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"Bons baisers de Moruroa" obtient un Prix spécial au Festival Fespaco de Ouagadougou


Dans cette "bombe" cinématographique, le réalisateur tire à boulets rouges sur les militaires et les politiques.
Dans cette "bombe" cinématographique, le réalisateur tire à boulets rouges sur les militaires et les politiques.
OUAGADOUGOU, le 8 mars 2017 - Le documentaire réalisé par Larbi Benchiha a été récompensé du Prix spécial "Santé et sécurité au travail" au Festival Fespaco, à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. En compétition au Fifo 2017, "Bons baisers de Moruroa" pointe du doigt les essais nucléaires dans le Pacifique et leurs conséquences, notamment sur le plan sanitaire.


Sujet pour le moins sensible en Polynésie, les essais nucléaires ont fait de nouveau l'objet d'un film, sélectionné en compétition lors du 14e Festival international du film documentaire océanien (Fifo) qui s'est tenu en février dernier. Si l'opus n'a pas obtenu de prix à Tahiti, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) lui a attribué le Prix spécial "Santé et sécurité au travail" lors de la 25e édition. Créé en 1969, à l’initiative d’un groupe de cinéphiles, cet événement se tient tous les deux ans dans la capitale du Burkina Faso et permet aux populations africaines de voir les films de leur propre continent.

Avec "Bons baisers de Moruroa", Larbi Benchiha jette un nouveau pavé dans le lagon !
Avec "Bons baisers de Moruroa", Larbi Benchiha jette un nouveau pavé dans le lagon !
"Bons baisers de Moruroa" évoque la fierté des vétérans et leur ignorance d’alors, ainsi que la réalité qui a suivi : cancers, fausses couches, malformations des enfants, maladies induites qui touchent la descendance, etc. Florence Bourel et André Potin témoignent avec dignité et montrent à quel point tous avaient ignoré ou minimisé les risques. Une remise en cause de la hiérarchie militaire… Dans cette "bombe" cinématographique, Larbi Benchiha s'interroge sur les impacts sanitaires réels sur les personnes présentes lorsque ces tirs ont été effectués (17 essais, dont 4 aériens, dans le désert algérien, de 1960 à 1966, puis 193 essais, dont 46 aériens, à Moruroa et Fangataufa, de 1966 à 1996). Le réalisateur franco-algérien a rencontré les cofondateurs de l'association Moruroa e Tatou : Bruno Barrillot (délégué pour le suivi des conséquences des essais nucléaires), John Taroanui Doom (notamment interprète du ministre de la France d’Outre-mer, Pierre Billotte) et Roland Oldham (président de l'association Moruroa e Tatou). Les témoignages et les rapports scientifiques sont sans appel...

André Potin, vétéran des essais nucléaires, livre un témoignage édifiant.
André Potin, vétéran des essais nucléaires, livre un témoignage édifiant.
Dans une longue interview accordée au magazine Tahiti Pacifique (voir l'édition du 10 février), il rapporte : "Il est avéré que beaucoup de vétérans ont développé des cancers et diverses pathologies. Malgré les dénégations des militaires et des politiques, les scientifiques sont formels : c’est bien la proximité avec les explosions nucléaires qui est la cause de leurs maladies. Plus grave encore, la médecine nous apprend que les radiations subies peuvent engendrer des malformations génétiques qui vont se transmettre de génération en génération. Pourtant, depuis 1960, le service Santé des armées, les ministres de la Défense et les présidents de la République successifs, ont été parfaitement informés des risques sanitaires auxquels étaient exposés les populations et les personnels des sites."

Rédigé par Dominique Schmitt le Mercredi 8 Mars 2017 à 16:40 | Lu 3271 fois
           



Commentaires

1.Posté par paku le 09/03/2017 07:44 | Alerter
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crime contre la population polynésienne

2.Posté par Pito le 09/03/2017 08:49 | Alerter
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Malheureusement nous avons en plus le paka, l'alcool, la violence conjugale, la violence des jeunes, etc......qui font beaucoup plus de victimes que le nucléaire mais là silence presque total. En effet cela n'a pas les retombées médiatiques souhait's pour faire un film pour gagner un prix ou faire des débats.

3.Posté par Moenau le 09/03/2017 20:45 (depuis mobile) | Alerter
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Quand pourra t on visionner ce film et les autres films de fifo qui concernent la polynesie sur une chaine publique locale?

4.Posté par Yaka le 09/03/2017 21:58 | Alerter
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un ami me dit : "je suis passé dans le nuage pour des prélèvements....et ai tiré des Matra 537 face au nuage 6 min après l’explosion? par contre depuis cette date,(49 ans) je n’ai pas fumé une seule cigarette, n’ai bu aucun apéritif alcoolisé fort et fait pas mal de sport( encore 4 km de footing aujourd’hui (suis né en 1934) alors?

5.Posté par microstring le 10/03/2017 10:41 | Alerter
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Il est de bon augure de taper sur tout et tous en cette époque incertaine. Moi je suis venu à Tahiti pour être tranquille. Hélas les gens et leurs opinions dévastatrices me rattrapent...

6.Posté par Yaka le 10/03/2017 22:01 | Alerter
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avant de dire...vérifiez les distances des 2 iles Mururoa et Fangataufa des autres atolls, des archipels...seuls les Gambiers étaient les plus proches ...et ont une fois des vents vers cet archipel
par comparaison : les villes japonaises bombardées, et reconstruites après!

7.Posté par Jean-Paul Vimare le 18/03/2017 06:53 | Alerter
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Bonjour, Je connais très bien cette personne, il est venu chez moi bien souvent! Enfin bref, il vient chercher votre passé, vos documents super 8 comme toutes les baignades dans ce doc, et adieu. Il ne demande rien, ni droit d'auteur, et encore moins de merci. De plus il n'a aucune connaissance sur les essais en Polynésie. A son crédit son reportage aurait été bon, sans une certaine censure. Oui, mais voilà, à lui les honneurs, et pour nous la vie continue. Par contre un témoignage est tronqué, voir faux. Lorsque l'on travaille pour le CEA, surtout en 83, cette personne était au courant des risques. Sa fille n'a pas de cancer, sont témoignage à été forcé! Ce n'est qu'une critique, car suite à ce reportage, où j"ai fait sa promotion, certains ennuis, me sont tombé dessus. Merci.

8.Posté par Jean-Paul Vimare le 18/03/2017 07:03 | Alerter
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Je croyez ne pas avoir assez de caractère pour finir. Mais franchement ce réalisateur est un peu "gonflé". Par contre à l'étranger ça ne l'empêche pas de critiquer la France, hors nucléaire! Monsieur ne cherche que les honneurs. Nous étions bon amis, le jour où je lui est dit que j"avais un cancer, pffffff!