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Carnet de voyage - Ces nouveaux fruits de Tahiti


PAPEETE, le 10 janvier 2019. Depuis quelques décennies, de très nombreuses plantes ont été introduites à Tahiti, pas toujours d’ailleurs dans le respect de la légalité. Mais depuis quelque temps, le mouvement semble s’accélérer avec l’apparition au marché de Papeete, en bord de route ou même en grandes surfaces, de nouveaux fruits souvent délicieux. En ce début d’année, alors que nombre de ces fruits arrivent à pleine maturité, Tahiti Infos a souhaité faire une petite présentation de ces nouveaux venus parfois mal connus.

Lovi lovi

Flacourtia rukam
Voilà un arbre de petite taille, originaire d’Asie du Sud-Est, qui se montre d’une générosité sans égal ; ses baies, à maturité, recouvrent presque entièrement les branches, à la manière des seurettes. Le fruit, magnifique, est de la taille d’une grosse cerise et son acidité fait qu’il n’est pas consommé autrement qu’en marmelade ou en confitures. Un régal !
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Acérola

Malpighia glabra
Sans doute l’un des fruits les plus à la mode dans le monde aujourd’hui ; on prête en effet à l’acérola à peu près toutes les vertus. Autant les compléments alimentaires fabriqués à partir de ces fruits originaires d’Amérique du Sud ne présentent pas grand intérêt, autant cueillis fraîchement, ils sont à la fois délicieux et « tout bénéfice » pour la santé de ceux qui les consomment. Ce petit arbre ne prend pas beaucoup de place dans les jardins, n’hésitez pas à replanter des noyaux pour disposer à la maison de votre source de vitamines (l’acérola contient à volume égal vingt fois plus de vitamine C que l’orange).
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Rollinia

Rollinia mucosa
Cousin du corossol, le rollinia (Rollinia mucosa) est originaire de la Caraïbe, de l’Amérique centrale et du sud des Etats-Unis. Fruit tropical, il s’est parfaitement bien acclimaté à Tahiti et on le trouve désormais très régulièrement au marché de Papeete. Beaucoup plus gros que la pomme-cannelle, le rollinia enferme une pulpe blanche délicieuse, plus fondante que cette des autres fruits de la famille des Annonacées. Pour être dégusté, il faut attendre que les protubérantes de sa robe jaune d’or noircissent complètement. Il se mange à la petite cuillère. Les plus gros rollinias dépassent le kilo. Les graines, râpées très finement, constituent un excellent insecticide.
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Main de Bouddha

Citrus medica
Cet agrume, originaire d’Asie, est une espèce proche du pamplemousse et du cédrat, mais il ne contient pour ainsi dire pas de pulpe juteuse. C’est le blanc de son écorce, ses digitations, que l’on cuisine pour parfumer et relever délicatement des plats. Sans aucun doute le fruit le plus spectaculaire de nos étals, il est rare car pas si facile que cela à obtenir ; il faut en effet que le petit arbre qui le porte soit abrité du vent, bien exposé au soleil et parfaitement irrigué. Comme le cédrat, on peut aussi en faire de très bonnes pâtes de fruits.
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Macadamia

Macadamia integrifolia
Originaire d’Australie, ce fruit renferme une noix célèbre depuis qu’elle a été associée à des chocolats ; le macadamia aux petites feuilles piquantes a été acclimaté aux îles Hawaii, mais il se plaît également parfaitement sous nos latitudes. Seul inconvénient de cette noix, elle est à peu près incassable avec un casse-noix classique et même avec un marteau. Pour venir bout de ce tégument « blindé », il faut un petit instrument spécialement conçu pour cette délicate mission.
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Pitaya

Hylocereus undatus
Originaire, comme toutes les Cactacées, du Nouveau Monde (Amérique centrale), le pitaya a été adopté voilà des décennies par les Asiatiques qui en produisent des quantités phénoménales au Vietnam, au Cambodge, en Indonésie, aux Philippines, sous l’appellation « cœur de dragon ». L’intérieur du fruit est blanc, piqueté de graines noires minuscules, parfois aussi jaune ou même rouge ; actuellement, on trouve essentiellement des pitayas extérieurement rouges, mais il en existe une variété très belle, de couleur jaune d’or. La fleur, énorme, ne s’ouvre qu’à la nuit et ressemble à la « belle de nuit (Epiphyllum oxypetalum).
A savourer servi très frais.
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Bunchosie

Bunchosia armenica
La bunchosie est un fruit encore rare sur les étals, même si l’on en trouve régulièrement au marché de Papeete le dimanche matin. Ce fruit originaire d’Amérique du Sud (Andes) a la taille d’une grosse olive et se développe en grappes très denses. Mou à maturité, il renferme deux graines. La pulpe qui entoure ces deux graines a la consistance du beurre de cacao, d’où l’appellation vernaculaire anglo-saxonne de l’arbuste : « Peanut Butter Fruit ». Confitures, gelées, marmelades, condiments même, la bunchosie a de multiples usages pour qui sait la cuisiner.
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Fruit miracle

Synsepalum dulcificum
Bien connu des jardiniers amateurs, le fruit miracle, originaire d’Afrique de l’Ouest, se développe sur un tout petit arbuste. Ses fruits rouge carmin à maturité ne présentent aucun intérêt gustatif précis, mais ils ont une propriété étonnante : leur pulpe blanche légèrement acidulée supprime la sensation d’amertume dans la bouche, ce qui, concrètement fait que l’on peut mordre dans un citron, si acide soit-il, sans en percevoir l’acidité justement. Une propriété qui, comme la potion magique d’Astérix, a une durée de vie limitée dans le temps : une demi-heure environ. Evidemment, ce fruit ne doit en aucun cas être prétexte à se gaver de citrons, car si l’acide citrique n’est plus perceptible au goût, elle garde sa virulence au niveau de l’appareil digestif…
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Combava

