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Bodyboard – Focus sur Tahurai Henry : Sa convalescence, son road trip en Australie, les compétitions à venir

Nous avons pu obtenir une interview exclusive avec Tahurai Henry, ambassadeur ATN et fer de lance du bodyboard polynésien. Il a pu évoquer avec nous sa longue convalescence, son récent road trip en Australie et sa participation la semaine prochaine au Mike Stewart Invitational à Hawai’i ainsi qu’en avril au bodyboard Teahupo’o challenge.


Tahurai Henry a grandi à Teahupo'o
Tahurai Henry a grandi à Teahupo'o
TAHITI, le 18 février 2016. On peut dire que le bodyboard et ses champions sont peu exposés au niveau médiatique local, c’est pourtant un sport très pratiqué en Polynésie, notamment par la jeunesse. En Australie et dans le monde, il représente une vraie industrie avec des marques, des magasines spécialisés, un championnat professionnel et de nombreux champions.
 
La semaine prochaine le Mike Stewart Invitational se déroulera à Hawai’i et cinq Tahitiens sont sur la liste des invités : Il s’agit de Tahurai Henry, Angelo Faraire, David Tuarau, Fred Temorere et Julien Miremont. La période d’attente de la compétition est prévue du 21 février au 4 mars mais une grosse houle est annoncée la semaine prochaine, les hostilités pourraient donc débuter rapidement.
 
Avec l’annonce par la fédération tahitienne d’une compétition de bodyboard internationale en avril prochain à Teahupo’o, nous avons voulu faire un focus sur Tahurai Henry, ambassadeur ATN et fer de lance du team tahitien, qui nous parle de sa longue convalescence suite à son terrible wipe out à Teahupo’o à la veille de la Billabong pro 2014, ainsi que de ses projets.

Tahurai Henry est ambassadeur ATN, il a de nombreuses qualités, dont celle d'être parfaitement bilingue
Tahurai Henry est ambassadeur ATN, il a de nombreuses qualités, dont celle d'être parfaitement bilingue
Tahurai Henry au micro de Tahiti Infos :

Quelques mots sur ta très longue convalescence ?

 
« Cela a été une très longue remise en question par rapport à mon futur sportif, je pense que j'ai de la chance d'avoir l'entourage que j'ai, au niveau amis comme famille, j'ai beaucoup d'aide de ce côté là. Cela a été très difficile car pendant plusieurs mois je ne pouvais pas nager. Petit à petit, j’ai pu progresser avec l'aide du chiropracteur Ben Eastwood, c'est grâce à lui que je me suis remis aussi bien. »
 
« Je ne suis toujours pas remis à 100%, mais assez pour pouvoir reprendre le sport dans les grosses conditions. J'ai fait des séances de chiro, des étirements et beaucoup de natation pour muscler mon dos. D'après les docteurs, je ne retrouverai jamais le dos que j'avais avant mais il n'est pas pour autant plus fragile, c'est juste que j'aurai des séquelles, des douleurs, pour toujours. A moi de travailler plus qu'avant pour garder ma souplesse et ma force. »
 
Tu as été contacté pour un projet de documentaire ?
 
« Je viens de signer avec une marque qui s'appelle JG Boards, c'est une marque australienne. Après une vingtaine d'années de travail avec le plus grand shapeur au monde, Jarrod Gibson, a ouvert sa marque et a décidé de se mettre dans le 'buisness', il m'a contacté pour du sponsoring. C'était énorme pour moi, venant de Tahiti, donc ça a été un énorme OUI. Ces deux dernières années, ils ont travaillé sur un documentaire sur la naissance du bodyboard en Australie, qui en est le pays n°1. »
 
« Il m'a demandé d'être présent pour faire la promotion de la marque pendant les avant-premières partout en Australie. J'ai fait un 'road trip' avec  lui et les riders de la marque, on a fait plusieurs stops, on a été interviewés après les films, on a pu rencontrer nos fans, on a fait de la promo dans tous les bodyboards shops d'Australie, cela a été vraiment quelque chose de super, notamment l'avant première à Sydney avec 700 à 800 personnes présentes. J'en sais un peu plus sur l'histoire de mon sport. »

5 Tahitiens ont été invités pour surfer le spot de Banzaï Pipeline
5 Tahitiens ont été invités pour surfer le spot de Banzaï Pipeline
Interview (suite) :

Une compet de bodyboard a été annoncée à Teahupo'o au mois de mai ?

 
« Oui, la compet à Teahupo'o revient après 13 ans d'absence. A l'époque j'étais petit, c'était un rêve pour moi donc oui je participerai à la compétition. Je fais partie des deux riders locaux qui ont obtenu une wildcard pour intégrer le top 32, avec Angelo Faraire, je crois. Mon sponsor sera le sponsor n°1 de l'évènement je crois. J'attends cela avec impatience. C'est cool que Lionel Teihotu soit arrivé à la tête de la fédé et puisse aider le bodyboard. »
 
« Je comprends qu'au niveau financier c'est difficile de faire des compets sur les récifs. Ayant grandi à Teahupo'o, je ne suis pas très fan des vagues de plage donc c'est sur que ce sera autre chose. Je surfe le spot depuis 12 ans, j'aimerai bien faire un résultat mais ce sera difficile, j'essayerai d'être prêt et au top de ma forme d'ici là. »
 
Ton programme cette année ?
 
« Je viens de re-signer avec Air Tahiti Nui, que je remercie énormément, grâce à eux je peux voyager sans frais, c'est très positif puisque j'ai 8 déplacements prévus, dont 5 qui vont être des compétitions du tour mondial. A côté de ça, ce sera des surfs trips dans des grosses vagues comme l'Australie, le Mexique, on verra là où les vagues seront, si peux partir je partirai pour les grosses sessions. »
 
Je sais que tu pratiques un peu le football avec tes amis, pour faire autre chose, te changer les idées ?
 
« Me changer les idées pas vraiment car je ne suis pas quelqu'un de stressé, mais oui j'ai une très bonne bande de copains qui habitent près de la ville. J'habite à Sapinus chez ma copine donc quand il n'y a pas de vagues c'est une manière pour moi de garder la forme, on court beaucoup, on rigole surtout beaucoup, c'est cool de se retrouver avec ses meilleurs amis pour un autre sport. »
 
Tu aimerais que le bodyboard, très pratiqué en Polynésie, soit plus présent dans les médias locaux ?
 
« C'est sûr, quand on voit tous les bodyboardeurs qu'il y a à Tahiti, c'est énorme. A Sapinus, 80% de gens qui surfent le vague sont bodyboardeurs. Et voir la nouvelle génération monter...Tu as des gamins de 12-13 ans qui fracassent les vagues. A cet âge là, c'était mes premiers jours au récif, eux sont habitués, tapent des manœuvres difficiles, surtout pour leur âge. Cela fait plaisir de voir que le sport est en train de renaitre. Ce serait super d'avoir plus de support médiatique. Merci à ma famille, ma petite amie, Air Tahiti Nui, le  shop 662 Tahiti, mes amis, Ben Eastwood, JG Board et Tahiti Infos pour l’article. » SB

Rédigé par SB le Jeudi 18 Février 2016 à 14:59 | Lu 2386 fois