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Budget 2014 outremer : la Polynésie ne gagne pas à tous les coups


Les députés polynésiens lors d'une rencontre à Paris avec le ministre des outre-mer, Victorin Lurel (Photo d'archives).
Les députés polynésiens lors d'une rencontre à Paris avec le ministre des outre-mer, Victorin Lurel (Photo d'archives).
PARIS, jeudi 7 novembre 2013. Au cours de la séance publique à l’Assemblée nationale qui a eu lieu ce mercredi en soirée et jusque tard dans la nuit, les trois députés polynésiens se sont exprimés pour défendre les crédits accordés à la Polynésie française en 2014. Toutes leurs demandes n’ont pas été satisfaites.

C’est Edouard Fritch qui a pris la parole en premier mercredi soir à l’Assemblée nationale. Remerciant le gouvernement national pour l’avance de trésorerie de 42 millions d’euros (5 milliards de Fcfp) accordée à la Polynésie, le président de l’assemblée de Polynésie française a néanmoins regretté le coup de rabot qui ampute de 3 millions d’euros (357 millions de Fcfp ), le montant de la dotation globale d’autonomie (DGA). «Ces choix budgétaires constituent une atteinte à la promesse faite par la France en 2002. En effet, à la suite de l’arrêt des essais nucléaires, le Président de la République a eu le courage de reconnaître la dette morale, imprescriptible, de la France envers les Polynésiens, qui ont accepté que leur terre soit souillée par des essais nucléaires». En réponse, le ministre des outre-mer Victorin Lurel a rappelé que cette DGA diminue parce que toutes les collectivités doivent participer à l’effort global d’économies. Il indique toutefois que les crédits de paiement accordés à la Polynésie sont en augmentation «pour pouvoir faire face aux engagements pris antérieurement et donc aux dépenses à financer en 2014».

Pour sa part, Jonas Tahuaitu a interrogé le gouvernement central sur le financement du RSPF (régime de solidarité de Polynésie française) : jusqu’en 2008 le territoire recevait environ 20 millions d’euros (2,3 milliards de Fcfp) puis cette dotation a disparu. «Monsieur le ministre, dans un élan de justice sociale, aidez-nous à maintenir notre couverture maladie pour tous» a-t-il plaidé, mais Victorin Lurel a indiqué qu’aucune décision à ce sujet ne serait prise avant que les recommandations issues de la mission de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) qui doit se rendre prochainement en Polynésie ne soient connues. Le financement du RSPF par l’Etat reste donc, pour le moment, en suspens.

Du côté du contrat de projets 2008-2013, les décisions adoptées à l’assemblée nationale indiquent bien un prolongement du dispositif, mais seulement pour l’année 2014. Mercredi soir, Jean-Paul Tuaiva a présenté un amendement afin de pouvoir disposer de la totalité de l’enveloppe qui avait été consentie à l’origine du contrat et qui n’a été utilisée qu’à 45,2% jusqu’ici. Le député polynésien réclamait un total de 42 millions d’euros (5 milliards de Fcfp) en autorisation d’engagement et mettait en avant le fait que 122 projets étaient prêts à être lancés en 2014. Mais sur cet «amendement d’appel», Jean-Paul Tuaiva n’a finalement obtenu que les 28,3 millions d’euros (3,3 milliards de Fcfp) prévus dans le projet de loi de finances pour 2014, ce qui représente toutefois déjà une augmentation de 12% des autorisations d’engagement réservés à la Polynésie française.


Pour lire le compte rendu complet du débat à l'Assemblée nationale sur les crédits de la mission outremer, CLIQUER ICI

Le haut conseil : une appellation «pompeuse» ?

La discussion des députés s’est un peu attardée également mercredi soir à Paris sur la renaissance du haut conseil de la Polynésie française au sujet duquel le député socialiste René Dosière proposait une nouvelle baisse de la DGA polynésienne d’un million d’euros. Edouard Fritch entamait la discussion ainsi : «l’appellation Haut conseil était peut-être un peu pompeuse mais, en tout état de cause, nous aurions pu créer un autre service ou un établissement public : nous disposions de la compétence nécessaire. Certes, recréer le Haut conseil va coûter un peu d’argent – sur ce point, je suis d’accord avec M. Dosière –, mais nous avons absolument besoin de cette structure, dont la suppression a, au demeurant, également eu un coût pour nous».
Dans les rangs socialistes, René Dosière a persisté a maintenir son amendement réclamant la baisse de la DGA polynésienne de un million d’euros au prétexte que le haut conseil supprimé en 2011 par une loi organique n’aurait pas dû renaître sans en passer par un texte national. Pris entre deux feux contraires, le ministre Victorin Lurel émettait cette hypothèse : «Imaginons que la Polynésie française ait créé un simple service juridique ne portant pas le nom de Haut conseil, mais coûtant tout de même 900 000 euros : nous ne disposerions d’aucun recours, car toute grande collectivité est fondée à se doter d’une inspection juridique. C’est pourquoi, plutôt que d’émettre un avis défavorable, j’ai demandé le retrait de cet amendement». L’amendent de René Dosière n’a donc pas été adopté.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 7 Novembre 2013 à 14:56 | Lu 1884 fois
           



Commentaires

1.Posté par emere cunning le 08/11/2013 07:55 | Alerter
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No comment ! Je crois que c'est votre titre qui n'inspire pas. C'est qu'on se demande quand c'était la dernière fois que la Polynésie a gagné et en quoi. Quand GTS et sa clique ont réussi le tour de force d'amener leurs petits copains de la Sarkozie à changer la DGDE en DGA, à supprimer la contribution toute normale au RSPF, à nous concocter enfin une Loi Morin tout en magouilles ? Quand les socialistes ont offert 6 milliards FCFP à leur partner Oscarito dont on se demande ce qu'il en a fait ? Les derniers 5 milliards FCFP qu'ils veulent bien nous PRÊTER remboursables en deux ans à leurs conditions? Le budget Outremer en augmentation, SAUF pour la Polynésie? C'est fou parfois ce qu'on peut nous faire avaler tout en nous racontant le contraire.

2.Posté par tupai le 08/11/2013 18:48 | Alerter
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les polynésiens n'ont jamais accepté les essais nucléaires, il ont été imposés, édouard, faut pas réécrire notre histoire, vous les tahoeraa vous avez menti à vos compatriotes, vous avez toujours soutenu que les essais étaient sans danger, et maintenant vous réclamez + de fric ! c tout ce que vous avez à la bouche et dans le ventre : le fric !!!

3.Posté par Philippe DELBOS le 08/11/2013 22:04 | Alerter
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Tu as raison Tupai: la France n'a jamais demandé l'avis des polynésiens pour les essais nucléaires ; ils ont étés imposés. Quand aux dangers: la bombe elle était propre!!! Mon papa avec sa thyroïde la trouve trés trés propre!!! Je me souviens de la une d'un journal NZ, je me souviens plus lequel, qui en 70 ou 71 montrait un photomontage de Papeete pris de Motu Uta avec un énorme champignon atomique dessus. A l'époque on avait souri...pauvre niais que nous étions

4.Posté par teivatane le 09/11/2013 06:31 | Alerter
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Et oui il est normale qu'un autonomiste refasse l'Histoire, puisqu'il est le gardien déclaré (et vendu) d'une autonomie ne permettant de s'adresser seulement à notre empoisonneur, en étant ni complètement français, ni citoyen indépendant...