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Cour des Comptes : L'huilerie de Tahiti doit revoir sa gestion


Cour des Comptes : L'huilerie de Tahiti doit revoir sa gestion
PAPEETE, le 18 août 2017 - Jeudi 17 août, la Chambre régionale et territoriale des comptes a publié un rapport sur l'huilerie de Tahiti. Selon son analyse, l'huilerie nécessite une gestion exigeante et rigoureuse sans quoi son avenir serait compromis à moyen terme.

Le rapport de la cour des comptes épingle l'huilerie de Tahiti. En effet, dans sa publication datée du 17 août l'institution reproche à la société "un manque de lisibilité, notamment s'agissant des s’agissant des attributions respectives du conseil d’administration et du président directeur général. En effet, ses statuts n’ont pas été revus depuis 1986, alors que le Pays ne détenait que 25% des voix. Il en détient aujourd’hui 99,9%."

Par ailleurs l'huilerie de Tahiti achète et traite l'intégralité du coprah produit en Polynésie à 140 francs le kilo, sachant que le coup mondial s'établi à 104 francs le kilo. Ainsi le pays s'engage à lui verser une subvention pour compenser le manque à gagner.

Par ailleurs, la cour des comptes estime que "les débouchés pour sa production majeure, l’huile brute, ne sont plus suffisamment sécurisés, depuis la modification des lignes maritimes des vraquiers dans le Pacifique en 2010. Désormais affrétée par conteneurs citernes, l’huile brute est vendue en totalité au seul client qui accepte ces contenants. Si cet accord commercial venait à disparaître, le Pays se verrait contraint de prendre à sa charge en totalité l’achat et le traitement du coprah."

Le rapport conclut que "sans une gestion exigeante et rigoureuse de l’entreprise, la soutenabilité financière de ce dispositif pourrait être compromise à moyen terme."

Ainsi, il recommande, de mettre à jour les statuts et établir un règlement intérieur fixant le fonctionnement des organes de gouvernance, mais aussi de rechercher des débouchés commerciaux par la prospection de nouveaux clients et la diversification des emplois de l’huile brute. Il faudrait également engager une réflexion en concertation avec l’actionnaire majoritaire afin de préserver la stabilité de la filière monoï tout en renforçant l’équipe de direction, formaliser les procédures de travail à tous les niveaux d’activité et mettre en place des outils bureautiques modernes associés à un système de sauvegarde. Il faut également, établir un plan de renouvellement des immobilisations avec une évaluation des coûts et veiller à la qualité du dialogue social en mettant à jour le règlement du personnel avec l’ensemble des droits et obligations issues des différents protocoles et en formalisant le processus afférent aux réunions mensuelles.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Vendredi 18 Août 2017 à 14:50 | Lu 1447 fois