Paris, France | AFP | mardi 30/03/2021 - Face à la troisième vague de l'épidémie de Covid-19 qui monte, les critiques de l'opposition redoublent contre un gouvernement jugé dépassé et un Emmanuel Macron décidant seul, en "roi thaumaturge", appelé à "assumer" son échec.
L'exécutif a opposé jusque-là une fin de non-recevoir aux appels pressants de nombreux soignants à reconfiner, préférant poursuivre une stratégie de restrictions dite graduée et territorialisée.
Après un an d'épidémie, l'opposition, de la gauche à l'extrême droite, se prononce aussi contre un confinement strict à l'image de celui de mars 2020.
Mais avec un nouveau pic de malades en réanimation - 4.974 lundi soir-, elle ne cesse d'appeler à aller plus loin en prenant une mesure supplémentaire de poids: avancer les vacances scolaires de printemps, voire fermer les écoles un mois. Proposition restée elle aussi lettre morte pour l'instant, le gouvernement mettant en garde contre ses conséquences pédagogiques et psychologiques.
A la veille d'un nouveau Conseil de défense mercredi, la pression est donc maximale sur Emmanuel Macron qui avait évoqué jeudi de "nouvelles mesures à prendre dans les prochaines semaines" et "sans tabou".
Mais, omniprésente depuis le début du quinquennat, l'image d'un chef de l'Etat tranchant seul a été confortée par son refus de tout "mea culpa" pour ne pas avoir reconfiné fin janvier, contre l'avis des scientifiques.
"Intelligence" du président
Les propos du ministre de l'Education Jean-Michel Banquer cités mardi dans Le Monde ont encore apporté de l'eau au moulin de ses détracteurs.
"Le président a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires (...) Ce n'est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne", a affirmé le ministre.
Réaction immédiate à gauche: Emmanuel Macron "pense qu'il est le champion de l'épidémiologie mondiale", mais "il n'est pas scientifique, il n'a pas écouté les recommandations du Conseil scientifique", a taclé le patron des sénateurs PS Patrick Kanner, en s'interrogeant: "notre sort collectif peut-il dépendre d'un seul homme?".
"Il faut en finir avec le roi thaumaturge", a abondé le premier secrétaire du PS Olivier Faure en exhortant à agir pour "freiner le virus, et accélérer la vaccination", au lieu de "procrastiner".
Certains, comme le député PCF Sébastien Jumel, dénoncent aussi un décalage entre les paroles du chef de l'Etat et leur concrétisation. "Macron grand prometteux, p'tit faiseux", a-t-il tweeté alors que certains centres de vaccination ferment "faute de doses", quand Emmanuel Macron assure que celle-ci ne doit connaître "ni week-end ni jour férié".
Rappelant les retards sur les masques, les tests, et maintenant la vaccination, Christian Jacob, le président des Républicains, déplore, lui, que "jamais à aucun moment aucune proposition de l'opposition n'est acceptée". Emmanuel Macron "se moquait de nous en disant est-ce que le virus a un passeport" lorsque LR réclamait des contrôles renforcés aux frontières, regrette-t-il.
Face aux critiques, la députée LREM Yaël Braun-Pivet assure qu'"Emmanuel Macron n'est pas seul: il est extrêmement entouré, avec un gouvernement, un Premier ministre à la tâche, une majorité, des remontées de terrain constantes".
"Le piège se referme"
Reste que sa stratégie est jugée brouillonne, et sans effets suffisants.
"Le problème c'est que le président depuis un an a concentré tous les pouvoirs et que personne ne comprend sa politique: on ne sait pas où on va", résume Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France.
"Si le président a une stratégie, il faut qu'il l'explique", souhaite le porte-parole du Rassemblement national Sébastien Chenu, tandis que le député LFI Alexis Corbière s'inquiète: "Les mesures sanitaires prises par le gouvernement ne freinent pas grand chose".
Pour Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris, elles n'ont effectivement "quasiment aucun effet", car "c'est du en même temps: on laisse circuler le virus et on prend quand même des mesures qui font qu'on ne fait pas rien".