Citrus hystrix
Bien connu aux Australes, où il entre dans la préparation des recettes permettant de blanchir les feuilles de pandanus, le combava, originaire des Moluques, est un agrume ressemblant à un citron tout boursoufflé. Il est très parfumé mais ce n’est pas sa pulpe qui a la faveur des cuisiniers, c’est son écorce. Dans la cuisine de l’océan Indien (Madagascar, La Réunion, l’île Maurice), le combava est devenu un condiment omniprésent, mis à toutes les sauces qu’il rehausse de son goût délicat. On en trouve de plus en plus sur les marchés et c’est tant mieux car son zeste rappelant la citronnelle apporte un plus à bien des plats.
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Murier

Morus australis
La mure, fruit du murier noir, ou murier austral, est originaire de l’Asie du Sud-Est. La plante a de multiples propriétés médicinales en médecine chinoise, mais il faut bien avouer que les fruits en eux-mêmes, bien mûrs, sont absolument délicieux. On peut les déguster crus ou cuits, en marmelade ou en confiture. Encore trop rares, les mures apparaissent sur le marché de Papeete de manière très épisodique, durant la saison chaude ; un autre murier, en Europe a eu un usage essentiel dans le passé, puisque c’est avec les feuilles du murier blanc (Morus alba) que l’on nourrissait les vers à soie dont les cocons servaient de matière première aux soyeux.
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Cerise du Brésil

Eugenia brasilensis
Voilà l’un de fruits les plus savoureux de nos jardins, la cerise du Brésil. Comme son nom l’indique, ce fruit est originaire du Brésil et le petit arbre qui le porte se plait beaucoup sous le climat de Tahiti. En novembre, il se couvre de petites fleurs blanches en forme de flocons de neige, et dès la fin décembre, on peut déjà récolter ces délicieuses cerises à la chair rouge orangé, très juteuse. Il faut les cueillir quand elles passent du rouge au grenat, mais attention : les oiseaux les apprécient autant que les hommes et il faut souvent effrayer merles et bulbuls pour sauver sa récolte.
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Navelle

Barringtonia edulis
Originaire de la Mélanésie (Vanuatu, Salomon, Nouvelle-Guinée), la navelle, velle, ou noix navelle, est encore assez rare dans nos îles dont pourtant elle apprécie le climat. Les fruits se forment le long d’une tige pendulaire (très belle lorsqu’elle est en fleur) ; ils sont piriformes, verts à violet foncé, et renferment une amande délicieuse, objet de convoitise de la part des hommes depuis qu’ils occupent les îles du Pacifique. Cette amande se consomme crue, mais surtout grillée ou bouillie. Elle a pourtant un inconvénient ; si la noix mission, plus connue à Tahiti, peut se conserver très longtemps, la navelle, une fois cueillie, doit être consommée dans les quinze jours suivant sa récolte, sous peine de se gâter.
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Prune du gouverneur

Flacourtia indica
Fruit d’un arbuste originaire d’Asie tropicale, la prune du gouverneur est très à la mode à Tahiti depuis quelques années, et elle a fait son apparition au marché dominical de Papeete. Autant le dire de suite, elle n’a pas la saveur de la cerise du Brésil, et surtout elle ne contient pas un unique noyau, mais six à dix graines par fruit, ce qui en rend la dégustation un peu pénible. Plutôt que de la savourer crue, on préfèrera la consommer en gelée ou en confiture.
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Sapotille

Manilkara zapota
Fruit emblématique de la culture maya, la sapotille est un délice qui se fait trop rare à Tahiti. L’arbre qui la porte est originaire d’Amérique centrale et offre deux produits de qualité à ceux qui le cultivent : ses sapotilles certes, mais aussi sa sève blanche, qu’il est facile de recueillir à partir d’une petite entaille. Celle-ci est connue dans le monde entier puisque c’est avec ce latex blanc que l’on fabriquait les chewing-gums, les « chicles » (aujourd’hui souvent faits à partir de substances nettement moins naturelles). La sapotille peut être de forme ronde ou ovale et sa chair orangée est très délicatement parfumée.
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Abiu

Pouteria caimito
L’abiu, originaire de l’Amérique centrale tropicale, a été introduit en 1993 par un jeune arboriculteur et après un démarrage timide, ce fruit très fragile a connu le succès et le connaît de plus en plus, car on le trouve désormais aussi bien au marché de Papeete que dans les grandes surfaces. Sa chair est translucide à parfaite maturité, tendre et sucrée, fondante même en bouche. Lorsque l’extérieur du fruit vire du vert au jaune, il faut de suite le consommer sans attendre qu’il devienne complètement jaune, au risque que la chair en soit blette (comme l’est souvent celle des poires trop mûres).
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Noisette de Cayenne

Pachira aquatica
Avec ces petites noisette savoureuses, enfermées dans une capsule ovoïde, plus besoin d’acheter noix et noisettes importées ; la noisette de Cayenne, originaire d’Amérique centrale et du Sud, est un véritable délice très facile à faire pousser dans son jardin où l’arbre qui les porte ne demande que peu de soins (sinon une taille régulière en hauteur pour que les fruits demeurent accessibles).
Ces petites noisettes (de la taille d’une noisette européenne) se mangent crues, grillées ou bouillies. L’arbre est souvent utilisé comme plante ornementale puisque jeune, il est facile de faire germer trois noisettes dans un même pot et de tresser les jeunes troncs au fur et à mesure de leur croissance.
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Rédigé par Daniel PARDON le Jeudi 10 Janvier 2019 à 12:50 | Lu 5674 fois