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Cédric Faatauira, artisan la rame au cœur


Cédric et sa soeur.
Cédric et sa soeur.
Huahine, le 9 novembre 2016 - A Huahine, les artisans sont nombreux : mono'i, colliers de perles, pareu… Mais il existe aussi des fabricants de rames et ukulele. Rencontre.

Avant, Cédric Faatauira était rameur. Il maniait la rame avec effort et agilité. Aujourd'hui, il a arrêté le sport, mais a gardé la rame dans son coeur. Dans son atelier installé sur l'île de Huahine, aux Raromatai, l'ilien a pris la suite de son père. Il fabrique les rames des aito et les ukulele des musiciens. "Je me suis mis là-dedans par passion. J'adore ce que j'ai fait. J'ai travaillé aux côtés de mon père jusqu'en 2013. Je suis tout seul aujourd'hui mais mon petit frère est en train de prendre la relève", détaille le bonhomme carré, rame à la main, dans son stand installé spécialement pour le départ de la Hawaiki Nui Vaa, à Fare, à Huahine.

La famille Faatauira a toujours été une famille d'artisans. Le père et le fils ont commencé par fabriquer des umete, petits récipients destinés à préparer la médecine traditionnelle, avant de se lancer dans la rame et l'instrument de musique. La maman, elle aussi, met la main à la pâte puisqu'elle coud les housses pour les ukulele.

Au fil du temps, les affaires de la famille Faatauira ont pris de l'ampleur. " Cela fait à peu près 10 ans que je me suis lancé là-dedans. Maintenant, le marché s'est bien développé, tout en restant à notre échelle. Nous avons des ventes tout au long de l'année. Il y a des gens qui viennent sur Huahine et qui achètent nos produits et puis il y a aussi ceux que nous passent des commandes…"

Devant les créations de Cédric, les touristes et les locaux qui le découvrent sont en admiration. Aucune rame n'est pas pareille. Elles ont toutes quelque chose d'unique. La pate du créateur est très reconnaissable. "Je trouve ces rames vraiment très jolies. Il y a du style, de la couleur et beaucoup de sincérité dans ce qui est fait", commente une habitante de l'île de Tahiti venue pour la Hawaiki Nui.

Si Cédric peut vivre de sa passion, il ne cherche pas pour autant à en faire un business à tout prix. Vendre ses rames est un de ses objectifs mais ce n'est pas le but ultime. Le savoir-faire prime avant tout. Chaque année, l'artisan gagne en reconnaissance et c'est bien là le plus important. "En 10 ans, j'ai vu les choses évolué. Je ne suis plus isolé dans mon atelier. De plus en plus de gens viennent me voir. Et puis, il y aussi les rameurs qui commencent à nous connaître, ça fait vraiment plaisir."

Où le retrouvez?

Pour retrouver Cédric, il suffit de faire le tour de l'île de Huahine. Si ce n'est pas possible, en attendant, il est possible de se rendre sur sa page Facebook : Faie Rame.

Rédigé par Amelie David le Mercredi 9 Novembre 2016 à 09:14 | Lu 2531 fois