Résultat, "le piège est en train de se refermer sur l'exécutif", estime-t-il, "puisque maintenant ils ont à la fois une montée en pression" de l'épidémie et "une acceptabilité moindre" des Français en cas de reconfinement.
L'exécutif a opposé jusque-là une fin de non-recevoir aux appels pressants de nombreux soignants à reconfiner, préférant poursuivre une stratégie de restrictions dite graduée et territorialisée.
Après un an d'épidémie, l'opposition, de la gauche à l'extrême droite, se prononce aussi contre un confinement strict à l'image de celui de mars 2020.
Mais avec un nouveau pic de malades en réanimation - 4.974 lundi soir-, elle ne cesse d'appeler à aller plus loin en prenant une mesure supplémentaire de poids: avancer les vacances scolaires de printemps, voire fermer les écoles un mois. Proposition restée elle aussi lettre morte pour l'instant, le gouvernement mettant en garde contre ses conséquences pédagogiques et psychologiques.
A la veille d'un nouveau Conseil de défense mercredi, la pression est donc maximale sur Emmanuel Macron qui avait évoqué jeudi de "nouvelles mesures à prendre dans les prochaines semaines" et "sans tabou".
Mais, omniprésente depuis le début du quinquennat, l'image d'un chef de l'Etat tranchant seul a été confortée par son refus de tout "mea culpa" pour ne pas avoir reconfiné fin janvier, contre l'avis des scientifiques.
"Intelligence" du président
Les propos du ministre de l'Education Jean-Michel Banquer cités mardi dans Le Monde ont encore apporté de l'eau au moulin de ses détracteurs.
"Le président a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires (...) Ce n'est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne", a affirmé le ministre.
Réaction immédiate à gauche: Emmanuel Macron "pense qu'il est le champion de l'épidémiologie mondiale", mais "il n'est pas scientifique, il n'a pas écouté les recommandations du Conseil scientifique", a taclé le patron des sénateurs PS Patrick Kanner, en s'interrogeant: "notre sort collectif peut-il dépendre d'un seul homme?".
"Il faut en finir avec le roi thaumaturge", a abondé le premier secrétaire du PS Olivier Faure en exhortant à agir pour "freiner le virus, et accélérer la vaccination", au lieu de "procrastiner".
Certains, comme le député PCF Sébastien Jumel, dénoncent aussi un décalage entre les paroles du chef de l'Etat et leur concrétisation. "Macron grand prometteux, p'tit faiseux", a-t-il tweeté alors que certains centres de vaccination ferment "faute de doses", quand Emmanuel Macron assure que celle-ci ne doit connaître "ni week-end ni jour férié".
Rappelant les retards sur les masques, les tests, et maintenant la vaccination, Christian Jacob, le président des Républicains, déplore, lui, que "jamais à aucun moment aucune proposition de l'opposition n'est acceptée". Emmanuel Macron "se moquait de nous en disant est-ce que le virus a un passeport" lorsque LR réclamait des contrôles renforcés aux frontières, regrette-t-il.
Face aux critiques, la députée LREM Yaël Braun-Pivet assure qu'"Emmanuel Macron n'est pas seul: il est extrêmement entouré, avec un gouvernement, un Premier ministre à la tâche, une majorité, des remontées de terrain constantes".
"Le piège se referme"
Reste que sa stratégie est jugée brouillonne, et sans effets suffisants.
"Le problème c'est que le président depuis un an a concentré tous les pouvoirs et que personne ne comprend sa politique: on ne sait pas où on va", résume Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France.
"Si le président a une stratégie, il faut qu'il l'explique", souhaite le porte-parole du Rassemblement national Sébastien Chenu, tandis que le député LFI Alexis Corbière s'inquiète: "Les mesures sanitaires prises par le gouvernement ne freinent pas grand chose".
Pour Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris, elles n'ont effectivement "quasiment aucun effet", car "c'est du en même temps: on laisse circuler le virus et on prend quand même des mesures qui font qu'on ne fait pas rien".
Résultat, "le piège est en train de se refermer sur l'exécutif", estime-t-il, "puisque maintenant ils ont à la fois une montée en pression" de l'épidémie et "une acceptabilité moindre" des Français en cas de reconfinement.