'image est immobile, et je pense que cela vient de notre culture où la vidéo et l'animation sont omniprésentes".

C'est ce qui dérange Serge Tisseron, pédo-psychiatre, qui craint que ces applications empêchent les enfants d'appréhender l'espace en trois dimensions, une étape majeure de leur développement.

"Nous savons qu'un enfant en bas âge a absolument besoin de faire appel à tous ses sens", affirme-t-il.

Dans les deux premières années de la vie, le cerveau triple de volume, les synapses se forment tandis que les jeunes enfants vivent des expériences avec les objets qu'ils sentent, mordent et jettent.

"C'est là que la simplicité des jouets et des jeux sans règle préétablie est cruciale. Aucune application ne remplacera l'importance de prendre deux cubes et réfléchir à la manière de les empiler l'un sur l'autre", dit la pédiatre texane Ari Brown qui a dirigé un rapport de l'Académie Américaine de Pédiatrie en 2011 sur l'utilisation des écrans par les moins de deux ans.

Pour Ari Brown, pendant que les enfants jouent avec des tablettes, ils ne font pas une autre activité qui pourrait être plus bénéfique.

Un point de vue partagé par Jean-Philippe Vieira, 46 ans, cuisinier en région parisienne qui n'a ni tablette, ni téléphone mobile et limite le temps passé par ses enfants devant la télévision à 20 minutes chaque vendredi.

"Il n'y a pas besoin de technologie pour jouer", confie-t-il à l'AFP dans un parc où résonnent des cris d'enfants.

amj/edm/fa/il

Rédigé par Par Anna Maria JAKUBEK le Vendredi 27 Avril 2012 à 20:58 | Lu 1058 fois
           



Commentaires

1.Posté par Melly le 28/04/2012 08:46 | Alerter
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ma petite fille Titahina 4 ans est habituée à dessiner et colorier sur un I-Pad (avec application enfant) - c'est très ludique -
MAIS c'est vrai que les contraintes d'un papier qui s'use et de couleurs qui bavent si on ne fait pas attention, manquent à l'élaboration de leur attention et minution -

il faudrait un peu des deux mondes : le numérique pour le fun ET l'apprentissage aussi - des jeux avec des lettres et des mots pour les petits sont bien éducatrifs, il faut le dire-
et aussi les vrais objets, les frustrations qui vont avec - gérer la frustration - autrement que par un coup de doigt ...

il faut des deux - le numérique est une grande chance - et le B.A. BA est très utile pour la construction et évolution basique des enfants - le dosage doit être la responsabilité des parents ET des enseignants -

je pense d'ailleurs que à l'école, du moins en Métropole, les livres, les cartables vont laisser la place aux I-Pad ou netbook avec des cours enregistrés sur dvd - et professeurs par webcam- (peut-être une solution pour éviter rackets et meurtres dans les écoles ou collèges ...des profs virtuels pour des enfants devant leurs ordi - au moins ils ne feront plus que des jeux de rôles, ils auront AUSSI leurs cours sur leur ordi - et leur prof !

j'aimerais vivre assez longtemps pour voir cela -


2.Posté par Jacqueline le 29/04/2012 01:24 | Alerter
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partout où l'enseignement virtuel a été essayé, on a abandonné: les élèves ont un besoin vital de contacts avec les enseignants et les autres élèves. que par contre l'ordinateur puisse remplacer le manuel, avec beaucoup plus d'informations, que l'on envoie ses devoirs en fichiers joints à l'enseignant, ça c'est autre chose, et ça se developpe très vite en métropole. mais cela ne change pas l'enseignement en profondeur, ou plus exactement comme l'arrivée du manuel a permis d'éviter les copies incessantss d'autrefois