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Braquages : la Polynésie va-t-elle devoir s'adapter à une nouvelle délinquance?


Braquages : la Polynésie va-t-elle devoir s'adapter à une nouvelle délinquance?
La Direction de la sécurité publique est toujours à la recherche du braqueur qui a volé un million de francs dans une agence de la Banque de Polynésie à Pirae mercredi matin (voir l'article). La police concentre pour l'heure ses recherches sur les propriétaires de voitures Mini Cooper de couleur bleue et sur les personnes pouvant avoir accès à ce type de voiture par leur cercle amical ou familial.

"On laisse la police travailler" a déclaré la Banque de Polynésie jeudi matin. La BP souhaite faire le moins de commentaires possibles sur le hold-up, ou sur un éventuel renforcement de la protection de ses employés suite à ces événements. "On ne communiquera pas sur les mesures de sécurité dans nos agences" s'est contentée de répondre la direction.

La banque Socredo, de son côté, s'en tiendra également au strict minimum. Pourtant, avec deux braquages à main armée en deux jours dans un pays jusqu'ici épargné par le phénomène, l'inquiétude monte. Faut-il y voir un effet de la crise économique que subit le Fenua? Il est encore trop tôt pour le dire : le premier braqueur est un déséquilibré, quant au second, qui est toujours en fuite, ses motivations sont inconnues. "Mais si les braquages se multiplient, on va être obligés de prendre des mesures" explique Jean-Yves Soyer, chargé de communication de la Socredo. "On s'adapte à la délinquance, et on essaie d'anticiper au maximum" continue le représentant de la banque, qui affirme que la Socredo était parmi les premiers à s'équiper de la vidéo-surveillance il y a 5 ans.

Toutefois, les banques polynésiennes appliquent toujours des règles de sécurité moins strictes qu'en métropole, en raison, comme le résume un banquier, du "contexte particulier" de la collectivité, peu touchée par ce type de délinquance. Tout comme les bijouteries, les agences ne sont donc pas encore équipées de sas de sécurité, très répandus en métropole, mais qui représentent beaucoup de contraintes techniques. Elles nécessitent qu'un employé de la banque soit attaché à la surveillance des entrées.


Les braqueurs s'attaquent de plus en plus aux petits commerces en France

En métropole, l'hyper-sécurisation des banques n'a fait que déplacer le problème. Evitant les agences bancaires de plus en plus sécurisées, les délinquants se replieraient sur les commerces, où l'on manipule encore beaucoup d'espèces. Les bijouteries ont été particulièrement visées fin 2011, ainsi que les moyens et petits commerces où les gens paient en liquide.

Selon la confédération des buralistes, qui défend les intérêts de ces 28.000 professionnels, 1.176 buralistes ont été braqués dans leur établissement au moins une fois en 2011. Et il y a eu 2.240 buralistes cambriolés en dehors des heures d'ouverture au moins une fois cette année. Une recrudescence des vols avec violence dans des bijouteries a également marqué l'année 2011 en métropole.

Rédigé par FK avec AFP le Jeudi 5 Janvier 2012 à 09:57 | Lu 1967 fois